Suite, remake, reboot

Massacre à la tronçonneuse : Netflix s’en donne à cœur joie

Huitième film de la franchise Massacre à la tronçonneuse, le nommé tout simplement Texas Chainsaw Massacre est un joyeux festival gore qui va droit au but.

1h14, c’est un petit 1h14 de film hors générique qui vous attend sur Netflix depuis le 18 février. Cette suite du film de 1974 ne s’embarrasse pas vraiment de l’héritage du film originel et propose un film qui se suffit à lui-même. Rien que le titre copié collé de l’original suffit à comprendre que le projet est une fausse suite. Preuve en est Leatherface est réfugié à Harlow, petite ville abandonnée, dans un orphelinat. Il n’y a que les événements relatés au début du film qui fera le lien avec celui de 1974, on ne se gêne pas avec  tous les détails. On simplifie le lore avec le postulat simple : la survivante Sally veut retrouver Leatherface qui lui a pourri son séjour au Texas. D’ailleurs, au début du film, on en fait presque une légende, l’histoire est mystérieuse et on ne sait rien de ce qu’il s’est passé.

Nous avons donc, côté futures victimes, des « influenceurs » en cuisine qui rachètent une ville fantôme, Harlow, pour en faire une nouvelle communauté avec d’autres investisseurs influenceurs. Si l’idée est moderne, elle n’est pas idiote. On peut rire du fait de racheter une ville où il n’y a plus rien, à 7 heures de la ville la plus proche mais, dans l’idée, c’est loin d’être plus idiot que d’autres points de départ de films de genre. Si le spectateur se met tout de suite en tête que le film va prendre un malin plaisir à ridiculiser cette génération Z, accros au portable, ce n’est pas si évident. Ils ne sont jamais montrés comme des bêtes de foire sauf au détour d’une scène dans un bus, et on y reviendra ! Le film ne tombera pas non plus dans la facilité de se moquer régulièrement de ces personnages. Ils sont quasiment là pour offrir la scène gore du bus. On aurait aimé une petite scène en plus pour bien situer où se trouve l’angle du film.

Massacre à tronçonneuse 2022 netflix

Melody, sa sœur adolescente Lila et leurs amis Dante et Ruth se rendent dans la petite ville de Harlow, au Texas, pour lancer une nouvelle entreprise. Mais leur rêve se transforme bientôt en cauchemar éveillé lorsqu’ils pénètrent sans le vouloir dans le monde de Leatherface, le dangereux tueur en série dont l’héritage sanglant continue de hanter les habitants de la région.

Après l’ambiance moite du remake avec Jessica Biel en 2003, il y a eu plusieurs tentatives de réitérer l’exploit de faire un remake efficace. Préquelle du remake, suite du premier, suite de l’original, on a eu trois timelines différentes.

Première ligne chronologique

Massacre à la tronçonneuse
Massacre à la tronçonneuse 2
Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3
Massacre à la tronçonneuse : La Nouvelle Génération

Deuxième ligne chronologique

Leatherface
Massacre à la tronçonneuse
Texas Chainsaw 3D

Ligne chronologique du remake

Massacre à la tronçonneuse : Le Commencement
Massacre à la tronçonneuse (2003)

 

Avec 4 personnages principaux et un décès rapidement, on pouvait craindre que le body count allait être léger avec, de surcroît, une facilité à deviner qui allaient être les deux derniers personnages. Et pourtant, en voyant arriver un bus de jeunes, on se dit qu’il était évident que le massacre allait être sympathique. Comme dans tous les films de ce genre, nous avons aussi la faune locale avec ici un garagiste plutôt du côté des « gentils ».

Avec une distribution par Netflix, on craignait un film propre sur lui, loin des errances sadiques des précédents films. Il n’en est rien, Massacre à la tronçonneuse est un spectacle gore et violent ! Le point culminant est la boucherie de Leatherface quand il rentre dans le bus rempli de jeunes venus faire la fête. A son entrée, tout le monde dégaine son téléphone, on nous fait une petite référence à la cancel culture, et Leatherface peut commencer à faire le ménage. Avant ça, les scènes sont plutôt crûes avec du cassage de membres et du découpage bien dégueulasse. D’ailleurs, la première scène de meurtre pouvait paraître un peu grossière mais on oublie vite ce petit faux pas sans importance.

Car oui, Massacre à la tronçonneuse est aussi une bonne surprise dans le sens où on oublie les endroits sales, crades, glauques pour cette ville abandonnée. Les situations dans lesquelles sont les personnages sont plutôt bien vues. Les films précédents tentaient la surenchère du décor boueux, humide et insalubre. Après 7 films, c’était une évidence qu’il fallait innover.

Les personnages, qu’on le veuille ou non, sont souvent les points négligés dans le film d’horreur. On rajoute du trauma ou on en fait des stéréotypes. Dans ce film, Lila est la survivante d’une fusillade dans son lycée. l’évidence voudrait donc qu’elle soit la final girl, celle qui surmonte le trauma. Et c’est à chaque scène la concernant que les cicatrices de ce drame reviennent. Dommage de jouer tant sur une facilité comme celle-ci. Cela dit, on ne joue pas à fond sur la carte Texas, territoire des fous armés. On reste dans la suggestion.
Mis à part ça, aucun personnage ne survole vraiment le métrage. Chacun a son heure de gloire et c’est bien Leatherface qui est attendu sur tous les plans. D’ailleurs, la mise en scène est plutôt inspirée. Il y a de belles iconisations et une belle photographie même si on est étonné que l’orage fait tomber la nuit aussi vite dans cette ville…

Massacre à tronçonneuse 2022 netflix

S’il y a un mais, c’est plutôt dans la filiation avec l’original de 1974 puisqu’on retrouve Sally, la survivante du premier film, qui revient telle une Laurie Strode de Halloween version 2018. Les deux franchises se rejoignent encore alors que leur timeline respective est aussi bordélique l’une que l’autre. Si le retour récent de Michael Myers a mis en avant une Laurie Strode version badass qui veut trouver la paix en éliminant le trauma de son adolescence 50 ans après, Massacre à la Tronçonneuse et ce script de Chris Thomas Devlin s’inspirent grandement de cette mouvance (qu’on peut aussi rapprocher avec Scream et l’éternelle Sidney Prescott). Sally, frêle jeune fille en 74, est maintenant une femme dure à cuire en débardeur blanc (la marque de fabrique des final girl des années 2000). Dommage d’en faire un personnage aussi simplifié. Sa vengeance l’habite mais c’est un peu une facilité scénaristique pour offrir un lien avec l’original sous forme de « respect » artificiel, tout en offrant un petit plus pour le climax.

Massacre à la Tronçonneuse est un film plutôt réussi qui ne s’embarrasse de rien puisqu’en moins d’1h30, il offre un spectacle gore, une photographie réussie et des situations nouvelles. Surtout, il offre une conclusion jouissive qui vous marquera et qui rappelle un peu l’original. Ni remake, ni suite, cette legacyquel bien pensée est loin d’être honteuse.

Massacre à la Tronçonneuse est disponible dès maintenant sur Netflix.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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