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Getting Lost, le documentaire ultime sur la série culte ?

Lost est une des séries qui a jalonné ce site et ma sériephilie depuis 2004. Pour les 20 ans de la série de Damon Lindelof et Carlton Cuse, un documentaire américain réunit du beau monde : Getting Lost.

Peut-on encore parler de Lost en 2024 ? Oui. Il le faut. Série phare de l’âge d’or des séries de network, série pionnière du genre high-concept choral, série culte, série qui divise par sa fin, Lost est et restera une série indispensable à votre sériephilie.

Des fans américains l’ont compris. Et après une campagne Indiegogo couronnée de succès (238 000 dollars réunis), le documentaire Getting Lost a pu s’offrir un sacré casting.

Taylor Morden, qui a déjà réalisé le documentaire Netflix The Last Blockbuster, est derrière le projet. Il est entouré par Ralph D. Apel (podcast The Dharmalars), Jo Garfein (JOpinionated) de Cancer Gets Lost et Emily Claire.
Ils ont pu réunir, entre autres, Michael Emerson (Ben), Josh Holloway (Sawyer), Evangeline Lily (Kate), Emilie de Ravin (Claire), Jorge Garcia(Hurley), Malcolm David Kelley(Walt), Sonya Walger(Penny), le compositeur Michael Giacchino, le fan de Lost,Bobby Moynihan (SNL), et d’autres figures de la communauté.

Après des heures de rushes (on parle de 200 heures de vidéo), Getting Lost a fait son arrivée sur Vimeo en VOD. Des avant-premières américaines et londoniennes ont eu lieu, ainsi qu’une mise en ligne pour les backers de la campagne.

Getting Lost, à la gloire de la série ?

Après un générique fabuleux qui reconstitue des scènes, des décors, des objets chers à la série, c’est J.J. Abrams et Damon Lindelof, qui nous accueillent. Ni plus, ni moins. J.J. a été celui qui a vendu le projet à ABC, aidé par Damon et l’oublié Jeffrey Lieber..

J.J. n’a pas été celui qui a conduit la série. Il a été présent, sporadiquement, pendant la saison 1 mais il n’a, en rien, écrit la série jusqu’à la fin. 

Getting Lost se concentre sur la genèse du projet jusqu’à la fin de la saison 1 et le début de la folie Lost. Viennent ensuite les sujets indispensables comme les fans, les théories, le succès. Comme tout documentaire qui revient sur une œuvre de fiction, il faut savoir balancer entre l’auto-congratulation et l’auto-critique. Getting Lost arrive à maintenir cette balance non sans mal. On aime voir les intervenants avouer que le succès était trop grand, que la série avait besoin de savoir où elle allait. On aime surtout voir trois prismes différents : les créatifs, les fans, les acteurs.

Les grandes trajectoires de la série ont été abordées. On parle de la saison 1, des défis de la saison 2, du surplace de la 3, du fameux Exposé, mais ensuite, rien jusqu’à la saison 6 et sa fin. Sur 2 heures, il n’y a pas vraiment de retour sur la « routine » de la série. Mais c’est le fan qui parle. Qui plus est, je suis juge et partie. Ayant fait aussi un documentaire (Destination Lost, toute proportion gardée, auto-produit), je comparais aussi les deux visions. La mienne se voulait historique, médiatique, analytique. La leur est synthétique, et, surtout, artistique.

Getting Lost est humble

Getting Lost ne veut pas comprendre, mais plutôt rendre compte. Il n’y aura donc pas de grandes révélations. La petite surprise est de voir un des acteurs qui jouait bébé Aaron se dévoiler, et qui a passé son adolescence dans les baraquements du camp des Autres, camp de vacances à Hawaii. Damon Lindelof explique aussi comment et pourquoi le couple Nikki et Paolo ont été créés et écrits. Etrangement, comme dans Destination Lost, ce couple et l’épisode Exposé sont des incontournables quand il faut évoquer un sujet de la série. 

Evangeline Lilly dans Getting Lost

Le documentaire revient sur l’ambiance qui a pu régner sur le tournage à l’aune des révélations du livre Burn It Down et de l’article de Variety. Lindelof avoue avoir fauté et en prend la responsabilité. Carlton Cuse, assez discret dans le documentaire, réagira aussi et fera son mea culpa. Ce dernier n’aura pas grand chose à dire durant les deux heures de témoignages. Il faut toutefois souligner que la grande partie des intervenants auront une ou deux phrases par sujets. Cette sensation d’effleurer les sujets est possiblement effacée par ce sentiment d’accomplissement. Quelque de grand s’est passé ces années-là. La façon dont on parle de Lost comme d’un phénomène qui a changé la vie de certaines personnes est quelque chose de gratifiant pour le fan qu’on peut être. Qui peut dire qu’il a participé à ce phénomène ? Qu’il a été là, avec les autres ? Il n’y a pas mieux que d’être dans le train de la hype et non de le prendre en retard.

Getting Lost ne fait aucun jugement poussé sur la conclusion de la série. Elle n’analyse pas ce qui a poussé à ne pas l’aimer. Pour le coup, c’est un des grands sujets qui a été beaucoup de fois couvert et on peut comprendre que le document préfère ne pas en faire un chapitre important.

Rythmé, riche en intervenants, générique fabuleux, musique de Giacchino himself, Getting Lost est indispensable… et le parfait compagnon de Destination Lost.

Getting Lost est disponible sur Eventbrite accessible au prix de 19 dollars avec sous-titres français.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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