Critiques de films

Everything Everywhere All At Once : tous les films de ta vie, en lui réunis

Après l’incroyable Swiss Army Man en 2016, les Daniels (Daniel Kwan et Daniel Schneinert) nous proposent un nouveau film hallucinatoire à base de multivers avec Everything Everywhere All At Once.

Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.

Souvenez-vous en 2016, les Daniels nous racontaient l’histoire d’un cadavre (Daniel Radcliffe) devenu couteau suisse pour aider un naufragé (Paul Dano) dans Swiss Army Man. On avait qualifié le film d’improbable, de surprenant et sorti de nulle part. Il sera rejoint désormais par Everything Everywhere All At Once des mêmes réalisateurs. Si vous aimez être surpris à chaque scène (chose qui n’est peut-être pas arrivée depuis dix ans), c’est le film qu’il vous faut.

On retrouve Michelle Yeoh (Tigre et Dragon, Shang-Chi), Jamie Lee Curtis (Halloween, True Lies), Ke Huy Quan (le petit des Goonies et d’Indiana Jones, c’est lui !), Stephanie Hsu (Shang-Chi) et James Hong (acteur chinois culte qui a joué, entre autres, dans Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin). 

Everything Everywhere All At Once


Par où commencer ? Le multivers est devenu quelque chose de stratégique dans les milieux marketing et créatifs pour attirer le chaland qui aime retrouver plusieurs itérations de marques de pop-culture. Spider-man, Justice League, Doctor Strange, le multivers est en train de devenir la carotte qui attire le fan qui ne fait plus trop attention à autre chose. Ce Everything… part évidemment de tout autre chose puisqu’il est 100% original. On ne peut pas attirer le spectateur avec des personnages qui n’existent pas encore. C’est donc simplement par les idées que le film devra attirer. Pas facile à notre époque !

Everything… est un film fou qui commence comme une chronique familiale dramatique pour terminer par un mix entre Matrix et un film de Stephen Chow (Crazy Kung-Fu). Impossible à résumer sans être pris pour un fou qui vient de voir un nanar, ce film est peut-être celui qui est le plus honnête. Les Daniels exploitent tout ce qui est en leurs pouvoirs pour développer une histoire de communication, de liens familiaux. On ne sait pas à quoi ils carburent mais avec Swiss Army Man et celui-ci, les Daniels prouvent qu’ils sont les réalisateurs les plus fous et créatifs depuis un moment.

Everything Everywhere All At Once

A parler de multivers, on oublie que tout est possible. Si Marvel opère juste une exploitation basique du multivers à base de couches successives de références, les Daniels ouvrent le champ des possibles avec une Evelyn aux doigts d’un mètre, piñata, caillou et j’en passe vraiment des meilleures. Evelyn peut intégrer une version d’elle-même en créant le lien qui les sépare. Et on ne peut pas dire que le scénario se refuse quelque chose. Il serait prétentieux de pouvoir raconter le film dans ses détails. C’est un mélange parfaitement millimétré d’un scénario précis, d’une réalisation ambitieuse et d’un montage carré. S’il y avait un film somme, ce serait celui-ci.

Toutes les dix minutes, on est émerveillés par les prouesses techniques et narratives. Les Daniels confirment qu’ils sont les réalisateurs les plus fous de la décennie. On a déjà hâte de voir leur prochain projet. Le film gagne en intensité autant qu’il gagne en délire jusqu’à sa conclusion d’une richesse incroyable.
C’est méta par moments, WTF, beau, intense, magique. C’est plusieurs films all at once. Yeoh et Quan sont absolument fabuleux, bluffants de dextérité. Sorti en catimini aux Etats-Unis, le film a eu un accueil solide et constant qui fait de lui un des succès de cette année. Everything Everywhere All At Once est une expérience cinématographique rare qu’il ne faut pas rater.

Au cinéma le 31 août !

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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