X-Files saison 11, épisode 9 : rien ne dure
X-Files termine sa vague d’épisodes hors fil rouge avec Nothing Lasts Forever, au nom significatif.
Initialement prévu comme étant le 8è épisode, Nothing Lasts Forever a échangé sa place avec le précédent, histoire de préparer le final grâce à une ultime scène au message fort.
Nothing… nous emmène vers un culte étrange et fascinant où une ancienne star de TV a trouvé la fontaine de jouvence en se nourrissant d’organes humains. Rien de plus facile. Ce postulat de départ offre donc un cocktail de scènes gores réjouissantes mais sans véritablement proposer autre chose. Tenir 40 minutes là-dessus est difficile. Des épisodes comme Sanguinarium (et son chirurgien esthétique sanglant) s’y sont cassé les dents quand La Meute (et sa famille de consanguins) dans la même saison 4, a réussi à tenir le rythme avec une sacrée ambiance.
Mulder et Scully suivent donc un trafic d’organes mystérieux. Comme pour le précédent, Familiar, les personnages secondaires liées à cette affaire, sont développés comme il se doit. On s’étonne du prégénérique qui présente un justicier à la Arrow. Et c’est évidemment une histoire de famille, de communauté et, au final, de groupe, qui se profile. Mulder et Scully subissent encore une fois. On s’attarde sur des côtés plus personnels avec cette question de croyance et de foi qui a traversé la série depuis le début. Scully et Mulder ont des scènes intimistes plutôt bien fichues et l’épisode se conclue sur une scène qui éclaire certaines zones d’ombre quant à leur relation et ouvre les thématiques du prochain et ultime épisode de la saison (ou de la série). X-Files est devenue une série de personnages uniquement loin d’être une série aux ramifications denses. Le fil rouge est Mulder et Scully.
Et la bonne surprise a été que la fameuse scène de la bande-annonce qui annonçait un moment shipper n’en est pas un. Bravo à Karen Nielsen d’avoir offert un script qui n’utilise aucune grosse ficelle. A part une. Les lunettes de Mulder. Pour opérer un parallèle grossier entre les décrépitudes de l’être humain chez les personnages secondaires et nos héros, on souligne avec insistance la presbytie de Mulder. Une fois ça passe, deux fois, on excuse, mais trois fois, on se dit que le trait est forcé et frôle le ridicule.
A part ce point, cet épisode n’essaye pas de développer plus que ça, de donner des informations supplémentaires. La bizarrerie se suffit à elle-même, on ne cherche pas plus loin que ça. Par ce procédé, on ne peut pas être frustré ou déçu de la résolution d’une affaire qui n’a pas connu de vrais rebondissements.
Nothing Lasts Forever est une enquête honorable, qui a sa place avec des épisodes peu percutants comme Sanguinarium, ceux qui ont une ambiance mais encore peu d’identité, ceux qui font un épisode dans la moyenne basse de la série, ceux qui nous font dire que les épisodes moyens existaient pendant toute la série, ils étaient pardonnés plus rapidement et facilement que maintenant, surtout dans un revival de 10 épisodes où on attend que chaque tentative soit spéciale et pertinente. Et comme le titre le suggère, rien ne dure éternellement. Les nouveaux scénaristes qui ont opéré sur cette seconde partie de saison semblent avoir compris deux choses : ils savent ce qu’était X-Files et ils comprennent que ça ne peut plus être comme avant.
Cet épisode est dans le tiercé des épisodes les moins bons avec Kitten et My Struggle 3. Ce dernier loner (épisode indépendant) trouve quand même sa voie, se permet deux incartades dans la continuité (parler de William, entendre Tad O’Maley, le conspirationiste youtubeur) pour donner un peu plus de consistance. La saison 11 avait trouvé son rythme, nous voilà donc face au mur avec cet ultime épisode mythologique qu’on attend fébrilement. La vraie fin de saison (celle qui validait presque l’existence de ce revival) était là avec ce Nothing Lasts Forever. C’était bien. Merci à toute l’équipe sauf Chris Carter.