Critiques de films

Imaginary : c’était pas terrible ? Effectivement.

On continue les meilleures idées de courts-métrages adaptés en longs avec Imaginary. Après Night Swim et sa piscine hantée, voici l’ami imaginaire peluche. Et c’est, évidemment, Blumhouse qui est derrière.

L’ami imaginaire est une idée de base excellente pour des tas d’histoires. On a eu le biopic à Oscar avec Un Homme d’Exception de Ron Howard, le film familial avec Blue et Compagnie (If) de John Krasinski le 8 mai et nous avons désormais Imaginary.

Une auteure de contes pour enfants emménage avec son nouveau mari qui a deux filles d’un précédent mariage. Alice, la petite, découvre un ours en peluche dans la maison. Il devient son nouvel ami. Mais les choses commencent à devenir étranges quand Chauncey, l’ourson, ordonne à Alice de compléter une liste de plus en plus sombre.

Blumhouse fait encore mouche ?

Imaginary n’a rien de révolutionnaire, ni de surprenant. Nous avons une longueur d’avance sur tout le monde, à cause d’un script un peu faiblard, mais, surtout, d’une bande-annonce qui en montre trop. Dès le premier flashback / rêve, on comprend comment le film va se dérouler. Pourtant, ce qui est intéressant, est que le twist en milieu de film rabat les cartes. Problème, ce twist transforme le film en quelque chose d’encore plus automatique.

Imaginary de Jeff Wadlow

Et à l’image d’un Night Swim ou d’un La Main, le trauma du passé devient le centre névralgique des tensions de l’histoire. Conquis, nous ne sommes pas. Bluffés, non plus. Blasés, possiblement. Le film est bien emballé. La photo est, certes, un peu terne, mais tout est globalement bien filmé, bien éclairé, bien joué. Imaginary est juste terriblement plan-plan. Les jumpscares sont moyens et le climax frôle la fausse note. On accumule les poncifs de l’épouvante pour aboutir à un mix un peu indigeste.

On ne peut pas nier que Blumhouse fait des films avec rien. Souvent, la bonne idée est là, on aime ce catalogue des légendes urbaines faites en films qui devient, au final, une anthologie somme toute agréable. Il y a du pas bon, du moyen, du rarement très bon, mais la boite de prod reste fidèle à un cahier des charges solide. Ce n’est pas révolutionnaire, mais ça fait le taf.

Blumhouse se recycle ?

Imaginary n’est pas un M3gan bis. L’ourson est limite un prétexte pour raconter une histoire un poil différente. 

Jeff Wadlow met en images ce film. On le connaît peut-être de nom, il a surtout fait des films plus connus que lui comme Cry Wolf en 2005, Never Back Down en 2008, Kick-Ass 2 en 2013 et les Blumhouseries que sont Truth or Dare en 2018 et Fantasy Island en 2020. C’est donc l’école Blumhouse, une école où on fait des films à la chaîne avec un savoir-faire minimum, qui ravira toutes les personnes qui veulent une dose de frissons.

Imaginary de Jeff Wadlow

Est-ce du nivellement par le bas ? Non, c’est surtout un respect des codes, et du genre, qui lassent peut-être les pointus, mais qui rassurent les friands. Imaginary est tout de même un moyen de gamme dans les productions de la firme. C’est mieux qu’un Night Swim, avec un peu plus d’idées, mais ça reste loin d’un projet un peu plus ambitieux comme rafraîchir Halloween ou construire un univers avec American Nightmare.

 

 

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Une réflexion sur “Imaginary : c’était pas terrible ? Effectivement.

  • Blumhouse c’est vraiment le Roger Corman de l’ère moderne. Ils ont quelques réussites (comme Corman qui avec ses films à 3 sous a quand même fait démarrer Coppola ou James Cameron) mais globalement c’est très fauché et souvent sans intérêt.

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