Critiques de films

La Main : bande de jeunes c*ns !

500 000 entrées en France, 50 millions de dollars aux Etats-Unis, La Main (Talk To Me en VO) est un petit film australien qui n’est pas produit par Blumhouse, une rareté qui devient une curiosité.

Acheté au festival de Cannes puis présenté à Sundance,à South by Southwest (SXSW) et au FanTasia, La Main a le parcours parfait de la petite pépite d’horreur. Ne sous-estimons pas l’Australien, terre de films de genre réputés comme Wolf Creek, Razorback, Mister Babadook… C’est donc avec l’œil intéressé que nous donnons du temps à ce film.

Réalisé par les Youtubeurs Danny et Michael Philippou, La Main part d’un concept original : un groupe d’adolescents découvre le moyen d’entrer en contact avec le monde des esprits grâce à une main embaumée dont la règle principale est de ne pas tenir la main plus de 90 secondes. L’expérience devenue virale sur les réseaux sociaux, Mia (Sophie Wilde, la série Netflix Everything Now), bouleversée par une tragédie familiale, décide de tester l’expérience mais les conséquences vont être bien plus violentes et terrifiantes que prévu.

Ce postulat est simple et prédestine possiblement un film de possession ou d’esprit vengeur tout aussi simple. C’est le cas.

La Main prend énormément son temps pour présenter ses personnages, notamment Mia et son trauma qui sera, on l’aura deviné, au centre du climax. C’est pourtant tout le contraire qui se passe. L’étonnement nous gagne quand le film part sur tout autre chose. En effet, le script ne joue pas avec son concept et préfère jouer sur le côté psychologie tortueuse du personnage principale.

La Main prend la mauvaise direction

Alors que les règles de cette Main sont établies rapidement et simplement, on assiste à la première séquence de « possession ». On serre la Main, on dit Talk to Me, un fantôme apparaît devant soi. On dit « I let you in » et voici que l’esprit s’empare de nous. C’est là que le fossé entre la jeune génération et les autres vont cliver. Cette Main est un jeu pour ces jeunes. Ils rient et filment les moments de possession. C’est un buzz qui circule sur les réseaux sociaux… Ne prenant pas grand chose au sérieux, ces personnages vont sûrement être à l’opposé d’une tranche du public qui regarde le film. Personnellement, j’ai trouvé ça très idiot de voir cette attitude. Certes, c’est un film d’horreur et donc la situation va basculer et les rires se taire, mais on ne peut que se dire qu’ils méritent ce qui leur arrive.

LA MAIN

Cette distance avec l’empathie qu’on devrait, normalement, avoir pour les personnages joue alors fortement sur la réception du film. Passé ce sentiment de désintérêt certain, le script semble lui aussi se dire que le jeu ne vaut pas un temps d’écran monstre. Mia se retrouve à vouloir aider le frère de sa meilleure amie qui a été possédé un peu trop  longtemps. Et rien n’a de sens. Personne ne cherche à comprendre, personne ne semble vouloir passer à l’étape « résolution » de toute histoire. La conclusion est alors totalement vaine. D’une, le climax est mince, de deux, la toute fin est d’une facilité déconcertante. Sans cette Main, le film serait un bête film de fantôme vengeur.

Difficile de trouver le film audacieux quand on part d’un concept ludique et qu’on finit sur un jeu qui n’en est plus un. La Main ne convainc pas dans sa durée. Si les critiques prennent le film comme une histoire redoutable et efficace, il faut un peu creuser pour se rendre compte qu’à l’instar de La Purge par exemple, on part d’un concept pour raconter autre chose…

Une suite est déjà prévue et il serait plus judicieux de partir vraiment de cette Main et de raconter une histoire autour et de ne pas en faire un prétexte.

La Main est disponible en DVD et blu-ray dès le 23 novembre.

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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