On a terminé

The Runarounds (Prime) : musique, amour et adolescence

Spin-off d’Outer Banks, série phare de Netflix, The Runarounds choisit pourtant de voler de ses propres ailes. Pas besoin d’avoir vu OBX pour s’y plonger : ici, pas de chasse au trésor ou de conflits entre Pogues et Kooks, mais la chronique musicale d’un groupe de rock émergent. Et rien que pour ça, la proposition suscite la curiosité.

Derrière ce projet, on retrouve Jonas Pate, co-créateur d’Outer Banks avec son frère Josh. Leur nouvelle série offre la trajectoire, forcément romancée, d’un groupe composé de cinq garçons. Particularité intrigante : cette formation existe bel et bien dans la réalité et avait même fait une apparition dans la saison 3 d’OBX. On est donc à mi-chemin entre le spin-off et la série indépendante, une zone hybride qui intrigue autant qu’elle déroute.

Une fiction calibrée, mais attachante

Que les choses soient claires : The Runarounds ne révolutionne pas le genre. On y retrouve tous les codes des récits musicaux adolescents : amitiés mises à l’épreuve, premiers amours, jalousies, trahisons, rêves de gloire… et une bonne dose de clichés. Pourtant, la série parvient à se démarquer par sa fraîcheur et son énergie. Les morceaux sont entraînants, la mise en scène respire l’été et les personnages se révèlent, contre toute attente, plutôt sympathiques.

The Runarounds, série musicale de Prime

Impossible de passer à côté de Lilah Pate — fille de… et source d’indignation chez certains fans ultra-protecteurs d’OBX (son personnage serait une copie d’un personnage mort dans OBX…). Blonde solaire rappelant à la fois Lily-Rose Depp et Madelyn Cline, elle incarne Sophia, figure lumineuse et plume inspirée qui s’impose comme muse et collaboratrice du groupe. Autour d’elle gravitent Charlie (William Lipton), le leader romantique, et une petite bande d’amis à la sortie du lycée (dont Bender, et sa folie), juste avant ce moment charnière entre insouciance adolescente et indépendance adulte. Ce parfum d’été éternel fait toute la saveur de la série.

Les limites de The Runarounds

Nous voici donc dans la folle aventure de la montée en puissance d’un petit groupe qui connaitra galère, succès, espérances et déceptions. Ce qui est plutôt audacieux est de miser sur un style de musique qui n’a plus grâce aux yeux d’ados.  Voir ces jeunes se mettre en transe devant un concert de jeunes gars venus de nulle part, c’est plutôt osé. Ca nous rappelle bien les fêtes étudiantes vues dans American Pie par exemple. C’est souvent et toujours du rock. Mais en est-on vraiment là dans la réalité ? Pas sûr. Ce serait même intéressant de le découvrir.

The Runarounds, série musicale de Prime


The Runarounds va vite, s’octroie le traditionnel épisode de sortie qui est toujours un sacré test scénaristique pour voir si vos personnages peuvent exister en dehors de leur univers. Hélas, l’épisode peine… justement parce que les personnages ont peiné à exister. Ils ont chacun leurs petits problèmes au sein du foyer familial, mais leurs personnalités ne transparaissent que peu dans les situations. Ils sont tous en semi-révolte et la musique est un échappatoire et un exutoire. The Runarounds se heurte vite à ses propres faiblesses. Les personnages, bien que sympathiques, manquent de véritable épaisseur. Leur rébellion reste tiède, leurs drames prévisibles, leurs conflits vite réglés. La série tente d’apporter de la gravité en explorant leurs failles familiales, mais la mise en scène ne parvient pas à donner l’intensité nécessaire. 

Côté musique, petit bémol : on aurait aimé davantage de fulgurances créatives, de moments suspendus où l’on sent que composer est une nécessité vitale, presque viscérale. Or, tout paraît trop lisse, trop simple, sans cette urgence qui fait la magie de Daisy Jones & The Six. Ici, les chansons accompagnent l’intrigue plus qu’elles ne la transcendent.

Un divertissement estival sans prétention

La série se suit néanmoins sans déplaisir. Ses huit épisodes enchaînent succès, déceptions et espoirs avec une légèreté assumée. Tout est calibré pour offrir une parenthèse agréable, ni mémorable, ni ridicule. Quelques seconds rôles, comme Brooklyn Decker (ex-mannequin devenue actrice sur quelques projets comme Le Mytho, Friend with Better Lives), apportent un aspect chorale agréable. 

Cette saison de 8 épisodes est quasi  bouclée, il est évident qu’une saison 2 est tout à fait possible suivant le succès de la série (et des musiques, disponibles sur les plateformes de streaming).

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *