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Tru Calling (2003) : hier à la une

Eliza Dushku sort de Buffy en devenant l’une des nouvelles têtes à suivre. Elle devient héroïne de Tru Calling sur la WB un an après la fin de la série de Joss Whedon.

Tru Calling est lancée sur Fox en septembre 2003. En France, c’est Téva qui la diffuse en premier à partir d’octobre 2004 puis en septembre 2005, la série arrive dans la sacro-sainte Trilogie du Samedi sur M6.

Eliza Dushku joue Tru Davies, étudiante en médecine, travaillant à la morgue, et qui a le pouvoir de revenir 24 heures en arrière lorsqu’un cadavre lui demande de l’aide dans le but de lui sauver la vie. On nage dans les eaux de Demain à la Une, qui, même si le héros ne remonte pas dans le temps, il connaît le futur. Tru Calling se permet d’aller plus loin dans le concept avec un vrai retour dans le passé et donc son personnage qui sait ce qu’il va se passer.

Josh Feldman a créé la série, il avait travaillé auparavant sur Roswell, Dawson et plus tard sur Salem et No Ordinary Family.

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Un casting de têtes connues

Eliza Dushku est entourée de Zach Galifianakis qui n’avait pas encore connu le succès avec Very Bad Trip. Il joue Davis (Oui…), qui dirige la morgue. Il y a également le frère de Tru, Harrison joué par Shawn Reaves qui a disparu de la circulation depuis. On retrouve également durant la saison 1, A.J. Cook qui joue la copine de Tru. Cook connaitra le succès avec la série teen Cœurs Rebelles, mais surtout avec Esprits Criminels dès 2005. C’est d’ailleurs pour cela que son personnage disparaît durant la saison 2 de Tru Calling. Jessica Collins (The Ranch) joue la sœur de Tru (qui disparaîtra elle aussi du casting).

Matthew Bomer (White Collar) jouera Luc, le love interest de Tru pendant la saison 1. Jason Priestley (Beverly Hills) deviendra le nemesis de Tru en fin de saison 1 jusqu’à la fin de la série. Un bien bel ajout qu’on développera plus tard.

Eric Christian Olsen (NCIS : Los Angeles) et Lizzy Caplan (Masters of Sex) seront les principaux ajouts de la saison 2 ainsi que Liz Vassey, connue pour avoir participé à quelques saisons de CSI.

Série de son époque

Dès les premières minutes, on comprend où on se trouve. Musique rock, héroïne en action, jeune, belle, une situation qui met tout de suite l’héroïne dans un contrat de complicité, ce sont les années 2000 de la WB ! Tru Calling ne se voulait aucunement révolutionnaire. Divertissante, elle l’est, son concept est simple et sera plus ou moins développé suivant les envies. La formule de la journée normale, du mort qui appelle à l’aide et du retour en arrière avec le réveil de Tru sera répétée et à peine modifiée.

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Tru a son pouvoir de sa mère qui est morte quand elle était petite. On comprend aisément et rapidement que les liens familiaux seront les coffres des révélations futures. La série sera rapidement ronronnante avec une formule certes sympathique mais rarement excitante. À l’instar de Demain à la Une, les personnes à sauver ne sont là que temporairement, ne sont que rarement très intéressantes. Il faut alors aller du côté des variables : les personnages secondaires, les situations, la formule.

Pour les personnages secondaires, on a rapidement une sympathie pour Harrison, le frère un peu foufou de Tru, moins pour Lindsay, son amie ou Meredith sa sœur. Davis a également un sacré pouvoir de sympathie, merci Zach.
Pour les situations, on essaye de changer les lieux, mais ça reste majoritairement des histoires de famille, d’amour ou de trahison. Il faut aller alors du côté de la formule pour tenter de trouver quelques points indispensables pour monter la note.

La formule change par petites touches avec des vrais faux coupables, des interprétations malheureuses, mais jamais vraiment dans la façon de procéder. Ce ne sera vraiment à l’arrivée de Jack (Jason Priestley) que la série gagnera en intensité et en intérêt.

 

Et Jack arriva !

tru callingQuand la série obtient son Back Nine (les 9 épisodes restants après la commande initiale de 13 épisodes, même si… la série n’aura que 7 épisodes en plus), on fait un peu le ménage. Meredith disparaît (tant mieux, son histoire d’addiction n’allait pas bien loin) et Jack arrive. Même si la série est encore jeune, il fallait bouger un peu les lignes. Jack est le nouvel employé de la morgue, haut-lieu des débuts d’intrigues de la série. Avec lui, la série obtient son premier (et seul quasiment) arc.

Ce ne sera pas fait avec minutie puisque Davis et Tru se posent des questions sur un possible intervenant extérieur alors que Jack arrive… Mais la série part donc sur de nouveaux rails avec Jack qui, lui, ne sauve pas les gens et doit même faire en sorte que les victimes d' »hier » meurent bel et bien. Jack sera donc l’opposé de Tru. Les histoires deviennent plus riches avec deux forces opposées et un suspens démultiplié. La saison 1 se termine donc avec un opposant plutôt bien joué par Jason Priestley, un drame (Luc, petit ami de Tru, joué par Matthew Bomer, meurt) et une série qui va devoir gérer un « grand méchant ».

 

Saison 2 à fond mais trop tard

La saison 2 commence avec un petit changement de psychologie puisque Tru ne semble plus trop envouloir à Jack d’avoir fait tuer Luc… Ils sont même des amis-ennemis. Courte de 6 épisodes, cette saison montre tout de même une nouvelle facette de la série avec une formule boostée, mais aussi modifiée.

