Annabelle : La Maison du Mal, pot-pourri de spin-off
Avec un titre banal à souhait, Annabelle revient avec un troisième film en 5. Jamais deux mauvais films sans 3 ?
Annabelle est embarqué par Ed et Lorraine Warren dans leur musée des objets maudits. S’absentant, ils laissent leur fille avec leur baby-sitter. Une amie de cette dernière tente d’en savoir un peu plus sur le mystère entourant les Warren.
Bon, on va un peu loin, Annabelle 1 a été un succès public et le second était plutôt efficace. Mais disons-le franchement, ce troisième film est une tannée.
De l’or. Ils avaient de l’or dans les mains ces scénaristes. Jugez plutôt, Annabelle sort de son abri et tous les objets maudits du musée en profitent ! On aurait pu avoir un immense train fantôme, un ride de frissons, un film d’horreur-somme. Finalement, le film n’évite pas son industrialisation, sa marque. Déjà issu d’un film qui inspire encore d’autres spin-offs, ce troisième Annabelle semble arriver avec de gros sabots en nous disant : regardez, on a plein d’histoires qui pourraient faire de sacrés films faisant office d’origin story à tous les objets que vous avez adoré !
Non. Non, ce film ne fonctionne pas. Que ce soit au niveau mercantile et artistique, rien ne tient. Gary Dauberman, scénariste de la saga et même de Ça 1 et 2, singe James Wan et délivre une mise en scène sans âme. Il y a bien une idée de mise en scène et un mouvement de caméra inspirée mais c’est bien maigre pour un film qui tire en longueur et qui étend jusqu’à plus soif des scènes de flippe qui n’ont aucune force.
Annabelle s’enfonce même dans la singerie de Insidious avec une tentative de renouer avec l’esprit Train Fantôme. On n’y est pas. Les 10 dernières minutes fonctionnent à peu près mais c’est déjà trop tard. Le film ne sait jamais où il veut aller, passant d’un objet à un autre sans créer de vrai lien. On pensait pardonner cette faute de goût avec ce personnage et ce prétexte facile de libérer Annabelle… On pensait…
Malgré les efforts des actrices, malgré la présence du couple Warren (mal joué par Patrick Wilson et Vera Farmiga, très mal dirigés), malgré une idée de départ monstrueuse, Annabelle 3 souffre de bien des maux. Hanté par des dialogues d’une pauvreté affligeante, le film aligne les poncifs et accouche d’un film qui ne joue même pas sur la peur.
Depuis Conjuring, il y a eu Ça, peut-être It Follows, Hérédité et Get Out pour aller large et flatter le grand public, rien ne marque. Babadook? Allez, dans les films un peu oubliés. Le cinéma d’horreur pond des Blumhouseries un peu trop souvent.
Les salles seront encore remplis d’idiots. N’y allez pas.