FROM saison 3 (Paramount+) : le sentiment que ça avance ?
Doucement mais sûrement FROM se fait une petite réputation de série mystérieuse à suivre. Et pourtant, Dieu sait qu’elle a du mal à raconter quelque chose. Cette saison 3 arrive avec le sentiment que ça pourrait se décanter.
Déjà trois saisons pour la série avec Harold Perrineau qui nous emmène dans un village perdu dans une boucle géographique, nul ne peut en sortir dès qu’il y entre. On ne pensait pas que la série pouvait durer. Les payoffs ne sont pas vraiment présents et la série fait ce que toute série mystérieuse sait faire : faire durer le suspens.
Sauf que FROM ne propose aucun suspens. Il n’y a quasiment aucune intrigue sur la longueur, les personnages n’existent quasiment pas et sont bloqués dans leur propre carcan. Nous avons juste une succession de bizarreries sans queue, ni tête, sans réelle raison, sans lien. Prenez les créatures sous la peau de Boyd, prenez les voix entendues en saison 1, rien de cela n’est repris en cette saison 3.
Dans FROM, on est perdus mais on reste, comme eux.
Le très long récapitulatif en début de saison fait le strict minimum. Et on se rend compte qu’on avait oublié beaucoup de choses. Mais le plus important était là. La nouveauté. Un des personnages se retrouve enfin à l’extérieur du village. Son nom, on s’en contrefout, je n’ai aucun souvenir des noms des personnages tellement ils me sont indifférents. C’est la mère de la famille « principale ». Elle se réveille à l’hôpital. Comme dans toutes les séries où un personnage se retrouve à l’hôpital en train de se faire soigner, il préfère s’arracher les fils et fuir cet endroit maudit et malfaisant. C’est bien connu. Pourquoi ? On ne sait pas. Elle ne veut pas que la police sache qu’elle est prisonnière d’un boucle géographique et qu’il y a des monstres la nuit ? On la suit donc appeler sa mère puis aller rendre la lunchbox de Victor à son père qui l’écoute avec attention.
Au village, les monstres passent à ‘l’attaque. Après deux saisons où ils ne faisaient qu’effrayer les habitants la nuit, ils libèrent le bétail, égorge une vache et torture les gens. Première nouvelle, ils sont actifs. C’est un changement radical de la « mythologie » de la série. Et avec ce tournant, vient l’impression que la série veut simplifier son propos, aller à l’essentiel. Ce n’est pas plus mal. Dans le monde extérieur, la mère découvre que la mère de Victor peignait beaucoup de choses qu’on retrouve dans le village comme le Diner ou les enfants fantomatiques. Ah.
Avance-t-on ? Ou agrandit-on encore le champ des possibles ? Esthétiquement, la série garde ses marqueurs. La caméra est toujours décentrée, le générique toujours aussi long et, nouveauté par contre, winter is coming. La neige tombe sur nos héros. On ne sait pas si ça va changer grand chose, mais en écrivant ses lignes, il me vient une idée. Il semblerait que ce n’est pas l’hiver à l’extèrieur du village…
FROM, changement dans la continuité
FROM garde son aura de mystery box bien scellée. On n’apprend toujours rien, et le maigre nombre d’épisodes nous permet de ne pas tomber dans la lassitude présente chez certains quand ils regardaient LOST. Sauf qu’il existe une certaine attente pour qu’on s’intéresse enfin au sort de nos personnages. Le décès d’une figure « marquante » de la série ne nous fait ni chaud, ni froid ici… Boyd n’est pas vraiment un personnage intéressant. Il souffre à chaque phrase, il n’a aucune autorité et il se blesse tous les quatre matins. Quant aux autres, ils restent bouche-bée sans tenter quoique ce soit. Ce n’est pas l’hiver qui va les motiver à partir. Un personnage prend enfin les devants pour tout cramer. On l’en empêche. La belle affaire.
Le problème de FROM est qu’on ne sait toujours pas ce qu’elle veut nous raconter. Alors si elle sait où elle va, d’accord, mais on ne comprend toujours pas si on suit des gens qui veulent s’en sortir, ou des gens qui veulent juste vivre ?
Pris au piège, nous allons devoir regarder la suite…