The Riot Club : You DO talk about Riot Club
Après Une Education et Un Jour, Lone Scherfig nous dépeint une fois de plus dans The Riot Club la société anglaise. Adapté de la pièce de théâtre Posh, le film s’intéresse plus particulièrement sur un groupe de jeunes privilégiés appartenant à l’élite d’Oxford.
Le Riot Club, cercle très fermé de l’université, ne suit qu’un seul mot d’ordre, l’excès, et cela depuis plusieurs générations. Etudiants en première année, Miles (Max Irons) et Alistair (Sam Claflin) seront prêts à tout pour avoir l’honneur d’en faire partie…
L’ouverture du film nous sert un petit cours d’histoire qui annonce la couleur pour ce qui va suivre. Nous passons alors du 18 au 21ème siècle, l’immersion est sein d’Oxford est totale. Dans une première partie, nous assistons à la mise en place de l’intrigue et découvrons un par un les étudiants dont est composé le Riot Club. Qu’ils soient riches, arrogants ou influençables, chacun clame son droit d’appartenance et en est fier. Pourtant, ce cercle reste secret, ce qui offre une marge d’action considérable à ces jeunes gens qui se croient tout permis. Débauche et autres excès en tout genre font la part belle au club. Tout le monde semblerait vouloir y appartenir, une certaine obsession se crée autour d’eux. Ils sont admirés, jalousés et détestés ; à l’image des personnages de Miles et Alistair dont on suit les parcours. Le spectateur peut s‘identifier à Miles tant il représente cette envie d’exister mais consciemment. Ce que les autres membres réfutent. Son opposant, Alistair, va suivre le même chemin mais se perdra en route. Ces deux protagonistes diffèrent mais se complètent. La réalisatrice parvient à filmer correctement cette cohésion, de par son point de vue extérieur qui ne juge pas et qui apporte de la fraîcheur. La mise-en-scène n’a rien d’innovante mais le film est dynamique et évite les longueurs. De ce fait, tout s’enchaîne rapidement. L’histoire suit son cours et le spectateur n’est que très rarement surpris. Par conséquent, faisant le choix de ne pas se perdre dans les détails, certains rôles secondaires restent malheureusement en retrait ; sur un groupe de 10 on se souvient de 4 ou 5 noms.
D’où l’importance de la seconde partie. Une scène de dîner, grande tradition du Riot Club, qui consiste à manger, boire, tout casser et rembourser pour les dégâts causés, passage majeur du film qui n’occupe pas loin de la moitié du film. Servi par une tension croissante, tout nous prépare au pire dans cette scène magistralement dirigée. Les acteurs sont incroyables et s’affirment à tour de rôle. Leur vrai caractère se révèle, les masques tombent, ce qui nous offre un moment savoureux. Mention spéciale à Sam Claflin qui transcende l’écran. Les autres acteurs sont tous très juste dans leur jeu : Max Irons, Freddie Fox, Douglas Booth, Sam Reid, Matthew Beard, Ben Schnetzer, etc… Une nouvelle génération d’acteurs britannique qui s’impose film après film. Tout l’intérêt de l’histoire est concentré ici : A quel point sont-ils corrompus et jusqu’où vont-ils aller? L’empathie est-elle encore possible? Mais surtout, qui est vraiment responsable de ses actes et quelles en sont les conséquences? Voilà la règle principale du Riot Club : quand on y entre, on y perd son individualité. Pour tout ce qui s’ensuit « The club did it. »
Cette fin, bien que prévisible, ne pouvait qu’être ce qu’elle est. Le spectateur essaiera de se rassurer en pensant que ce n’est que de la fiction mais pourtant, au fond, n’est-ce pas là un discours latent sur notre société actuelle? Ce sont, pour reprendre les mots de Laura Wade qui a scénarisé sa pièce pour l’écran, « ces jeunes étudiants qui exerceront de hautes fonctions dans notre société. »
The Riot Club se révèle être un bon film qui, malgré son pitch de départ et son casting attrayant, a le mérite de soulever quelques questions. Le film sort le 31 décembre.