Une Braise sous la Cendre : roman young-adult qui sort des sentiers battus
Une Braise sous la Cendre est un livre de Sabaa Tahir, paru le 15 octobre dernier chez Pocket Jeunesse. Ce roman de type young-adult nous raconte l’histoire de deux adolescents, Laia et Elias, dont le destin semble intimement lié même si tout les oppose : l’une est esclave rebelle et l’autre le meilleur soldat de tout l’empire. Leur unique point commun ? Une terrible envie de liberté.
Une Braise sous la Cendre
captive dès les premières lignes car on rentre tout de suite dans le vif du sujet : des attaques de masques sont perpétrés dans les familles d’érudits. Alors oui, « érudit » ça sonne un peu trop Divergente mais, pourtant, ce n’est pas comparable.
L’histoire d’Une Braise sous la Cendre est originale car bien qu’étant une dystopie, elle ajoute un élément important qui apporte du piquant à son intrigue : la magie. Il y a bien longtemps, le gouvernement, composé d’érudits, a été renversé par les martials, des soldats ultra puissants. Aujourd’hui, les érudits sont réduits en esclavage et il leur est interdit d’apprendre à lire et à écrire. De leurs côtés, les enfants des autres familles sont sélectionnés pour devenir des masques, les meilleurs soldats de l’Empire. Lorsqu’ils entrent dans l’école, ils sont conditionnés pour obéir aux ordres sans poser de questions. On leur donne un masque qui, à la fin de leur formation, est fondu à leur visage.
Laia est une érudite qui sait lire et écrire. Ses parents faisaient partis de la résistance et ont été tués par le gouverneur. Son frère Damen et elle ont été recueillis par leurs grands-parents. Laia sent bien que son frère lui cache des choses et risque de mettre toute la famille en danger alors, lorsqu’en pleine nuit ils reçoivent la visite d’un masque, sa terreur est immense. Ses grands-parents sont assassinés, son frère fait prisonnier. Laia arrive à s’échapper mais se maudit d’avoir été lâche et d’avoir abandonné son frère et se jure de le retrouver… par n’importe quel moyen.
Elias, lui, est le fils non désiré du gouverneur. Il aurait dû mourir à la naissance, mais le destin en a décidé autrement. Il a été sélectionné et est devenu, en quelques années, le meilleur élément de l’Empire. Une chose cloche cependant : Elias rêve de liberté et veut à tout prix quitter l’institution dans laquelle il a grandi et qu’il déteste. Là encore, il en sera fait autrement car les augures, des personnages craints et respectés de tous, ont des projets pour lui.
Laia et Elias sont des Braises sous la Cendre, des êtres déterminés qui veulent changer les choses dans un pays où personne n’est libre et où personne ne survit très longtemps. Sabaa Tahir a réussi à nous transporter dans un monde fait d’épreuves, de souffrance, de haine et d’espoir. Un roman envoûtant et bouleversant en même temps. Des personnages qui semblent réels, leurs souffrances et leurs doutes sortent des pages pour nous atteindre. Le lecteur est stressé, il passe de la tristesse à l’énervement en quelques pages mais adore chaque obstacle mis devant les héros.
Bien qu’Une Braise sous la Cendre soit un roman pour les jeunes adultes, certaines scènes sont terriblement violentes et sanglantes. On oscille entre le roman typique pour ados et les descriptions brutes des scènes de bataille, de quasi-viol, de terreur. Un livre inclassable au style très particulier. On passe de la presque niaiserie à une femme forcée de trancher la tête de son meilleur ami…
En résumé, Une Braise sous la Cendre est un roman addictif. Les personnages sont le gros point fort de ce roman et le fait que chacun prenne la narration à tour de rôle est assurément un bon moyen pour l’auteur d’énerver le lecteur. En effet, à chaque fin de chapitre l’un des personnages doit par exemple prendre une décision difficile, mais le lecteur devra attendre car le nouveau chapitre poursuit l’histoire de l’autre personnage. Un livre intéressant, surprenant, avec des descriptions qui aident à s’immerger pleinement dans l’histoire.
« « Laia ! hurle mon frère. Fuis ! »
Ne fuis pas, Laia. Aide-le. Bats-toi.
Mais je pense au regard froid du Mask, à la violence dans ses yeux. « J’ai toujours aimé les filles aux cheveux sombres. » Il va me violer. Puis me tuer.
Je me faufile dans le couloir en tremblant. Personne ne m’arrête. Personne ne me voit. »