Manhattan : les dessous captivants d’un projet toxique
Sortie depuis le 27 juillet sur WGN America, la série « Manhattan » reste pourtant un show confidentiel, moins mis en avant que ces camarades de l’été. Est-ce parce que la chaîne WGN America est moins connue que Fox, ABC ou CW ? Est-ce parce que la sous-couche historique rebute les aficionados de séries plus légères ? Oubliez tous vos préjugés, car « Manhattan » vaut le détour !
« Manhattan » suit les scientifiques brillants, mais imparfaits, impliqués dans la plus grande course contre la montre de l’histoire de la science, la construction, clandestine, de la première bombe atomique du monde à Los Alamos, Nouveau-Mexique. Les scientifiques et leurs familles tentent de co-exister dans un monde où secrets et mensonges s’introduisent dans chaque aspect de leur vie.
Vous l’aurez compris, dans « Manhattan » il n’est pas question de New York, mais bien de la bombe nucléaire, alias « le projet Manhattan ». Un projet très ambitieux mais également très dangereux, aussi bien pour les employés que leurs familles, toutes logées au milieu du désert. Vous vous demandez comment des hommes ont pu accepter de construire une telle arme ? S’ils étaient au courant des dommages de l’uranium ?
Entre faits historiques et ajouts de fiction, c’est bien ce que « Manhattan » nous propose de découvrir, que ce soit à travers les yeux de Frank Winter (joué par John Benjamin Hickey), un scientifique impliqué dans le projet depuis le début, ou à travers l’arrivée de Charlie Isaacs (Ashley Zuckermann), un jeune scientifique fraîchement recruté et qui ne sait pas du tout ce qui l’attend. Et ce qui rend la série encore plus captivante, c’est que les scénaristes prennent également le temps de développer les personnages des familles : les femmes et les enfants qui dorment à côté de cette base toxique, mais qui n’ont aucune idée de ce qui leur arrive.
Forcément, si vous êtes calés sur le sujet de la seconde Guerre mondiale et en particulier sur la bombe nucléaire, alors vous risquez d’être agacés par les quelques libertés qu’ont pris les scénaristes. Pour les autres, « Manhattan » sera une série estivale qui sort du lot. Pas de monstres glauques comme dans « The Strain », de crise de fertilité futuriste à la « The Lottery » ou d’alien comme dans « Extant ». Non, Manhattan reste bien ancré dans la réalité (même si c’est une réalité que certains préfèreraient oublier)… Et le pilote a beau aller à 200km/h pour s’assurer de poser les bases, rassurez-vous, les épisodes suivants prennent plus le temps, histoire de distiller un léger suspense et pour développer les histoires de chaque personnage.
Dans « Manhattan », il ne s’agit pas de se concentrer uniquement sur la bombe A, mais bien de comprendre également les conséquences des secrets et de mensonges sur une famille, un couple, un groupe d’amis…
Évidemment, on sait tous comment le projet Manhattan s’est terminé… Mais on ne sait pas si les scénaristes colleront à la réalité historique !