Top Chef envahit les cuisines de l’Alcazar
Nous sommes beaucoup à suivre les désormais célèbres émissions culinaires qui ont envahi les écrans depuis quelques années. Du dîner presque parfait pour épater les potes, à la quiche du siècle qui propulsera l’amateur vers (et je cite TF1) « UNE AUTRE VIE », nous nous passionnons pour ces cuisiniers amateurs ou professionnels qui se battent chaque semaine à coup de betteraves colorées, dont on ne connait pas le nom mais qui font joli dans le plat !
La cuisine est avant tout une question de goûts, de saveurs, de textures, etc. Le tour de force de ces émissions est donc de nous intéresser à quelque chose qui, assurément, nous laissera pleins de frustration… Qui n’a jamais bavé devant un sublime agneau aux herbes accompagné de sa petite purée de panais ? Qui n’a jamais eu envie de gifler les jurés quand ils s’extasiaient en poussant des « hooo » et des « haaaa » ? Je ne sais pas vous, mais moi, je déteste être frustrée, alors quand j’ai su que l’Alcazar, à Paris, proposait des menus « Top Chef », je me suis entendue dire « banco » (attention, subtile référence à « La Cité de la peur » inside) !
La première chose à savoir, c’est que vous ne vous radinez pas à l’Alcazar vêtu comme l’habitué de la crêperie du coin (que nous sommes tous en général) : un minimum vestimentaire est demandé ! La deuxième chose, c’est que c’est un peu branchouille, alors bon, faut aimer ! La troisième, c’est que pour l’instant, le top 10 des candidats de « Top Chef » n’étant pas sorti, les plats sont encore ceux des candidats de l’année dernière (jusqu’à mi-mars).
Passées ces premières recommandations, ça y est, c’est parti, vous êtes assis à votre table ! Le menu est composé de plusieurs plats de divers candidats, et ce soir, Norbert (vas-y Papa !), Cyrille et Tabata, sont nos cuisiniers. Le soir de notre réservation, Cyrille « la machine de guerre » Zen était aux fourneaux, ou plutôt dans les cuisines, parce que soyons honnêtes, il s’est promené, a serré des paluches, mais n’a pas touché aux casseroles !
Pour l’entrée, nous avons choisi :
. Blanc-manger de mozzarella di bufala fumée, méli-mélo de tomates et basilic, mouillettes au parmesan (Tabata Bonardi)
. Saumon aux aromates, copeaux de légumes, avruga, caramel de moutarde au sésame (Norbert Tarayre)
La tomate était franchement à tomber ! Pour le saumon, je pense que la recette n’était pas totalement maîtrisée, et la Ghislaine Arabian qui sommeille en moi a trouvé que l’assaisonnement n’était pas assez équilibré ! Au top de la présentation, les entrées sont telles que nous les imaginions : élégantes, raffinées et l’émission ne ment pas, l’originalité est de mise : des saveurs inhabituelles nous prouvent que, oui, les recettes ont été élaborées par des chefs confirmés !
Nous continuons notre test (oui, oui, je fais semblant de ne pas être gourmande et de n’y aller que pour « Small Things », on sait jamais, sur un malentendu, ça pourrait marcher !). En plat principal, nous avons choisi :
. Paleron de bœuf braisé en chapelure d’herbes, mousseline de carottes, jus acidulé au Porto rouge (Tabata Bonardi)
. Quasi de veau rôti, crispy de cébette, mousseline de racines de persil, céleri et pomme (Norbert Tarayre)
La prouesse ici est de faire du paleron (morceau pas forcément noble puisqu’il entre surtout dans les recettes de pot au feu, couscous ou daube) un morceau de premier choix qui se suffira à lui-même ! Et là… Rien à dire : une merveille, la sauce est juste parfaite, pleine d’arôme, puissante, la viande est parfaitement cuite (et cuite en pièce seule, ce n’est pas si facile, car le paleron a vite fait de durcir) la mousseline de carotte parfumée et les petites brisures d’herbes sur la viande, juste le peps qui fait tout ! (oui en plus de Ghislaine, il y a aussi du Jean François Piège en moi ! Vous regardez trop « Top Chef », quand…)
Le quasi de veau était quant à lui rosé, parfait, et la mousseline de racines de persil, céleri et pomme, étonnante à souhait, pleine d’arôme de nature et relevant parfaitement le veau. La présentation sobre et élégante en fait un plat plein de classe et de charme !
Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous voilà déjà au dessert. Nous avons pris :
. Sphère au chocolat, caramel beurre salé, glace vanille, nougatine (Cyrille Zen)
. Pomme au four, crème gourmande à la vanille, tuile à l’orange (Tabata Bonardi)
. Tarte fondante au chocolat, glace au mascarpone, éclats de pralines roses (Norbert Tarayre)
Je vais vous parler tout d’abord de la sphère au chocolat, une coque dure et ronde que le serveur, ou Cyrille Zen lui-même, si vous êtes dans les petits papiers des serveurs et au top de la classe internationale, vient faire fondre avec une sauce au chocolat chaude ! A l’intérieur, la glace vanille ! Bon, vu la tête de mes amis, quand on est amateur de chocolat, c’est tout simplement le bonheur du paradis de l’Eldorado !
Moins spectaculaire, la pomme au four était très parfumée et les saveurs se mariaient extrêmement bien. Un dessert assez classique, somme toute, mais ne mangeant pas de chocolat (oui, ça arrive !) c’était le seul dessert que je pouvais prendre !
Pour la tarte au chocolat, elle était fine au goût, légère, rehaussée d’une très réussie glace au mascarpone.
Le petit plus du repas : une petite sélection de vins de Bordeaux est proposée par l’Alcazar en accompagnement de vos plats ! Nous avons opté pour un blanc sur l’entrée et un rouge pour les plats principaux (nous étions 6 et une bouteille correspondant à 6 verres a peu près, c’était ce qu’il fallait !).
Au final, le repas pourrait paraître un peu cher, mais pour ce qui est proposé, c’est largement mérité ! A s’offrir pour une occasion sympa ou pour épater votre chéri(e) ! En tout cas, moi, j’ai vraiment apprécié ! Je terminerai par une spéciale dédicace aux serveurs et serveuses, classes, discrets et très pro, c’est tellement pas banal à Paname, que j’y retournerais presque que pour ça… !