Freelance (Prime Video) : John Cena et Alison Brie dans une belle galère
Quand Pierre Morel (Banlieue 13, Taken) revient avec Freelance pour Prime Video, on commence à avoir peur. Et on a bien fait.
Quelques années après avoir pris sa retraite de l’armée américaine après un traumatisme, Mason Pettits (John Cena) travaille désormais comme avocat. Mais il s’ennuie profondément. Il décide donc de se reconvertir dans la sécurité privée. Il est alors chargé de la protection de Claire Wellington (Alison Brie), une journaliste qui va interviewer Juan Venegas, le président de Paldonie, un petit pays d’Amérique du Sud. Mais un coup d’État éclate en plein milieu de l’entretien. Alors que l’armée prend le pouvoir, Mason est obligé de s’enfuir dans la jungle avec Claire et le président déchu.
Le pitch fleure bon le DTV d’action des années 2000, n’est-il pas ? Effectivement, le film n’a pas une note d’intention plus élaborée ? C’est un actioner bas de gamme malgré les têtes d’affiche un peu « hype ». Mais ce film est surtout marqué par des défauts assez inacceptables pour le « standing » relatif du projet.
Sur un script de l’inconnu Jacob Lentz, Freelance est mis en images par Pierre Morel. Le français a été connu du grand public pour Banlieue 13, une production Besson de 2004. C’est Taken, le thriller avec Liam Neeson en 2008, qui en a fait un nom synonyme de film décérébré. Et Freelance est plutôt à ranger du côté de la comédie d’action que du thriller où on serre les fesses.
Si le capital sympathie de John Cena et d’Alison Brie peut suffire, il faut que le projet soit solide. Freelance a un prétexte très mince (la protection d’un politique), un effet buddy-movie (le duo Brie / Cena) mais aucun vrai moment de bravoure. Rien n’est jamais drôle, rien n’est jamais tendu. C’est le minimum syndical.
Mais alors, ça fait le taf ? Non, même pas. Cena est bridé au possible, Brie est la caution glamour (évidemment, elle aura une scène sexy) et le président joué par Juan Pablo Raba dégage, au mieux, de l’indifférence. La somme de tout ça donne une saveur bien fade à l’ensemble. La romance n’est pas du tout crédible entre cette journaliste intrépide, très Lois Lane et ce gros bras. D’ailleurs, la scène de rapprochement n’a pas lieu d’être. Et si l’action ne suit pas, la comédie non plus et la romance encore moins, il ne reste plus grand-chose.
Pierre Morel ne sait pas quoi faire de sa caméra, il ne sublime jamais rien. Le montage du film est une catastrophe et Pierre Morel semble s’en foutre, comme dans la plupart de ses derniers projets. Il semble prendre les projets sans âme contre du menu dollar. Preuve en est les scènes de cascade où les doublures sont identifiables sans mal. Brie et Cena sur des chevaux ? Morel (ou la seconde équipe) les filme beaucoup trop longtemps pour que l’illusion fasse effet. Une scène dans une forêt tropicale vous gêne ? Le bêtisier de fin de film vous révèlera qu’elle a été tourné sur fond vert pour une réplique. Damn.
Freelance n’a pas l’étoffe d’être un film fait pour le fun. On dirait vraiment un film fait pour l’argent. On aurait vraiment aimé voir Cena et Brie dans une proposition plus franche. On ne parlera pas d’Alice Eve et de Christian Slater qui jouent deux scènes et demi sans passion. Brie a(vait) tout pour être la nouvelle Sandra Bullock mais ses récents choix de comédies de mœurs / romance fadasse ne nous donnent pas raison. Cena a remplacé sans mal Dwayne Johnson dans nos cœurs depuis Peacemaker et son talent comique, sauf qu’il lui manque vraiment le projet construit autour de lui au cinéma.
Alors, bordel, donnez mieux que ça ! Freelance se fait démolir sur tous les sites de reviews avec notamment un beau 0% sur Rotten Tomatoes. Bouderez-vous ce film ? Il est parfait pour les après-midi d’hiver qui arrivent, rien de plus. On garde l’œil ouvert pour le charme Cena / Brie. Mais elle ne retrouve pas son aura de Community, et Cena ne sera jamais aussi bon que dans Peacemaker.