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Black Panther, Bohemian Rhapsody, A Star Is Born, BlacKkKlansman : retour sur les nommés aux Oscars du meilleur film #1

Les Oscars 2019 approchent et se dérouleront dans la nuit du 24 au 25 février, une excellente occasion de revenir sur les films nommés pour l’Oscar du meilleur film. Aujourd’hui, revenons sur Black Panther, Bohemian Rhapsody, A Star is born et BlacKkKlansman.

 

BLACK PANTHER

Black Panther s’inscrit dans le Marvel Cinematic Universe et raconte l’affrontement entre le super-héros Black Panther et son ennemi Killmonger. Black Panther a été grandement accueillie par la population noire grâce à un casting ne comportant que des personnes racisées, à l’exception de deux hommes blancs (Martin Freeman et Andy Serkis). Aux commandes du film, on retrouve Ryan Coogler, ayant aussi réalisé le premier Creed. 

Tout l’enjeu du film n’est donc pas tant de proposer un divertissement à la Marvel (et tant mieux, car il n’y arrive pas) mais plutôt d’amener toute une dimension politiquement engagée afin de montrer toutes les qualités de la population noire à travers le peuple wakandais (le peuple fictif auquel appartient Black Panther). Malheureusement, en dehors de nous montrer des paysages magnifiques, il semble compliqué de passer à ce point à côté de ses ambitions politiques. En effet, le film fait preuve d’une grande maladresse dans les messages qu’il tente de faire passer, notamment en essayant de créer une population-type censée rassembler les éléments de la culture africaine, population qui finit par devenir un ramassis de stéréotypes rendant le discours confus. 

Finalement, Black Panther échoue partout sans pour autant être un film désagréable. Si son discours politique est mal amené, il n’en reste cependant pas moins plein de bonne volonté et a le mérite de mettre en avant de nombreux acteurs noirs, même si ces derniers restent très moyens. De plus, son scénario se base moins sur de l’action pure et dure, renversant ainsi le cliché du Marvel, tout en ayant tout de même les grandes lignes directrices des autres films de la firme, afin de ne pas dépayser les habitués, mais sans arriver à créer un réel intérêt pour l’intrigue. 

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BOHEMIAN RHAPSODY

Bohemian Rhapsody raconte la vie de Freddie Mercury, chanteur du fameux groupe Queen, à partir du début du groupe jusqu’à la mort du chanteur. Comme tous les biopics s’intéressant à des grandes stars, Bohemian Rhapsody était une grande attente, d’abord pour les fans du groupe de rock, ensuite pour les cinéphiles attendant de voir ce que Bryan Singer (réalisateur du génial Usual Suspects) et Rami Malek (excellent dans Mr. Robot et choisi à défaut d’avoir Sacha Baron Cohen) pouvaient proposer. 

Finalement, il s’est avéré que le film proposé est relativement mauvais. D’abord, il faut considérer que le réalisateur Bryan Singer a été limogé en plein tournage pour accusations d’agressions sexuelles sur mineurs, mais qui est celui qui reçoit malgré tout les récompenses lorsqu’il doit y en avoir. Moralement, ce film est donc une oeuvre exécrable qui laisse proliférer des gens comme Bryan Singer. Bien évidemment, le film ne s’arrête pas là dans la médiocrité puisque la première partie du film (visiblement celle à laquelle Bryan Singer a participé) possède un merveilleux côté épileptique avec des plans ne durant que très rarement plus de cinq secondes et une multiplication des angles de caméra mettant en évidence le manque flagrant de connaissances cinématographiques. Heureusement, le rythme se calme dans la seconde moitié, pour proposer un film plus calme et plus simple, ce qui le rend plus agréable à regarder. 

