Dragons 2 : Toothless est Breathless
Après le triomphe du premier film, Dreamworks propose la première des deux suites qui poursuivent et enrichissent l’univers Dragons. Ce second épisode encensé par la critique (et on sait que c’est jamais bien vu sur Small Things) vaut-il le coup ?
Mille fois oui. Ce second opus arrive à reprendre tout ce qu’on a aimé dans le premier. Outre un effet d surprise et de découverte un peu effacé, on se rend vite compte que l’univers est riche et attachant. Pour cette suite, le scénario se veut plus travaillé, plus impressionnant et finalement aléatoirement qualitatif. On accentue les qualités mais les défauts.
Avec une première scène assez moyenne où la caméra ne fait que des panoramiques sur des dragons qui volent et avec un rythme redondant, le film prend tout son envol dès la première scène entre Harold et Krokmou. Ces deux-là sont l’âme du film et leur relation est quasiment intact. Je dis quasiment car il y a autre chose. On sent que l’équipe a voulu se faire plaisir avec Krokmou en soulignant encore plus son caractère « animal de compagnie ». Entre le chien et le chat, Krokmou arrivera sans peine à vous attendrir et vous faire rire. Dragons 1 avait réussi le pari de parler de la relation entre homme et animal avec justesse et ce Dragons 2 transcende encore plus le sujet. Evidemment, il y a plus que ça dans Dragons 2. Les films parlent essentiellement des relations entre personnes, entre homme et animal, père et fils, ami et ami, le métrage pousse l’étude de comportement à un nouveau niveau. Aucun personnage ne vole vraiment la vedette à un autre. Outre les héros Harold et Krokmou, il y a une vraie galerie de personnages qui se permettent le luxe d’être aussi épais et intéressants les uns par rapport aux autres. Stoïk, le chef du village, n’est pas la caricature du chef bourru ou du père sévère, il a la carrure nécessaire et s’applique sans mal, sans effort particulier du scénario à tenir son rôle. Il gagne même en intérêt dans ce Dragons 2 qui lui réservera de sacrés scènes.
Au-delà de la thématique des relations, Dragons 2 est une réussite formelle. Les jeux d’ombre et de lumière sont d’un niveau exceptionnel et le scénario s’emploie à utiliser tous les artifices pour en jouer à commencer par l’épée d’Harold, les scènes de nuit, les feux des Dragons, les combats, Dragons propose un spectacle digne d’un film LIVE. On oublie même que l’on est dans un film d’animation au détour d’une ou deux scènes à la mise en scène dantesque. Dean DeBlois confirme et signe après le succès du premier qu’il connait son sujet. Il y a toujours cette grâce dans les mouvements des dragons, dans le vol, leurs interactions avec leurs « riders », toujours cette volonté d’offrir quelques instants de poésie. Oui Dragons 2 est plus qu’un film pour enfants, on le savait déjà avec la conclusion du premier film qui se permettait de souligner les séquelles du combat final sur Harold, renforçant encore une fois la relation et le rapport entre Harold et Krokmou. Dragons 2 propose un récit avec quelques nuances de noirceur et de réflexion, du moins à l’échelle du film d’animation Dreamworks. N’oublie pas également la musique de John Powell qui est encore une fois une belle réussite. (Regardez cette séquence d’une poésie rare aidée par la musique puissante de Powell)
Si on peut être gêné par le trop plein d’événements en seconde partie de métrage, on ne regrette aucunement que l’univers se poursuit dans cette suite tant l’univers se révèle riche et fascinant. Proposer un Harold devenu plus âgé est un joli coup qui pourrait confirmer l’intelligence de Dreamworks et de DeBlois si Harold devient adulte dans un troisième film. Vous l’aurez compris Dragons 2 mérite pleinement les bons retours et si son premier week-end au box-office US n’a pas été exceptionnel (50 millions contre 43 pour le premier film), il reste qu’il est une suite réussie et épique, un très bon divertissement et l’un des films de cet été. On ne peut qu’attendre avec impatience Dragons 3
<<-Dragons retour sur le premier film