Dominion saison 2 – Le retour des anges
La série de SyFy librement basée sur Legion reprend du service pour l’été dans une saison 2 avec pour le moment deux épisodes diffusés.
Si la saison 1 de
Dominion reprenait bien la mythologie biblique dessinée par Legion et laissait entrevoir une belle quête pour sauver le monde, la saison 2 annonce des promesses de grandeur et cette quête démarre enfin. Dans le premier épisode, tous les personnages se retrouvent dans un lieu différent, on a droit alors à des allers et venues dignes de Game of Thrones, et on s’y perd un peu avec toutes les intrigues. Malgré tout, les prémisses semblent meilleures que la saison 1.
Quelques mois après les événements de la première saison, Alex qui s’était rendu à Gabriel volontairement est toujours tenu prisonnier dans son fort. Mais plus pour très longtemps puisqu’une bombe est lâchée par l’alliance Vega/Helana. Après sa fuite avec Noma, on s’aperçoit que ses pouvoirs grandissent et tant mieux, car cela lui donne enfin l’étoffe d’un héros. Il réussit à expulser un « 8-ball » et le rend à nouveau humain, vivant de surcroît, ce qu’il n’avait jamais pu exécuter. Dans la saison précédente, Alex se contentait de subir son statut d’élu, on dirait qu’il va enfin prendre les choses en main, et sa décision en tant qu’enfant obstiné est, à l’encontre des avertissements de Michael, de se rendre dans la ville de New Delphi. La ville souterraine donne une véritable ajoutée à la série, qui agrandit encore son univers. Ici, les anges de bas rang ne se contentent pas d’être des zombies, ils savent se discipliner et vivre en « harmonie » (enfin, façon de dire qu’ils ne s’entretuent pas), et le chef de la ville cache plus d’un tour dans ses manches. En tout cas, visiblement pendant ses vacances, Christopher Egan a pris des cours car il joue un peu mieux qu’avant.
Quant à Michael (Tom Wisdom), il traîne à la campagne et tombe par le plus grand des hasards sur un petit village d’Alabama, Mallory où un feu sacré protège la ville des 8-balls. Dès le début, il bénéficie de la scène d’action qui montre toute l’étendue de son charisme. En tout cas, l’ébranlement de la foi de l’archange devient vraiment intéressant, notamment dans l’épisode 2. Cette remise en doute de sa foi, qui devrait être inébranlable en tant que fils de Dieu, se complète bien avec les mœurs des habitants du village. Son introspection le fait douter de son rôle dans toute cette guerre, et repose ainsi la question existentielle de : l’humanité vaut-elle la peine d’être sauvée ? En fait, ce développement apparait comme le plus humain qu’il soit, tel Dieu qui teste Abraham en demandant de sacrifier son fils, Michael perd Alex… il ne reste plus qu’à espérer que l’issue de son épreuve sera salvatrice pour lui et pour les humains.
Au final, ce sera Claire (Roxanne MacKee) qui aura le plus évolué, malheureusement sans aucune logique. Désignée Lady Riesen après la mort de son père, elle prend mauvaise décision sur mauvaise décision (on dirait Daenerys qui, une fois arrivée au pouvoir, ne sait plus ce qu’est que d’agir intelligemment). Son traitement laisse vraiment à désirer dans ces deux premiers épisodes, elle ne sait pas sur quel pied danser, la femme de fer, la manipulatrice ou alors la défenderesse du peuple ? Par exemple, sa manière de mettre David Whele hors-jeu fait hausser les sourcils, aussi facilement ? Après, la fin de l’épisode 2 ouvre la porte à une nouvelle voie, son intégration dans les forces rebelles pour redevenir la justicière qu’elle prône être… Car une Claire flirtant avec le côté sombre, cela ne la correspond pas du tout. Du coup, on montre un désintérêt pour la partie Vega alors que les machinations politiques auraient pu être brillantes. Et on oublie complètement la secte bizarre des humains qui vénèrent les anges, soit dit en passant.
Et pendant ce temps-là, Gabriel (Carl Beukes) continue toujours sa croisade contre Alex dans l’espoir de trouver un moyen rapide d’anéantir l’humanité…
Si le premier épisode mélangeait trop les choses, le deuxième reprend son souffle et explique bien les nouveaux enjeux. Le créateur de la série, Vaun Wilmott a précisé que son plan pour la série s’étendait sur cinq saisons, donc la fin n’arrivera pas tout de suite si la série est renouvelée. Certes, Dominion regorge toujours de clichés et manque toujours de moyens, mais complète bien la programmation SyFy comme la série post-apocalyptique aux côtés de Defiance (le classique du genre avec les races extraterrestres), Killjoys (un peu plus steampunk), et Dark Matter (le space opera).
(P.S. : L’univers s’étend sans pour autant trop se mystifier, donc tant mieux. Puis c’est chouette de voir Anthony Head.)