En dehors de cela, nous avons le droit à un Rami Malek qui n’est clairement pas à sa place, et dont la diction (déjà mauvaise) empire avec le dentier qu’il a dû porter pour ressembler au célèbre chanteur de Queen, sans compter une impassibilité qui met en évidence son incapacité à jouer de tels rôles. Pour couronner le tout, Bohemian Rhapsody est rempli d’anachronismes et d’altérations de la réalité, un comble pour un biopic. Sans être un film réellement désagréable à regarder, il s’avère que Bohemian Rhapsody a juste le mérite d’être parfois inutilement normal, à conditions de ne pas trop s’attarder sur la véracité des propos et sur les accusations que trainent son réalisateur. 

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A STAR IS BORN

A Star is born était largement attendu dans les nominations, et pour cause : il est la quatrième version d’un film culte, à l’origine sorti en 1937. Bradley Cooper, à la fois réalisateur et acteur du film, s’attaque donc à un monument du cinéma. Pour faire face à ce défi de taille, il a fait profiter aux spectateurs d’une des révélations féminine de cette année, avec la fameuse chanteuse Lady Gaga qui a fourni une merveilleuse prestation, d’autant plus que personne ne l’y attendait réellement et que cela apparaissait bien plus comme une technique marketing pour attirer les nombreux fans de la chanteuse à aller voir le film.

Malheureusement, en dehors de la présence de Lady Gaga, le film ne propose rien de vraiment exceptionnel. Bradley Cooper présente la même fadeur dans sa réalisation et dans son jeu, et se repose donc uniquement sur un scénario dont les traits datent de 1937, et qui est donc prévisible du début à la fin, sur Lady Gaga et sur les chansons, certes magnifiquement chantée par cette dernière, mais ne provoquant réellement d’émotions qu’à la toute dernière du film. 

A Star is born est un film s’inscrivant dans un cadre ambitieux mais qui n’arrive pas à combiner correctement les quelques atouts à disposition. Une oeuvre culte ne doit pas être reprise n’importe comment, or il s’avère que Cooper n’a pas l’étoffe de porter le film aussi loin qu’il l’aurait voulu, tout en servant aux spectateurs un film qui ne dépasse pas un niveau moyen qui ne répond pas aux attentes des cinéphiles. 

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BLACKKKLANSMAN

Spike Lee revient avec un nouveau film et a décidé de s’attaquer à un sujet passionnant : celui de la secte extrémiste et raciste du Ku Klux Klan, en se basant sur l’histoire vraie d’un duo de policiers ayant infiltré le groupuscule et ayant déjoué un attentat. Pour cette mission, il s’est armé ni plus ni moins du fils de Denzel Washington (John David Washington) et de l’une des dernières révélations masculines de ces dernières années : Adam Driver, aujourd’hui connu avant tout pour son rôle de Kylo Ren dans les derniers opus de la saga Star Wars. 

Le film bénéficie de qualités indéniables : un jeu d’acteur juste, une histoire intéressante, des personnages attachants,… Cependant, tout n’est pas si simple. Spike Lee a toujours eu du mal à proposer des films profondément aboutis et c’est une fois de plus le cas ici : avec un film aussi engagé politiquement (genre auquel il est habitué), les spectateurs étaient en droit d’attendre un vrai choc à la vision du film. Or ce choc est assez faible, durant un film qui fait monter sans cesse la pression pour arriver à un climax terriblement décevant qui désillusionne le spectateur. De plus, malgré plein de bonne volonté, l’accusation morale et politique envers les membres du Ku Klux Klan est loin d’aller aussi loin qu’elle le pourrait, et n’arrive donc pas à délivrer toute la puissance attendue. 

Malgré ces défauts, BlacKkKlansman est un film qui a de nombreux atouts. Son plus grand avantage est celui de rentrer dans un contexte politique très actuel, dénonçant au passage les événements relativement récents de Charlottesville.

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La partie 2 arrive bientôt avec ViceGreen Book, La favorite et Roma

Terence

Rédacteur depuis janvier 2019. Actuellement en Licence Arts du Spectacle.

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