Critiques de films

Sentinelle (Prime Video) : ceci est une descente de police, bien joué Jo

Devenu un incontournable du paysage comique français, Jonathan Cohen va tenter de s’imposer en héros de comédie policière farfelue avec Sentinelle sur Prime Video.

Agaçant pour certains, génial pour d’autres, Jonathan Cohen divise et on peut le comprendre. Toujours adepte de l’humour pince-sans-rire, l’acteur vedette de la série de Canal+, La Flamme, devient le héros d’un film pour Prime Video où il joue un certain François Sentinelle.

Mais qui est François Sentinelle ? Un flic. Mais également un chanteur.

Sentinelle est flic à la Réunion. Quand le mari d’une figure politique locale est kidnappé à quelques jours d’une élection cruciale, Sentinelle est dépêché pour le retrouver.

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Hugo Benamozig et David Caviglioli, auteurs de Terrible Jungle en 2020, déjà avec Cohen, reviennent avec une comédie à la limite de la parodie. Si la coupe mulet lui va à ravir, Jonathan Cohen se rapproche un tout petit peu du rôle de Marc tenu dans La Flamme, un mec un peu simplet, attachant mais qui ne comprend pas grand-chose. Le duo de scénaristes avaient déjà sévi dans Le Flambeau, la suite de La Flamme. Ils connaissent donc assez bien l’univers comique de Cohen. C’est pour cela qu’on se trouve en terrain connu. Cohen fait du Cohen et c’est drôle. C’est la première mission d’une comédie, alors que demandez de plus ?

Jonathan Cohen est très à l’aise dans ce rôle de flic / chanteur. Il est le principal ressort comique puisqu’autour de lui, les autres personnages campés par Raphaël Quenard, qui explose en ce moment dans Yannick, et Emmanuelle Bercot ou Gustave Kervern ne rentrent jamais vraiment dans son délire. Ce décalage qui crée le malaise est le moteur du film. Si Quenard et Kervern ont tout de même leur personnalité assez décalée, il faut aller du côté de Ramzy Bédia pour retrouver de la folie. Il joue un producteur qui pourrait être totalement issu d’un sketch façon Carte Blanche de LOL, qui rit sort, émission dans laquelle Ramzy et Cohen ont participé. D’ailleurs, si vous avez aimé la phrase « ma dent, ma dent » dite par Jonathan Cohen dans l’émission, vous retrouverez une vanne du même style en fin de film.

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Sentinelle est nourri de références évidentes. On pense évidemment au sommet du genre : les comédies des ZAZ (les Y a-t-il un flic…) avec Leslie Nielsen. Mais l’humour de Kad et Olivier n’est pas bien loin. Cependant, comme souvent dans les comédies de ce style, il y a un ventre mou dès lors que l’enquête policière prend le pas sur la comédie. L’aspect comique se permet d’être mis en retrait (sans être oublié) pour offrir un polar qui empêche toute implication tant le ton était à la gaudriole pendant 30 minutes.

Légère mais solide, la partie polar existe tant bien que mal pour faire exister l’univers dans lequel évolue Sentinelle. Et l’aspect chanteur ringard qu’on aurait pensé trop présent n’est finalement là que par touches très minimes. Nous ne sommes pas dans Les Vedettes où le délire pouvait parfois sonner creux et kitsch.

Sentinelle reprend ensuite du poil de la bête quand les genres trouvent leur place. Les personnages commencent alors à prendre un peu d’épaisseur et on retrouve de l’intérêt. La mise en scène ne parvient que rarement à faire élever le niveau de standing de ce film à la personnalité encore un peu en retrait. On aurait aimé avoir un concurrent sérieux à des comédies incarnées comme OSS 117. Il faudra sûrement un peu de temps et pourquoi pas une suite pour que le personnage de François Sentinelle devienne une figure marquante de la comédie contemporaine. Car depuis les Tuche, on manque, hélas, de personnages qui durent…


Sentinelle, disponible le 9 septembre sur Prime Video.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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