Bad Teacher : CBS fait l’école buissonnière…
Ces derniers temps, la tendance dans l’univers des séries TV semble être aux spin-offs ou autres séries dérivées… Et pourtant, une autre manne se développe : celles des films adaptés en séries. Après « Hannibal » ou « Taxi Brooklyn », c’est au tour de « Bad Teacher », la nouvelle série de CBS, de s’y essayer. Le show arrivera-t-il à faire oublier le jeu de Cameron Diaz et la maladresse de Justin Timberlake ?
Rappelons d’abord l’histoire de « Bad Teacher ». Il s’agit de Meredith Davis, une jeune divorcée qui se retrouve en faillite et sans domicile après que son riche mari l’ait laissé sans rien. Afin de remettre le grappin sur un nouveau mari plein aux as, la jeune femme prend un travail de prof dans une école huppée, d’où elle peut surveiller les pères célibataires. Elle en profitera évidemment pour mettre son grain de sel dans l’école !
Face à une série adaptée d’un film, il y a 3 sortes de personnes : ceux qui ont aimé le film et qui essaieront la série, ceux qui ont détesté le film et fuiront la série, et enfin ceux qui n’ont pas aimé le film mais donneront une chance à l’adaptation sur petit écran. Et après tout… pourquoi pas ? Il est toujours intéressant de voir comment un film d’1h30 a pu être adapté en une comédie de segments de 20 minutes !
L’autre avantage de l’adaptation en comédie, c’est que l’humour qui a pu paraître potache et lourd dans un long format, s’adapte parfaitement à un format court, qui appelle justement aux gags en série. Meredith Davis (jouée par Ari Graynor), n’est pas toujours très fine et ses répliques sont peut-être faciles, mais c’est exactement ce qu’on attend d’elle pendant les 20 minutes de « Bad Teacher » : nous faire rire avec des situations qu’on n’imaginerait pas au lycée.
C’est d’ailleurs grâce à son actrice principale que la série pourrait réussir à séduire les téléspectateurs : certes, si elle vous semble antipathique, vous aurez du mal à continuer le show, mais si vous aimez son attitude de je-m’en-foutiste et d’arriviste maligne, alors vous n’aurez aucun mal à enchaîner les épisodes (l’avenir nous le dira).
Les personnages secondaires sont également haut en couleurs : il y a Ryan Hansen dans le rôle du coach Kotsky, qui fait ce qu’il fait de mieux, c’est-à-dire le séducteur un peu lourd et benêt (mais plus intelligent qu’on ne le pense), Kristin Davis dans le rôle de Ginny, une prof se sentant menacée par la popularité de la nouvelle, et Sara Gilbert en Irene, la prof coincée et en admiration devant Meredith. Chacun joue parfaitement son rôle en créant des situations comiques et leurs répliques pimentent parfaitement la comédie.
Même les enfants s’en sortent bien ! On retrouve d’ailleurs une des enfants de Gabriel Solis dans « Desperate Housewives »… Les clichés de l’école américaine sont évidemment au premier plan dans « Bad Teacher », comme la « security team » qui régule la circulation à la sortie des classes, ou la cantine qui se transforme en territoire à conquérir. Mais c’est exactement ce qu’on attend de cette série : les scénaristes se doivent d’exploiter le quotidien de l’école pour le transformer et le corrompre sous l’action de Meredith.
En résumé, il ne sert à rien de trop se prendre la tête sur « Bad Teacher » : regardez-là comme une comédie sympathique, un petit snack de rigolade qu’on prend pour se détendre après une longue journée, et vous verrez qu’elle fait le job. On ne rit pas aux éclats, mais on sourit franchement devant les tentatives plus ou moins réussies de Meredith pour trouver un mari ou aider les enfants. Sans parler des personnages secondaires qui pour l’instant, apportent un vrai plus à la série !
Par rapport au film original, les scénaristes ont vraiment voulu conserver le même univers, la même attitude pour Meredith et on retrouve quelques clins d’oeil rigolos, comme la fameuse pomme rouge.
Reste à voir si les téléspectateurs américains seront au rendez-vous devant leur écran, et si la série profitera de la popularité de « 2 Broke Girls » et « Two and a half Men » qui passent juste avant…