On a testé

Spartacus : House of Ashur, ça saigne et ça b*ise

Spartacus revient pour une seconde vie… et c’est le moins que l’on puisse dire puisque ce spin-off se concentre sur un personnage mort précédemment.

Finie en 2013, Spartacus avait eu une belle vie sur Starz. La série, pourtant mal aimée à ses débuts, avait fini par gagner ses galons de série généreuse et dense. En effet, on ne pouvait pas prédire qu’une série sur des gladiateurs, diffusée sur une petite chaîne sans grandes prétentions, à l’esthétique rappelant 300 de Zack Snyder sans le budget, mêlant sexe et violence, puisse attirer l’œil avisé des sériephiles.
Et pourtant, la série a gagné en profondeur, en personnages, et a su proposer autre chose que des parties de jambes en l’air crasses et des combats au ralenti.

Mais la série s’était terminée dans un bain de sang, pour certains personnages, dont Ashur, héros de cette nouvelle série. Et comme Starz souhaite capitaliser sur ses marques et franchises, elle propose aujourd’hui une série centrée sur ce personnage pourtant mort, intitulée Spartacus: House of Ashur. Et ce n’est pas un préquel. Il y a donc un sérieux problème, non ?Spartacus HOuse of AShur

Oui. House of Ashur propose l’un des pires retcons (rétro-continuité, le fait d’effacer ce qu’il s’est passé pour raccrocher les wagons) depuis le retour de Prison Break et la non-mort de Michael Scofield. Ashur, décapité, se retrouve aux portes des Enfers, accueilli par… Lucretia. Oui, Lucy Lawless est de retour, pour offrir une seconde chance à Ashur, toujours incarné par Nick Tarabay.
La série se déroule donc dans un récit alternatif, façon WHAT IF : et si Ashur avait survécu et dirigé un ludus, une maison de gladiateurs ?

On accepte ce postulat un peu étrange et on embarque de nouveau dans l’univers de Rome. Les fonds verts sont toujours là, mais un peu plus propres ; les ralentis aussi, mais un peu moins putassiers ; le sexe est toujours présent. L’ADN de la série reste intact.
Ce qui change, en revanche, c’est que les gladiateurs ne sont plus au premier plan. Il y a donc moins d’action. Ashur est un personnage passif, statique, très bavard. La série perd son côté testostéroné pour adopter un visage plus manipulateur.
Ce manque de charisme visuel se fait sentir dès les premiers épisodes : les gladiateurs sont peu mis en avant, malgré des scènes de nus frontaux gratuites mais… généreuses.

Spartacus House of Ashur

La principale nouveauté est l’arrivée d’une gladiatrice, Achillia, incarnée par la encore peu connue Tenika Davis, qui devra se frayer un chemin vers le respect de ses pairs masculins et de sa hiérarchie. L’ambiance change radicalement.
Introduire une femme parmi tous ces hommes est un choix audacieux, relevant d’un certain rétro-féminisme, déjà exploré par d’autres séries. Tenika Davis s’en sort très bien, et sa trajectoire est sans doute la plus intéressante, peut-être même la seule à réellement donner un intérêt à cette série dérivée.

Il faut dire qu’Ashur n’était pas le meilleur personnage de la série mère et qu’il n’a pas grand-chose à faire, ni à dire ici. Les grands laïus deviennent fatigants, surtout en l’absence d’un véritable opposant. On s’amuse tout de même de ses joutes verbales, notamment face à un ludus concurrent.
Mais on a déjà illustré cela pendant quatre saisons, et il faut désormais autre chose… comme des personnages réellement charismatiques.
Bonne nouvelle : cela ne devrait pas tarder, avec l’arrivée annoncée de César.

House of Ashur se permet le luxe de ne quasiment rien changer à l’ambiance de la série originale et en fait deux fois plus. Il faut voir cette scène d’esmaculation en gros plan qui est déjà un temps fort de la franchise !

La série est disponible sur OCS.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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