Thirteen : c’est la crise
La jeune Evan Rachel Wood a 16 ans quand elle joue dans Thirteen. Tout juste sortie d’une belle
carrière en télé (American Gothic, Profiler et Once and Again), elle tente un rôle d’ado en crise dans le film de Catherine Hardwicke (Twilight 1). Il serait judicieux de ne pas résumer le film par un ramassis de clichés sur les ados, leurs soucis avec l’autorité, le look, l’argent, l’amitié, l’amour, le sexe… et pourtant Thirteen montre la plupart de ces choses avec une originalité absente. On n’évite pas les écueils du thème même si on passe à côté des thèmes plus intéressants.Ce qui fait de Thirteen un bon film c’est surtout le regard de la réalisatrice / scénariste qui arrive à insuffler un souffle nouveau quand elle doit traiter des moments d’égarements de la jeune Tracy.
Quand le film débute, Tracy est amie avec Noel (la toute jeune Vanessa Hudgens) mais est fasciné par Evie, sorte de pétasse lycéenne comme on les aime. Rapidement, elle tente de se lier d’amitié avec elle en marchant sur ses traces. Arrivant à son but, les deux jeunes filles vont rapidement faire face aux drames de leur âge.
Le cheminement sera balisé dès le départ, la confiance sera remise en cause, la jeune fille sera déçue, ravie, aveuglée, trompée… Le film se concentre essentiellement sur cette relation ainsi qu’avec sa mère. On oublie très vite que Tracy était avec Noel. Je ne parle pas de parler de la rivalité et de jalousie mais de parler d’amitié. Tout est oublié et on passe une heure et demie à se demander si cette tête à claque d’ado va finir par se rendre compte de la chose.
La gravité s’installe quand la mutilation de la jeune fille est mise en place. La détresse de la jeune fille est démontrée, n’est pas feinte mais il reste encore du chemin avant que le film n’aille vraiment là où le doigt est pointé. Ce n’est que vers la fin où Hardwicke parvient à élever son film notamment grâce à une réalisation inspirée. Dans les moments les plus graves, Hardwicke décide de modifier l’aimage et de la rendre terne, délavée, presque incolore. Son prix de la mise en scène au Festival de Sundance n’est alors pas volé.
Sans aller dans le pur drame, Thirteen arrive à se concentrer sur l’héroïne et le talent de Wood fait le reste. Non exempt de défauts, Thirteen arrive cependant à raconter une histoire qui peut parler aux gens. Personnellement l’adolescence de ce genre m’exaspère tellement que j’ai du mal à trouver la juste critique pour ce film. Restent des comédiens excellents, Wood en tête mais aussi n’oublions pas Holly Hunter troublante de justesse.