Avec Ma vie, Mes règles (Prime), Maddie Ziegler, nouvelle égérie du coming-of-age ?
Avec Ma Vie, Mes Règles (Fitting In) sur Prime Video, la petite danseuse des clips de Sia, Maddie Ziegler, confirme, qu’elle est devenue une figure à suivre dans le paysage des teen movies dramatiques.
On a découvert Maddie Ziegler dans le clip Chandelier de Sia en 2014. Ce tube a ouvert la porte à plusieurs collaborations entre la chanteuse et la jeune Maddie, alors âgée de 11 ans.
Danse et Music
D’abord apparue dans l’émission de télé-réalité, Dance Moms, à l’âge de 8 ans, Maddie est restée dans la danse de nombreuses années. Devenue incontournable dans la presse et la mode, Maddie se tourne naturellement vers le cinéma et la télévision. APrès trois apparitions dans des séries, elle joue dans son premier film, The Book of Henry, de Colin Trevorrow en 2017.
Active sur les réseaux, et défendant plusieurs causes, elle devient l’héroïne, quasi naturellement, du premier film écrit et réalisé par Sia. Music sort en 2021, en pleine crise COVID.
Kazu Gamble, jouée par Kate Hudson, sort de cure de désintox et devient la nouvelle tutrice de sa jeune demi-sœur autiste, Music, jouée par Maddie Ziegler. Rapidement, le choix de prendre une actrice non-autiste fait polémique. Une pétition sort pour annuler le film. Music est nommé aux Razzie Awards… et aux Golden Globes.
Avec ce rôle très délicat, Maddie Ziegler prend déjà un gros risque pour son premier vrai rôle cinéma. Cette histoire somme toute balisée n’a pas marquée. Maddie s’en sort bien et commence, doucement, à développer une certaine fascination pour les rôles difficiles. Son petit rôle dans West Side Story de Steven Spielberg ne la met pas plus que ça sous les feux des projecteurs. Discrète, elle choisit ses rôles avec minutie.
De drame en drame au cinéma
C’est dans The Fallout, premier film de Megan Park, actrice de La Vie secrète d’une ado ordinaire, que Maddie Ziegler croise Jenna Ortega, autre enfant star. Dans ce drame dru, elle incarne Mia qui, avec son amie Vada (Jenna Ortega), subissent un choc post-traumatique après que leur lycée ait été la cible d’une fusillade. Cette histoire d’amitiés est très forte et a récolté des critiques élogieuses. The Fallout a gagné un prix au South by Southwest Film Festival…
Après l’autisme et le choc post-traumatique, Maddie Ziegler se tourne vers l’acceptation de son corps avec Fitting In, appelé, en français, Ma Vie, Mes Règles.
Dans ce film, réalisé par Molly McGlynn, Maddie Ziegler joue une ado, Lindy, seize ans., qui ne comprend pas pourquoi elle n’a pas encore eu ses règles. Elle découvre alors qu’elle a une malformation de l’utérus : le syndrome MRKH. Dès lors, Lindy se questionne sur son épanouissement sexuel, sa place de femme et devra supporter toutes les épreuves comme les passages chez le médecin, les moqueries et le commencement de sa vie intime à deux.
Ma Vie, Mes Règles, film d’importance ?
Le film propose des scènes qui peuvent mettre mal à l’aise, assez crûes, mais terriblement nécessaires pour montrer les étapes de cette révélation qui remet en cause beaucoup de choses. On parle du corps, de l’intime, et de l’adolescence, trois thèmes rarement faciles à traiter.
Cette nouvelle inattendue va bouleverser les envies de Lindy d’avoir des relations sexuelles, ses présomptions sur la féminité, sa relation avec sa mère, et surtout, avec elle-même… Et Fitting In raconte assez frontalement les problèmes sans tomber dans une sorte de voyeurisme. C’est plutôt fin, un peu désuet par moment mais c’est tout à fait normal quand on parle de cette période charnière de l’être humain. On ne peut pas passer outre le fait que le film aborde également l’identité sexuelle avec des personnages LGBTQ. C’était presque une évidence, certains diront une obligation woke, d’autres exprimeront une nécessité.
Aux côtés de Maddie Ziegler, le casting est convaincant avec Emily Hampshire (12 Monkeys, Schitt’s Creek) en mère de famille qui a eu un cancer du sein, Ki Griffin et Djouliet Amara (The Big Door Prize) en camarades de lycée qui sont une caisse de résonnance assez importante dans l’expression et l’expérience des émotions. C’est un coming-of-age simple, possiblement nécessaire et assez moderne pour qu’il touche un grand nombre.