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JURASSIC WORLD : park and recreations

2015, Jurassic Park devient Jurassic World. Colin Trevorrow réalise le quatrième appendice de la saga de dinosaures entreprise par Steven Spielberg un jour de 1993. La ressortie en 3D du premier opus gardait tout son charme mais la saga a perdu de la magie en route, ce Jurassic World a une lourde mission.

En ces temps de blockbusters, de suites alignées, Jurassic World arrive avec un sentiment de reboot qui fait peur. Pourtant, le film de Trevorrow garde en tête les événements de 1993 pour offrir un revival pas si bête.

Ndlr : Plus je repense aux films, plus j’ai la musique en tête et plus je me souviens de bons moments à voir ce film. Ca ne m’était plus arrivé depuis un bail.

Jurassic-World-2015-Poster-US-02 JW - Affiche Claire & D Rex Jurassic_World_poster

Il faut noter la bienveillance d’un script qui sait que le cahier des charges est lourd. A l’instar d’un Transformers 4 qui comprenait de façon méta que l’aventure allait trop loin, Jurassic World décrit dans les premières scènes un désir fort de plaire à nouveau au public, de les faire rêver avec du neuf. Beaucoup de dialogues remplis de sous-entendus soulignent qu’il faut toujours attirer le public avec de nouvelles choses. « More teeth » peut-on entendre. Oui, depuis 1993, de l’eau a coulé sous les blockbusters et on ne sait pas si des dinosaures peuvent encore plaire au public. Alors que faire ? Comme dans le film, on tente des mutations, on crée un dinosaure hybride, histoire de créer du neuf avec du vieux… comme ce Jurassic World. Le film ne doit pas être une simple suite avec plus de moyens, moins de poésie. A ce stade, le film offre une belle première partie avec ce Parc enfin ouvert. On ne perd pas de temps en exposition, les personnages enfants partent de suite vers l’île pour découvrir le Jurassic World et s’émerveillent en même temps que nous. Il y a encore une forte ambiance de cinéma des 80/90s. Comme dans Tomorrowland, le public peut retrouver une certaine rythmique et économie de suspens chère à nos films de jeunesse.

jurassic world
©Universal

Le film délaisse ensuite la découverte du parc pour entrer dans les coulisses. On s’éloigne alors de la partie ludo-rêverie pour raconter le coeur de Jurassic World : la nouvelle erreur humaine. Si Jurassic Park ne montrait pas un parc fonctionnel, World montre ce Parc puis le délaisse pour proposer une autre atmosphère dédiée au coeur de l’idée même de la saga : l’homme voulant être Dieu.

Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée l’homme. L’homme détruit Dieu. L’homme crée les dinosaures…

Bryce Dallas Howard gère le parc quand Chris Pratt est le monsieur Raptor

. Robe blanche, coupe lisse d’un côté, t-shirt sale et barbe de trois jours de l’autre. On nage en pleine caractérisation minimale pour les deux personnages principaux. D’ailleurs, tout est un peu trop lisse dans Jurassic World. Un certain manichéisme, encore plus tranché que dans les trois précédents films, vient empêcher le film d’être mieux entrepris. Il ne faut pas oublier que ça reste un film estival produit par un gros studio avec zéro prise de risque. Pratt fait le travail avec efficacité quand Howard arrive à ne pas être agaçante avec son personnage qui n’a pas grand poids. Restent les deux enfants qui ne sont pas les plus à plaindre côté émotions fortes. Mais on ne joue pas dans la même cour. ils sont loin d’offrir la même tension que la scène du T-Rex dans le premier Jurassic Park. A peine le fameux Indominus Rex arrive à effrayer les personnages que le public préférera voir les dinosaures ne rien faire comme dans les attractions. Cet I-Rex n’a rien de vraiment effrayant. A peine est-il plus grand que ce fameux Timothée Rex, mon vieil ami qui nous offre une scène qui me fait dire que c’est chiant de grandir. Et c’est aussi frustrant de ne pas avoir de scènes mémorables dans ce film. Il y a une scène assez émouvante sans CGI, avec un dinosaure, c’est simple, pure, taiseux et c’est assez fort pour être un des moments du film. Mais… rien n’arrive à la hauteur de certaines scènes cultes des deux premiers Jurassic Park… si ce n’est la scène finale qui reste pour moi d’un symbolisme fort comme l’était celle du T-Rex dans le hall de Jurassic Park avec la banderole « Quand les dinosaures dominaient le monde ». Mais rien n’est raté, simplement, tout est trop bien balisé pour offrir du très bon spectacle, ça marche, rien de plus !

jurassic world
©Universal

La musique de Michael Giacchino reprend les deux fameux thèmes de John Williams avec énergie. On se retrouve comme un gosse pendant 2 heures où le rythme ne retombe jamais. Entre émerveillement et redécouverte, ce Jurassic World réussit sa mission. Ce qu’on pouvait redouter par rapport aux raptors domestiqués restent plutôt bien gérés, ce n’est pas casseur d’ambiance malgré un choix qui pourrait faire tiquer beaucoup de gens quant les Raptors sont dans leurs harnais métalliques. On pouvait aussi redouter la place d’Omar Sy qui dit plus de mots que dans X-Men et reste un sidekick très peu utilisé. Vincent D’Onofrio fait le minimum syndical et reste un bad guy au charisme suffisant pour offrir l’antagonisme nécessaire à l’intrigue. L’utilisation par l’armée de ces dinosaures rappellent les premières idées d’un Jurassic Park 4 où les Dinosaures sont entièrement domestiqués. On sent alors les restes des multiples réécritures. Avec une mise enscène classique parsemés d’éclairs de génie (Trevorrow propose un petit plan séquence jouissif pour la bataille finale), Trevorrow fait le travail. Jurassic World prend un peu de poésie et de découverte du premier, un peu d’action du deux, saupoudre de second degré du trois. C’est un film hybride réussi qui fera rêver les enfants à l’image du personnage cadet qui admire encore des diapos de dinosaures alors que l’on est en 2015…
22 ans sont passés mais on reste encore admiratifs des dinosaures. World a compris ça et par le prisme de ce parc enfin ouvert, a pu conquérir le public pour ensuite proposer son scénario catastrophe. Du premier plan (très bien trouvé et symbolique) au dernier, Jurassic World fait plaisir.  Si jamais un 2 est envisagé, il va falloir se renouveler et pourquoi pas proposer un vrai survival dans un Monde Jurassique comme JP 2 prétendait le montrer.

Oui j’aime les dinosaures, j’aime JurassicPark.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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