Critiques de films

Hunger Games – La Révolte : Partie 2

Un an après l’amère déception de la partie 1, nous découvrons aujourd’hui dans les salles Hunger Games – La révolte : Partie 2, conclusion d’une saga à succès qui a déjà récolté plus de deux milliards de dollars dans le monde. Un film de meilleure qualité mais qui peine à s’envoler pour nous offrir le final épique tant attendu. Explications.

Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

Dans sa globalité, la saga a tenu toutes ses promesses en tant que pur divertissement pour nous offrir des films de qualité – bien que très conventionnels – et est parvenue à conquérir le cœur de nombreux fans. De plus, elle aura permis à son interprète principal, l’oscarisée Jennifer Lawrence, d’être propulsée au devant de la scène. Trois ans après la sortie du premier opus, nous voici arrivés au dénouement et c’est un plaisir de se replonger une dernière fois dans l’univers créé par l’écrivaine Suzanne Collins. Le film s’ouvre là où on s’était arrêté précédemment et le cheminement choisi pour la narration reste à peu de choses près la même que pour les autres films. Nous sommes donc lancés directement dans l’intrigue et la mise en place jusqu’à la révolte prend du temps et s’allonge faisant augmenter notre impatience. Suite au vide scénaristique de la partie 1, nous aurions pu nous attendre à un déferlement d’actions rébarbatif mais il n’en est rien. En effet, le film, à l’image de la première partie donc, assume sa lenteur mais à la différence qu’ici, elle est plus utile au récit. Le tout est plutôt bien équilibré mais attendez-vous tout de même à plus de scènes intimistes, où les personnages se posent et dialoguent entre eux, qu’à de grandes scènes d’action – même si elles sont bien présentes et saisissantes nous délivrant de bons moments de tension tels que la présence de différents pièges qui nous rappelle l’impact qu’a eu les jeux et une scène en particulier se déroulant dans les souterrains. Dans la continuité de ses aînés, le long métrage nous présente de très beaux effets visuels, souvent impressionnants notamment lorsqu’il s’agit de reproduire des lieux en ruine ou l’imposant Capitole pris d’assaut par la rébellion.

© Metropolitan FilmExport
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Cependant, nous regrettons que certains passages capitaux passent à la trappe pour privilégier des scènes d’une niaiserie sans nom – le trio amoureux notamment – qui viennent presque ridiculiser l’histoire et la rendent inconséquente alors que, au départ, elle se concentre sur un sujet fort : le soulèvement d’un peuple face à une dictature. Sujet qui n’est pas sans trouver quelques échos dans notre quotidien actuel. Par ailleurs, l’autre thème sous-jacent dans cette Révolte, étant que la fin d’une dictature peut en cacher une autre, nous paraît sous exploitée et le film amène difficilement les retournements de situation, ce qui rend le tout très prévisible. A cela s’ajoute un manque cruel d’émotions que nous étions en droit d’attendre pour un final de cette envergure. Pour certains, il rappellera celui de la saga d’Harry Potter qui avait, lui aussi, gâcher quelque peu son potentiel sur deux films. Ce détachement pour l’intrigue et ses événements de la part du spectateur est lié à ce problème qu’à le film de s’attarder sur des éléments qui importent peu. De plus, nous avons malheureusement affaire à l’effacement de personnages majeurs et l’arrivée prompte de nouveaux visages (Gwendoline Christie, entre autres). Le reste du casting assure tous dans leur rôle respectif, Jennifer Lawrence et Josh Hutcherson en tête, sans oublier tous les grands noms qui ont participé à cette aventure : Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Sam Claflin, Jena Malone ou encore la grande Julianne Moore et Donald Sutherland, impeccable dans son rôle du Président Snow, hélas trop effacé.

© Metropolitan FilmExport
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Une nouvelle saga young adult s’achève de manière convenable, qui remplit son cahier des charges en tant que divertissement mais où la forme prime sur le fond. Le niveau épique et émotionnel du second volet n’est cependant pas atteint, dommage quand on a un tel propos à exploiter.

Mélanie Marie

Du Seigneur des Anneaux aux films de Gus Van Sant, le cinéma me donne envie de partager, d'écrire, de débattre au mieux et dans la joie !

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