Faut-il s’intéresser à SUPERGIRL ?
La question ne se pose même pas. Du moins pas dans ce sens. Oui, il faut s’intéresser au cas Supergirl, cette série sortie un peu de nulle part, surfant sur la vague super héroïque et désireuse d’offrir une super-héroïne avant Jessica Jones. La série débute ce soir sur CBS.
CBS a étonné tout le monde en commandant Supergirl. Le pilote a été disponible en téléchargement illégalement il y a plusieurs mois. Le Comic Con de San Diego a diffusé le pilote et quelques screenings ont eu lieu un peu partout. En somme, tout le monde a vu le pilote dans les sphères sériephiles.
Ce qui nous intéresse est la réception du produit. Le pilote est à l’image des 7 minutes de trailer que nous avions eues. C’est léger, pas prise de tête, écrit maladroitement et finalement assez peu engageant malgré les efforts du casting. Supergirl nous présente donc une resucée du mythe de Superman version cousine, celle qui est blonde, la jupette courte et qui combat les vilains. En 2015, après Arrow, Flash, Daredevil et l’abondance Marvel au cinéma, il était intéressant de savoir ce qui motivait CBS. La série pouvait être une réussite totale si elle prenait un virage artistique osé. En effet, rares sont les séries où Superman est suffisamment bien représenté et écrit pour narrer des aventures crédibles, cohérentes avec le médium. Si Smallville n’a pas osé mettre son héros en costume, c’est bien pour une raison évidente : Superman n’a qu’une dimension, c’est celle du cinéma. Lois et Clark peinait à rendre le personnage emblématique, mais le parti-pris était évident, faire une série romantique voilà tout.
Supergirl penche plutôt de ce coté. Meme en 2015, une série peut encore offrir une légèreté que l’on n’a plus depuis les années 90. Le pilote est d’un ton déconcertant, tranchant avec ce qu’on osait espérer voir. Commençons par le casting, Melissa Benoist (Glee) est convaincante et joue son personnage comme une fille limite ingénue, maladroite et finalement un poil cruche comme pour donner artificiellement une marge de manœuvre pour en faire un personnage héroique, charismatique et imposant. Jimmy Olsen est là. Afro-américain, le personnage est le love interest de Kara / Supergirl. Pourquoi afro-américain ? Plusieurs papiers se sont demandés sachant que le personnage est issu d’un archétype roux et pas si bien sculpté niveau silhouette. Evolution des mœurs, choix artistique, acteur qui a réussi son casting, who cares au final. Reste un personnage trop charmeur qui ne dépasse pas les limites de son rôle durant ce pilote. Calista Flockart se permet de jouer Cat Grant, rédactrice en chef du journal de la ville. Si son rôle est marqué par les limites que lui offre physiquement son botox malheureux, elle peut trouver un rôle à sa mesure, qu’elle faconnera pour donner une dimension très Ally McBealesque à son personnage, un sorte d’upgrade du personnage de la série des années 90 avec un peu plus de sérieux mais avec autant de conviction.
Ce pilote est marqué par une écriture assez automatique, limite fanfictionesque. Les rebondissements ne sont pas surprenants et dévoilent une écriture assez immature. Trop d’éléments sont liés entre eux pour opérer un basculement vers un épisode conséquent qui rassasie la demande su spectateur pour une histoire carrée avec un peu de tenue. Le pilote comporte à peu près le B.A.BA d’un pilote test, d’un épisode où on montre avec de grosses ficelles que l’univers a été réfléchi. Alors oui, le pilote est frais, on ne s’ennuie pas, mais il est terriblement léger. Dommage pour une série sur une héroïne nommée Supergirl de ne pas voler haut.
Tout va trop vite dans ce pilote et tout est assez déséquilibré. Les scènes d’action sont inégales entre le sauvetage impressionnant, pour une production TV, d’un avion à des scènes de vols ou l’incrustation fera débat. Niveau unviers partagé, Supergirl semble appartenir à… son propre univers, se basant sur l’héritage des films de Richard Donner des années 80, évitant la comparaison avec Man Of Steel et ne souhaitant pas partager (du moins pas encore) l’écran avec Flash et Arrow.
Si The Flash avait un ton léger, mais qui tend vers la fraîcheur pour ensuite développer son univers et transformer l’essai en divertissement de haute tenue, Supergirl a fort à faire pour arriver à un niveau acceptable. Ce n’est pas faute d’ambition – le pilote présente tout de même quelques arcs narratifs –mais Supergirl vient un peu tard pour bosuculer la hiérarchie. Mais comme tout sériephile qui se respecte, on ne demande qu’à être surpris.
Le pilote est en tout cas bien moisi. La cible de la série semble être la jeune ado de 13 ans.
comme aurait pu l’etre FLash à ses débuts. J’ai confiance en voyant le trailer de la saison !