Wolf Creek, la série adaptée des films, est un produit viscéral à rattraper d’urgence
Datant d’un an déjà, la saison 2 de Wolf Creek est passée inaperçue chez nous. A juste titre?
La saison 1 était déjà discrète mais en 2016, nous avions vraiment apprécié cette histoire de vengeance avec une héroïne ultra-badass et ce vilain, Mick, toujours aussi détestable. Ce jeu de chat et de souris qui s’inverse à chaque scène était une petite pépite de survival avec une ambiance fabuleuse et une tension qui ne se relâche pas. La longue route et traque d’Eve était un sacré voyage sur les terres Australienens.
De retour un an et demi après, Mick (non, il n’est donc pas mort mais de toute façon, les méchants ne meurent jamais) se retrouve encore à tuer du touriste.
Nous voici donc dans un road-trip à bord d’un bus avec un guide avenant et des touristes venant des 4 coins du globe. Il y a le nerd des bus qui connaît tout sur tout niveau mécanique et modèle, les jeunes en vadrouille, le couple qui veut se donner une dernière chance, le duo gay et la famille.
Il faudra peu de temps avant que Mick ne prenne le volant et propose une visite guidée violente et sanglante.
La saison 2 est une toute autre histoire après la saison 1 qui misait sur une vengeance. Cette mouture reprend le schéma classique des deux films de survival-horror (en 2005 et 2014) avec un groupe de survivants livrés à eux-mêmes.
Le gros problème de cette saison est que les personnages ne sont pas attachants. Il faut respecter le quota de morts, développer les relations entre les personnages pour s’inquiéter de leurs sorts mais aussi désigner un héros. Et le temps est compté. Ce designated survivor de base n’est pas facile pour cette saison et c’est d’ailleurs le bon point. Jusqu’à la fin, on essaiera de savoir qui s’en sortira puisqu’il reste encore un certain nombre de personnages du premier épisode. Le compteur de morts est plutôt bas mais bien agencés tout le long des 6 épisodes. L’ambiance est vraiment là et c’est ce qui caractérise vraiment cette saison à défaut d’offrir une dramaturgie efficace. L’idée de liquider la moitié des personnages rapidement surprend surtout que ce sont les plus développés qui se retrouvent mis à l’écart. Bon gré, mal gré, il faut se coltiner un english doctor antipathique qui aurait du y passer plus rapidement que prévu pour qu’on soit soulagés.
Si les personnages sont assez idiots dans leurs agissements, il y a des affrontements tendus. Mick Taylor, toujours joué par un John Jarratt toujours aussi malsain et habité, est un tueur coriace, vil, malin et bien trop fort pour tout le monde. Les ultimes instants jouent, non pas sur la férocité et la rapidité d’action, mais sur une longue et lente exposition d’une agonie invisible. Parlons du décor et ce magnifique désert australien, aride, sans pitié qui est une petite originalité face aux espaces confinés des histoires de genre. Ce sont trois réalisateurs (dont le créateur de la franchise, Greg McLean) qui se sont partagés chacun deux épisodes. La mise en scène est classieuse, jamais tape-à-l’oeil et ne joue pas sur les jump-scares.
C’est donc une saison 2 bien menée, moins percutante que la première mais qui se trouve être une belle proposition parmi les séries d’horreur.