My Adventures with Superman : trop vieux pour ces conneries
La huitième série animée Superman* s’appelle My Adventures with Superman et vient redynamiser le personnage en fusionnant l’art américain et le japonais. Cela nous donne un produit fun, décomplexé mais terriblement dispensable.
Superman a connu des développements houleux. Animation, cinéma, télévision, jamais le personnage n’a eu une adaptation qui a été parfaite. Non, Superman 78 avec Christopher Reeve n’est pas parfait. Et toutes les autres adaptations auront leurs qualités et leurs défauts. Et en plein reboot cinéma, le personnage devra encore devoir convaincre sur grand écran après la tentative Routh et l’ère Cavill.
En attendant Superman : Legacy par James Gunn avec David Corenswet dans le rôle de l’homme d’acier, c’est par l’animation que le personnage revient sur petit écran. Alors que Superman and Lois vivra possiblement sa dernière saison l’an prochain, le couple de journalistes du Daily Planet subit une nouvelle version pour Adult Swim et Max aux Etats-Unis.
My Adventures with Superman présente Clark Kent (avec la voix de Jack Quaid, The Boys), en colocation avec Jimm Olsen et stagiaire au Daily Planet, qui croise la route de Lois Lane (Alice Lee, Zoey’s Extraordinary Playlist), également « interne » pour le journal.
La rencontre des deux fait mouche. Immédiatement attirés l’un vers l’autre, Lois et Clark enquêtent également sur les menaces qui arrivent sur Metropolis.
My Adventures with Superman est très loin de Superman : The Animated Series, que ce soit dans le ton, le fond et la forme.
Dans la forme d’abord, MAWS s’inspire du style animé japonais avec des traits anguleux et, des yeux géants (il faut voir Mxyzptlk dans cette version !). Les effets sont aussi au rendez-vous avec joues rouges, exagération des gestes et des émotions. Côté ton, nous sommes assez bas du front avec une ambiance très décomplexée, limite enfantine. Les personnages hurlent, ne réfléchissent pas et foncent tête baissée. Et le fond va alors de paire puisque les intrigues seront expéditives et loin du sérieux et de la tenue de la série de Bruce Timm datant de 1996.
27 ans plus tard, Superman se retrouve donc dans une série moyenne, ponctuée par des incessantes scènes de dialogues où, certes, les comédiens s’en donnent à cœur joie, mais où les personnages peinent à nous faire ressentir la moindre émotion ou le moindre suspens.
Il faut le dire, My Adventures with Superman n’a pas le temps d’installer quoi que ce soit. Le climax final est anéanti par un manque cruel de tension. On ne croit en rien, ni en la relation entre Lois et Superman, ni aux menaces diverses. IL y a illusion, deux épisodes avant la fin, quand tous les ennemis de la saison viennent affronter Superman. Mais le trope du robot géant (et des méchas en général) est triste à mourir.
Pire, quand la série parle de l’identité secrète (est-elle encore exploitée de nos jours dans les adaptations ?), elle arrive à adapter l’un des tropes les plus évidents de l’univers de Superman en quelque chose de raté, à cause, tout simplement, d’un faux raccord. Et la cohérence est quelque chose qu’on peut oublier dans cette série animée. Doit-on être exigeant d’ailleurs sur ce genre de support ? Les scénarios sont écrits très maladroitement et si on arrive à se focaliser sur des trous de scénario ou des incohérences aussi facilement, c’est que l’écriture souffre. Autre exemple, l’un des grands méchants de la saison est « mystèrieux ». Mais un fan de Superman averti saura aisément qui il est tellement son personnage est une évidence pour les spectateurs. Et la révélation en fin de saison est donc plate puisqu’on avait une longueur d’avance sur l’écriture et les personnages.
My Adventures with Superman, malgré tous les efforts, peine à convaincre. Mais je me place en non-spectateur d’anime. C’est un style qui me rebute et le voir appliquer assez péniblement à cet univers ne donne pas un résultat très probant. Surtout, la série s’adresse à un jeune public. On ne peut pas adhèrer à ce ton systématiquement détaché avec des combats ridicules. Les affrontements prennent des tournures exagérées dès que possible avec la palme pour l’épisode 9 et son monstre géant… On frôle la fausse note et le ridicule.
En attendant son arrivée sur Adult Swim France possiblement, My Adventures with Superman propose 10 épisodes pour sa saison 1, avec une saison 2 déjà commandée.
*Superman par les studios Fleischer en 1941, Superman par Hannah-Barbera en 1973, Superman par les studios Ruby Spears en 1988, Superman : l’ange de metropolis en 1996, les déclinaisons avec Justice league, Unlimited et Action
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