Actus

MaXXXine : ambitieuse perte de temps ?

Ti West, qui s’est trouvé une réputation avec X et Pearl, conclue sa trilogie avec MaXXXine. Verdict.

On en parle comme d’un petit phénomène. Il est vrai, parfois, des petits films se hissent au-delà de la niche évidente où se situe le genre. X faisait partie de ceux-là à sa sortie. Cet hommage, lorgnant du côté de Massacre à la Tronçonneuse (mais il n’a jamais pensé à ce film vraiment, c’est plutôt Macadam à Deux Voies qui en est l’inspiration première), avait plu au public. Ti West avait préparé sa trilogie et avait tourné Pearl rapidement après X.

Critique de MaXXXine, dernier volet de la trilogie de Ti West

Cette préquelle, moins inspirée, était possiblement un peu plus audacieuse. MaXXXine conclut donc cette trilogie.

MaXXXine superstar

On retrouve Mia Goth dans le rôle de Maxine Minx, actrice pornographique qui veut devenir une star à Hollywood. Mais dans cette Californie de 1985, les rêves sont légion, et les meurtres également. Un tueur, nommé Night Stalker, sévit dans les rues de Los Angeles. Cette histoire vraie met une ambiance noire à ce film qui est pourtant bouillonnant de l’esthétisme 80 se nourrissant des cendres du disco. Maxine décroche son premier rôle dans le circuit traditionnel du cinéma avec la suite d’un succès du film d’horreur. Cependant, elle est suivie par un flic (Kevin Bacon) qui sait qu’elle a un lien avec la boucherie qui a eu lieu dans X. En plus de ça, les victimes du Night Stalker viennent de l’entourage de Maxine.

Critique de MaXXXine, dernier volet de la trilogie de Ti West

Avec tous ces éléments, le film pourrait être un bel hommage au film noir. L’intention est louable, et tient pendant la première partie du film. Le scénario de Ti West est à bout de souffle et frôle la fausse note quand il ne s’appuie plus que sur des références. Le giallo est la source première d’inspiration. On notera que Ti West profite d’être dans studios Universal pour réutiliser les décors du Bates Motel et de Psychose, pour une scène qui n’a pas grand intérêt si ce n’est ajouter un peu de cachet à quelque chose d’anecdotique. West, voulant jouer sur des symboliques fortes, se perd et fait que de la référence.

 

MaXXXine superflue

Mia Goth est toujours habitée par le rôle.

On aime également Kevin Bacon en flic roublard. Autour d’eux, Elizabeth Debicki (The Crown) en réalisatrice froide, la chanteuse Halsey, Sophie Thatcher (échappée de Yellowjackets) et Lily Collins (Emily in Paris) ont deux scènes, pas de quoi en faire des personnages très forts. Dans les têtes connues version seconds rôles, Michelle Monaghan (Mission Impossible, Source Code) et Bobby Canavale (Vinyl, Ant-Man) font ce qu’ils peuvent pour jouer les enquêteurs, et Giancarlo Esposito (Breaking  Bad) est l’agent de Maxine, protecteur. Si la galerie est plutôt flatteuse, aucun personnage ne parvient à tirer son épingle du jeu. La caméra suit Maxine, ne se décolle jamais d’elle et quand le climax arrive, rien ne fait de l’effet. Le fait que le film ne parvient jamais à créer un quelconque suspens est un handicap certain. On ne sait plus ce qu’il a voulu raconter.

Critique de MaXXXine, dernier volet de la trilogie de Ti West

Les dernières minutes sont confuses. Une tête éclatée pour le quota gore, une avant-première, un tournage de film d’horreur, une arrestation du Night Stalker, on ne sait plus si on est dans le fantasme ou la réalité…

Jamais la dimension du personnage de Maxine n’arrive à transparaitre dans l’histoire. On ne sent pas une prise de pouvoir de son personnage sur le reste. Devenue active dans X, elle devient assez passive et ne prend que rarement son destin en main, chose étrange quand le film est l’exact opposé.

MaXXXine conclut possiblement la trilogie sur une note assez moyenne.

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *