Dahmer (Netflix) : l’histoire fascinante du serial killer
Netflix aime les serial killers, Ryan Murphy aussi. Alors pourquoi pas mixer les deux pour Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer ?
Derrière ce titre à rallonge, il y a une série de 10 épisodes qui dresse le portrait de l’un des plus célèbres serial-killers que l’Amérique a porté. La série est créée par le duo Ian Brennan et Ryan Murphy (Hollywood, The Politicians) avec Evan Peters dans le rôle-titre, mais également Molly Ringwald (Breakfast Club), Richard Jenkins (Six Feet Under), Niecy Nash (Scream Queens) et Penelope Ann Miller (The Artist).
Dahmer raconte la vie meurtrière de Jeffrey Dahmer, jeune américain à la famille dysfonctionnelle et au penchant morbide. Il fréquentera plusieurs jeunes hommes pour les droguer, les violer, les tuer…
Quand on sait le penchant de Ryan Murphy pour l’histoire tumultueuse de son pays, on comprend que Dahmer sera une mini-série choc. Au final, on est même surpris que ça n’aille pas plus loin. Le duo semble respecter au pied de la lettre les affreux écarts de Dahmer tout en injectant leurs gimmicks plus ou moins supportables.
Porté par un Evan Peters habité, Dahmer est une figure calme, presque angélique, qui cache un jeune homme sans grandes émotions, très introverti jusqu’à ce qu’un sentiment de rejet libère des démons enfouis. C’est cette personnalité calme au demeurant qui peut titiller notre empathie. Mais ce qui marque surtout, c’est le regard de son père, incarné par un Richard Jenkins toujours impeccable.
Entre désolation, incompréhension et acceptation, sa culpabilité met en exergue le rôle des parents dans l’éducation de tous les monstres qui ont fait l’actualité des faits divers. Le flou reste présent pendant toute la série. On ne se doute pas que le déclenchement de ce Mal peut venir de plusieurs causes et facteurs, l’addiction de sa mère, les conseils de son père, son passé…
Les personnages secondaires qui sont les familles des victimes et les victimes elles-mêmes sont aussi pudiquement dessinées. Il y a une gentillesse, une bienveillance, une pudeur dans tout ce qu’elles vivent. Rien n’est jamais vraiment trop violent, trop écrit, trop joué. C’est d’ailleurs ce qui ressort des premiers épisodes avec cette ambiance lourde, ces échanges qui prennent leur temps, cette absence de musique, ce jeu de séduction, prélude du jeu de massacre.
S’il y a une chose à regretter, c’est le recours à une narration éclatée. Les flashbacks sont souvent là pour expliquer des zones d’ombre et c’est ce qu’on reproche souvent à la clique Murphy. On ne donne pas d’importance artificielle à un personnage avec des flashbacks. Si le script paraît faible, soit on le modifie, soit on abandonne mais on ne le gonfle pas avec des effets de montage. Les 10 épisodes sont alors déséquilibrées entre des épisodes 100 % Dahmer et d’autres centrés sur la famille des victimes ou la voisine. C’est un choix, certes, mais on ressent un côté brouillon un peu désagréable.
Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer est disponible sur Netflix, avant d’avoir une série documentaire sur le même bonhomme sur la même plateforme.