Tell Me Lies (Disney+) : sexe, mensonges et coup bas
La saison 2 de Tell Me Lies, arrive sur Disney+. Cette série encore peu connue est plutôt un teen drama efficace, un peu chaud, et plutôt frais.
On ne s’y méprendra pas, le genre teen-drama se perd dans des circonvolutions progressistes qui sont inoffensives et qui font que, à part Euphoria, tout se ressemble.
Tell me Lies prend le pari de faire du Euphoria sans en faire trop, de faire du Pretty Little Liars sans en faire trop, bref, de faire un bon teen-drama. Et ça nous manquait.
50 Nuances de mensonges ?
On ne saura trop comment définir Tell me Lies puisqu’il n’y a vraiment aucun grande trame, aucune intrigue centrale qui plombe les épisodes. Pas de meurtre, pas de mystères, juste des personnes qui se mentent, qui couchent et qui se demandent pourquoi ça merde. C’est un teen thriller soft… Enfin, soft… sauf les scènes de sexe.
Serait-ce un compromis entre Normal People et Euphoria ? Entre 13 Reasons Why et Skins ? Outre ce name-dropping possiblement outrancier et exagéré, Tell Me Lies se suit sans aucun déplaisir sauf celui de détester certains personnages. Il faut le dire, les personnages sont tous toxiques. Ils se mentent tout le temps pour leur bien personnel, ou le bien d’autrui. Et rien ne s’arrange au fil des épisodes. Mais revenons à ce que Tell Me Lies raconte.
Nous sommes en 2008, Lucy (Grace Van Patten) débarque à l’université, elle partage sa chambre avec Macy. Elle rencontre Pippa (Sonia Mena) et Bree (Cat Missal), ainsi que Stephen (Jackson White), Wrighley et Evan. Suite à une soirée, Macy perd la vie. Les mensonges commencent. Lucy découvre la face sombre de Stephen…
En 2015, Lucy est invitée au mariage d’Evan et de Bree. Stephen est également là. Il semblerait qu’en 7 ans, beaucoup de choses alourdissent les relations.
Thriller ou teen-drame ou soap ?
Si la mort arrive très tôt, elle n’est pas l’enquête centrale de la saison, ce n’est pas un « whodunit », on ne cherche pas à savoir qui est responsable. On cherche surtout à savoir gérer les émotions, les événements, à couvrir les uns, descendre les autres. Stephen est le big bad de la série, une sorte de Pacey / Chuck Bass. Il est le gars toxique par excellence mais qui sait joeur de son charme ténébreux pour attirer Lucy, et, possiblement, l’influencer. Mais on ne le saura que très tôt, tout le monde est on ne peut plus vilain.
La série tourne autour du quotidien des personnages au sein de leur fac, entre soirées, rencontres et mises au point. Le format 8 épisodes fait que, paradoxalement, le quotidien se transforme en compte rendu mensuel. Effectivement, chaque épisode se passe un mois après le précédent. On avance donc rapidement dans l’année scolaire. La narration ne s’en trouve pas décousue, sauf que, en y repensant, il ne se passe pas grand chose en 8 mois de temps. C’est le problème des saisons très courtes, trop courtes pour raconter quelque chose de cohérent.
Outre ce « quotidien », la série forge son identité dans une ambiance assez chaude. Les dialogues susurrés, les rappels à l’ordre, les menaces font que les personnages installent une tension sexuelle de chaque instant. Les scènes érotiques sont assez crues, mais néanmoins chaudes. On flirte avec un drame érotique comme After ou 50 Nuances de Grey.
Formellement, outre un format trop court, Tell Me Lies est aussi très gris, sans éclat de couleurs. Nous sommes dans la pénombre assez souvent. C’est dommage d’éteindre à ce point l’ambiance de la série. Un peu plus de couleurs, de lumière et de contraste en feraient une série possiblement plus attrayante. Ce ton de « thriller » peut peser sur pas mal de scènes alors que le propos est tout sauf lourd. Parce que oui, il y a des moments de « vie » parfois. Trop peu certes. Il n’y a pas vraiment de moments « fillers », outre un week-end à la campagne et une visite chez les parents. C’est dommage de ne pas respirer un peu le temps d’un épisode… Encore une fois, la faute au format court des saisons.
Des personnages exploités aléatoirement
Vous tomberez vite amoureux de Lucy ou de Bree, vous serez possiblement attirés par Stephen, avant de vite comprendre que ce salopard est tout sauf bénéfique à votre vie. Au fil du temps, chaque personnage aura son moment de gloire, vous l’aimerez, puis le détesterez. Tell Me Lies accueille Tom Ellis, de Lucifer, en saison 2, une seconde saison qui ne bouleverse pas la série mais qui rend, encore plus touffue, la shitlist de chaque personnage.
On pensait la saison 2 moins « sexe »… Non, elle prend son temps pour explorer les relations. C’est d’ailleurs, encore une fois sa courte durée, qui donne des mauvais points à la saison 2. Les nouveaux personnages comme Leo n’ont pas le temps d’avoir un vrai développement. Des personnages comme Lydia ou Diana sont aléatoirement présents pour combler les histoires. Dommage.
Pour les adeptes d’histoires un peu prises de tête, d’érotisme latent, d’étudiants fébriles, de non-dits, de personnages ni jamais totalement fautifs, ni totalement intelligents, Tell Me Lies sera votre petit plaisir nullement coupable.
Tell Me Lies est disponible sur Disney+.