Hollywood (Netflix) : Ryan Murphy refait le cinéma
Hollywood est la mini-série de Ryan Murphy pour Netflix. Il revisite le mythe Hollywoodien des années 40/50 avec pep’s et efficacité.
À Los Angeles, quelque temps après la Seconde Guerre mondiale, un groupe d’artistes est prêt à tout pour démarrer une carrière dans l’industrie cinématographique. En plein âge d’or hollywoodien, ils vont découvrir les coulisses d’une industrie remplie d’inégalités notamment envers les personnes de couleur, les femmes ou les homosexuels… Ils vont donc devoir se battre pour réaliser leurs rêves.
Ce What If intrigant nous emporte dans une reconstitution de belle facture. A l’époque où le Code Hays réglementait toutes les productions Hollywoodien, Hollywood réinvente et réécrit l’histoire du cinéma. Le Code Hays régulait la morale des films avec moins de crimes, de sexe et péchés, bref, moins de points de vues outranciers.
Hollywood met en scène des personnages réels comme l’acteur Rock Hudson ou le producteur Henry Wilson à la différence que Ryan Muprhy et son équipe sont dans la refonte totale des personnages quitte à étonner les puristes.
Nous suivons donc le jeune Jack Costello qui tente de devenir acteur pour subvenir au besoin de sa future famille. A côté de ça, un scénariste noir et homosexuel attend que son script soit lu. Hollywood sera donc une aventure ludique et instructive sur la création d’une oeuvre. Cet aspect divertissant emporte notre adhésion assez facilement. Sans grands opposants, le film déroule une histoire un peu cousue de fil blanc mais terriblement efficace. Les barrières de l’époque sont décrites avec peu de férocité cependant. Le racisme ou le rejet de l’homosexualité sont en filigrane mais n’imposent jamais de grands drames et d’intrigues principales. On regrette presque que les violences dont aurait pu faire face Camille Washington (Laura Harrier) sont assez minimes et ne prennent qu’une scène.
Hollywood ne faisant que 7 épisodes, on aurait presque eu envie d’avoir un épisode en plus pour développer cet aspect de rejet de minorités (de minorités visibles d’ailleurs car l’homosexualité par exemple semblait assez répandue). Ryan Murphy a mis de l’eau dans son vin même si la subtilité reste encore peu présente. Les deux premiers épisodes vont dans le vif du sujet. Et Hollywood se calme ensuite pour rester dans des rangs prudes comme si les règles brises du code Hays permettaient de rendre plus sobres la vie dissolue des personnages.
Le casting est impeccable avec un Dylan McDermott (American Horror Story) en feu, très à l’aise et impeccable dans le rôle du gérant de station-service. Samara Weaving (Wedding Nightmare / Ready or Not) a un petit rôle mais illumine chaque scène. Joe Mantello (The Normal Heart), que je ne connaissais pas, est vraiment formidable et a vraiment sa place sur les écrans en plus des planches. David Corenswet (The Politicians), Darren Criss (Glee) et Jeremy Pope (acteur de théâtre) sont très bons dans leurs rôles respectifs. Le petit bémol ? Jim Parsons. On pensait que Sheldon était un rôle de composition mais toutes les mimiques vocales et physiques sont vraiment celles de Parsons. Son personnage de Henry Wilson n’arrive pas trop à décoller à cause de cette réminiscence.
Hollywood parvient à raconter une histoire prenante et positive. Et ça fait du bien. Combien de séries peuvent se targuer de raconter une histoire sans grand méchant, avec juste une histoire de réussite à la clé ?
Hollywood est disponible sur Netflix en 7 épisodes entre 45 et 57 minutes.