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Sweetpea (Paramount +) : Ella Purnell fait son YOU

Après YOU et ONE OF US IS LYING, on continue d’adapter des petits romans de gare avec Sweetpea, disponible le 4 avril sur Paramount +.

Ella Purnell, vue dans Sweetbitter, Yellowjackets et Fallout, devient Rhiannon, une jeune assistante qui commence à accumuler les échecs et qui pète un plomb en voulant tuer tout le monde. C’est en résumant assez facilement Sweetpea qu’on y trouve tout de suite des points communs avec…nous.

Rhiannon, c’est nous

Qui n’a jamais dressé une liste des personnes qu’il ou elle aimerait tuer ? C’est en partant de ce postulat que le roman de CJ Skuse, publié en 2017 (chez nous sous le titre Serial Killeuse), devient une série de 6 épisodes. C’est adapté par Kirstie Swain, qui était déjà derrière la série Pure en 2019.

On retrouve la fragile Ella Purnell, qui, avec son grand regard, exprime déjà toute notre sympathie. Et possiblement notre empathie. Rhiannon enchaîne les déconvenues et c’est le point de départ d’un petit jeu de massacre. Petit car la série sera un peu plus sage après les meurtres. On nage alors en plein thriller un poil psychologique avec des kidnappings, des mensonges, une enquête policière, bref, on est en terrain connu pour ceux et celles qui ont vu You sur Netflix (dont la saison 5 arrive le 24 avril).

Sweetpea

Il est effectivement facile de faire la comparaison, nous avons deux personnes, en apparence normales, qui cachent un profil de psychopathe pouvant, à tout moment, s’affirmer. C’est donc pour 6 petits épisodes qu’on suit la transformation de Rhiannon. Et si le trailer propose de situations clichées, on ne peut pas lui donner tort. On sait pertinemment où va aller Rhiannon et vers quoi elle va tendre. Sauf que le plaisir est intact. On aime ce côté cathartique de la série.

Sweetpea est-elle un You au féminin ?

Ce qui différencie toutefois Sweetpea de ses prédécesseurs, c’est la façon dont la série aborde son personnage principal. Rhiannon n’est pas simplement une psychopathe en devenir, elle est le produit d’une société qui l’a constamment repoussée dans ses retranchements. La mise en scène de Kirstie Swain excelle particulièrement dans les moments de frustration quotidienne où la caméra s’attarde sur les micro-agressions que subit Rhiannon. Ces plans serrés sur son visage captent admirablement bien ce moment précis où quelque chose se brise en elle.

Sweetpea

L’univers visuel de la série joue habilement sur les contrastes, opposant des décors banals et monotones à des séquences fantasmées aux couleurs saturées qui représentent les pulsions meurtrières de Rhiannon. Cette dualité sert brillamment le propos de la série : comment l’extraordinaire peut surgir du quotidien le plus ordinaire.

Le casting secondaire mérite également qu’on s’y attarde. Entourée de personnages tous plus détestables les uns que les autres, Rhiannon apparaît paradoxalement comme la plus humaine de tous. Mention spéciale à Jeremy Swift (Ted Lasso, qui vient de décrocher une saison 4) dans le rôle du patron condescendant et à Calam Lynch qui incarne Craig, l’ex-petit ami toxique avec une justesse dérangeante.

Sweetpea

Si la série peut sembler manquer d’originalité dans sa prémisse, c’est dans sa réalisation et son ton qu’elle trouve sa singularité. Sweetpea ose l’humour noir, parfois grinçant, souvent libérateur. On rit des situations absurdes tout en frissonnant devant les passages les plus sombres. C’est précisément cette ambivalence qui rend l’expérience si addictive.

Sweetpea fait plaisir

La bande sonore, composée principalement de tubes pop des années 2000, crée un décalage saisissant avec la violence des actes de Rhiannon. Cette juxtaposition entre légèreté musicale et noirceur narrative renforce l’aspect cathartique mentionné plus haut, offrant au spectateur une expérience de visionnage à la fois perturbante et étrangement satisfaisante.

Sweetpea

En définitive, Sweetpea s’inscrit dans la lignée des séries qui explorent la face sombre de personnages ordinaires, mais le fait avec une sensibilité et une authenticité qui lui sont propres. Et si le format court (six épisodes d’environ 45 minutes) peut frustrer les amateurs de développements plus étendus, il a le mérite d’offrir une expérience concentrée, sans temps mort, qui va droit au but. Et une saison 2 est prévue pour Sweetpea !

Sweetpea, à découvrir dès le 4 avril sur Paramount+

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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