Archer : get animated
Archer est une série quasi méconnue dans nos contrées. Il faut dire qu’en dehors des productions de Matt Groening et de Seth MacFarlane (et encore, American Dad est diffusé par paquet de 10 les dimanches midi sur NRJ12, pas vraiment la fête), l’animation américaine est discrète en dehors du territoire US. Ou alors c’est juste en France, les chaînes françaises étant assez frileuses dès qu’il s’agit de passer une série qui sort des sentiers battus.
Archer n’a rien à voir avec les Simpsons, ou même American Dad ou Family Guy. Déjà, rien qu’au niveau du visuel, on a affaire à une absence de 3D, des animations saccadés, des décors réels ou vieillots, et des personnages dessinés à la truelle et entourés d’un gros trait noir. Cet aspect démodé est volontaire, mais épouse aussi l’univers de la série, qui se déroule en pleine guerre froide – et ce même si Archer se permet des fantaisies futuristes, mais chut, c’est à vous de le découvrir. On peut noter cependant des améliorations de ce côté-là dans la saison 5, qui me paraît moins saccadé et plus dessiné dans ses décors, mais c’est peut-être juste une impression.
Archer raconte les (més)aventures de Sterling Archer, nom de code Duchess, au sein de l’agence d’espionnage ISIS. Le parallèle avec James Bond est évident, même si au final, la série se contente juste de quelques clins d’oeil à la saga cinématographique, dont un épique double épisode à la fin de la saison 3 qui parodie Moonraker. On peut aussi voir en Sterling Archer une sorte d’OSS 117 survitaminé, complètement idiot et qui ne se soucie que de lui-même. Donc déjà, de base, Archer a de quoi donner furieusement envie.
La série marche grâce à deux éléments : ses situations complètement outrancières et son ton déjanté. Ton déjanté qui rejoint celui d’Arrested Development, et ce n’est peut-être pas un hasard vu que certains acteurs de cette série doublent dans Archer (Jessica Walter, Jeffrey Tambor et David Cross). Archer est rempli de traits d’esprit, de running gags, de flashbacks savoureux et de dialogues déclamés aussi vite qu’une partie de ping-pong ; chaque épisode est un prétexte à balancer de la punchline par camion entier, et franchement, je ne me souviens pas m’être ennuyé un seul instant durant les 5 saisons que dure la série. Il y a bien sûr des bas, des épisodes moins inspirés que d’autres (dans quasiment toutes les saisons), mais jamais de moments chiants ou répétitifs ; il y a toujours la petite réplique ou la situation qui fait sourire de nouveau. Et puis, les personnages sont portés par leurs doubleurs, que ce soit ceux déjà cités ou encore H. Jon Benjamin qui éructe en Sterling Archer, ou Aisha Tyler, ancienne de Ghost Whisperer et qui se retrouve en bombe métisse perpétuellement vannée ici.
Au fil des 5 saisons, nos barbouzes de l’extrême vont vivre des moments épiques, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Complètement amorale, la série nous trimballe aux quatre coins de la planète, parodie des dizaines de films et ne se refuse rien. Elle réserve même parfois des épisodes vraiment surprenants, comme quand le Premier Ministre italien est retrouvé mort chez Mallory. Et que dire de la saison 5 qui fait de notre équipe une bande de dealers cherchant désespérément à vendre de la came pour se faire du blé… Je ne veux pas trop en dire ici, je préfère que vous le voyiez par vous-même.
Archer est actuellement diffusé tard le soir, les dimanches, sur France 4 vers 23 heures. Pas vraiment un horaire décent pour une série d’une telle qualité, meilleure série d’animation occidentale actuelle. Mais bon, c’est la France…