On voit Jack à l’œuvre et cela rajoute un nouveau champ d’action scénaristique. Tru n’est plus omniprésente et les points de vue changent. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment l’opposé de Tru puisqu’il se défend de faire le « Mal ». Il remet juste les choses à leur place en faisant mourir ceux et celles qui doivent mourir. Tru empêche ce « Plan » d’avoir lieu.
Son personnage a un background aussi excitant. Persuadé d’avoir des flashes et des visions appartenant à quelqu’un d’autre, il sera interné… Et récupéré par le père de Tru, car oui, en fin de saison 1, on apprend que le père de Tru avait le même rôle que Jack. C’était donc des parents un peu spéciaux que Tru avait. On vous l’avait dit. Les révélations pleuveront dans le cercle familial.

Côté personnage, nous avons aussi l’arrivée de Dr Carrie Allen (Liz Vassey) qui devient la love interest de Davis, histoire de lui donner un rôle un peu plus importante. Et vous savez quoi ? Oui, elle sera de mèche. Elle est la taupe du père de Tru. Jensen et Avery, jouée par Olsen et Caplan seront les nouveaux potes de Tru. Seule Lizzy Caplan ne brillera pas, faute d’intrigue (et leur troisième pote mais très transparent).

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La saison 2 est plutôt dense. L’épisode 1 montre donc les deux opposés au travail, le second souligne l’importance du rôle de Jack, le troisième nous emmène à la recherche d’un appel à l’aide venu de nulle part avec une conclusion, d’ailleurs, loin d’être heureuse. Le quatrième bouscule les certitudes de Jack ne le mettant du côté de Tru et le cinquième amène Tru à déjouer les règles.

En effet, le 2×05 nous montre Jensen (Eric Christian Olsen) qui se rapproche de Tru. Mais celui-ci meurt et n’appelle pas à l’aide… Désemparée, Tru sillonne les lieux de décès pour avoir un appel à l’aide et sauver par ce biais Jensen. Cette entorse à la formule était là pour développer un nouveau pan de la série, pan qui restera sans suite puisque la série sera annulée avec son sixième épisode. Dans cet épisode de Noël, les choses s’accélèrent, Harrison découvre que son père est de mèche avec Jack, mais dans le jour qui se répète, son père connaît la situation et fera tout pour s’en sortir. L’épisode se termine avec tous les personnages réunis autour du repas de Noël.

Il n’y a pas vraiment de frustration puisque le potentiel était timidement exploité. Sans épisode fort, Tru Calling ne donnait pas vraiment d’excitation. En à peine 26 épisodes, la série n’a offert que deux ou trois bons moments sans esquisser des pistes vraiment prenantes.

La fin de la saison jamais écrite

En se penchant sur les désirs de l’équipe créatrice et sur la mythologie, on pouvait s’attendre quand même à un développement intéressant. Jensen était sauvé, mais avait comme un sentiment de déjà-vu. Il était alors le résultat de la règle bafouée par Tru. D’après les déclarations d’une des scénaristes, Doris Egan sur son blog personnel (http://www.livejournal.com/users/tightropegirl/), Jensen devait commencer à être obsédé par la mort et devenir même un serial-killer. C’est même Jane Espenson (scénariste de Buffy) qui devait écrire l’une des scènes les plus marquantes sur l’évolution de sa relation avec Tru.
La relation entre Tru et Jensen aurait atteint un point de non-retour et Tru aurait dû demander l’aide de Jack.

Le dernier épisode de la saison 2 (selon Wikipedia, mais aucune source n’y est attachée) aurait été sur le sauvetage de sa demi-sœur cachée de 12 ans. Tru arrive à la sauver, mais quand Jack tente de la stopper, le père de Tru le tue. Tru comprend alors le pacte entre Jack et lui. L’épisode se serait terminé par le corps de Jack qui se réveille et demande l’aide de Tru.

Petite série jamais devenue grande

L’un des points négatifs de la série est… Eliza Dushku. Malgré la sympathie que l’on peut avoir après l’avoir vue dans Buffy et Angel, son jeu est limité. Elle est rarement convaincante quand il faut exprimer autre chose que de la tristesse.
Et la série a vieilli dans son choix esthétique. Il faut dire que deux gimmicks coquins se cacher dans la série. En début de saison 1, on aimait montrer Eliza Dushku courir avec ses petits tops légers. Et Eliza Dushku en débardeur sortant de son lit à chaque épisode était devenu comme une marque de fabrique. En 2000, les acteurs et actrices plutôt gâtées par Mère Nature étaient mis en valeur sans retenue.

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Tru Calling est clairement une série qui aurait gagné à continuer. Les dictats de l’audience ont tranché. Le concept plutôt cool de la série était à double tranchant. Les épisodes indépendants, simples, étaient au mieux sympathiques mais rarement grandioses. Les rares incursions dans une certaine originalité (le 1×11 avec la boucle temporelle par exemple est la seule vraie utilisation d’un concept temporel autre que celui de la série) étaient bienvenues. Mais la série, coincée par son état de série de networks des années 2000 respectant son cahier des charges, n’a jamais vraiment décollé. La qualité est croissante quand Jack arrive. Hélas, comprenant que la série serait courte, contemplant les développements fournis, on se dit que Tru Calling aurait tout de suite dû étoffer son propos.

 

Tru Calling est disponible en DVD pour une bouchée de pain si vous scrutez les sites d’occasion.

Merci au site http://trucalling.free.fr/

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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