Superman and Lois, saison 4 : fin de série, fin d’une ère (spoilers)
Superman et Lois, c’est fini. La dernière série de super-héros de la CW a pris fin après 4 saisons.
Avec les débuts de Tyler Hoechlin dans l’Arrowverse en tant que Superman, on ne misait pas vraiment sur lui. Henry Cavill faisait ce qu’il pouvait avec ce qu’on lui donnait au cinéma, et on avait du mal à voir en Tyler un héritier TV. Mais, 4 saisons plus tard, Superman et Lois a changé quelque chose. Elle fait partie des adaptations qui ont le plus osé. Elle a marqué l’histoire de Superman.
Cette saison 4 marque la fin d’une ère. La CW n’a plus aucune série de super-héros. L’Arrowverse avait commencé avec Arrow, mais il fallait remonter quelques années dans le passé pour avoir Smallville, la première grande série de super-héros de la chaîne. Et comme un symbole, Superman ouvre et ferme cette parenthèse.
Saison 4, moins d’humains, mais plus humaine
Superman et Lois pouvait ne pas revenir après sa saison 3, qu’on avait beaucoup aimée. C’est avec un budget réduit, un casting décimé et un nombre d’épisodes passant de 13 à 10 que la série allait dire au revoir. On pouvait donc craindre une saison au rabais sur le plan créatif. Il n’en est rien. En se recentrant sur le couple Lois et Clark, la série gagne en émotions et en intensité dramatique. Et, au final, la série sort avec les honneurs.
En réduisant son budget et son casting, la série a donc dû faire des choix drastiques. Finies les scènes à rallonge sur Lana qui se plaint et sur John Henry qui répare son armure. La série qui avait tous les travers d’une série CW / DC se recentrait sur l’intime. Lois, Clark, les enfants étaient au centre des attentions. Après le cancer de Lois, c’est ici, à la mort de Superman, que nous devons suivre. Après un début de saison macabre, avec des choix audacieux comme de faire trois épisodes sans Superman, la série nous raconte alors, et simplement, comment gérer une double identité et un héritage certain. Clark devait faire face à une lente dégradation de son corps. En somme, Clark allait devenir humain. Le cœur de Sam Lane a, tout simplement, rendu de plus en plus normal Superman.
Avec cette thématique, on se doutait que la fin de saison allait tourner autour d’une passation, ou plutôt d’une fin de cycle. Avec Lex Luthor sur le devant de la scène, on pensait à un affrontement final et mortel. Sauf qu’ayant déjà joué sur la mort de Superman, on ne pouvait penser que les scénaristes allaient faire dans la facilité. C’est donc quasi dans une confrontation psychologique entre les Kent et Luthor (formidable Michael Cudlitz) qu’on se retrouve. Ce Luthor est vraiment charismatique, avec une haine viscérale contre les Kent. Au fil des épisodes, on comprend qu’on va enfin avoir un Luthor dans son armure, offrant une référence comics attendue et quasi inespérée. La tension monte d’épisode en épisode, Tyler et Elizabeth offrent une partition de plus en plus juste, les hissant en haut des plus belles interprétations de Clark et Lois qu’on a pu voir depuis des années. Le duo et le couple sont parfaits… Les flashbacks au Daily Planet ont été rares dans cette série, leur travail en duo n’a jamais été au centre des intrigues. Ce flashback avec la venue, enfin, de Jimmy Olsen était une bouffée d’air frais. En plus, ça a permis de mettre en avant la difficulté qu’a Clark à se faire des amis. C’était juste et réussi.
Superman and Lois, vers une conclusion triste ?
Le manque de budget s’est donc ressenti sur les personnages. Lana, John, Sam et les autres ne font que quelques apparitions, le temps de faire avancer un peu leur situation. Mais ce n’est pas un manque. J’ai toujours préféré qu’on se concentre sur les héros de la série, plutôt que sur un aspect choral très DC / CW.
Côté décor également, on aurait pu penser qu’on allait être dans un appartement à Metropolis tout le long. Non. On est restés à Smallville, avec une sur-utilisation de la rue principale de la ville, théâtre des drames les plus forts de la saison. À chaque fois qu’un personnage vient des cieux, il atterrit dans cette rue… Syndrome Smallville où la même rue était dans tous les épisodes, éclairée différemment pour mimer les quatre coins de Metropolis ou de Smallville… Ce genre d’artifice est flagrant si on se penche un peu dessus.
À ce titre, que Lex Luthor soit à Smallville, et, du coup, enferme toutes les intrigues autour de cette ville n’a pas permis de voir l’impact de la disparition de Superman dans le monde. On ne ressent pas le poids de cet événement au-delà de Smallville. C’est d’ailleurs la révélation de qui est Clark en fin de saison qui a eu un impact amoindri par ce manque de budget. Ils ont fait le nécessaire, certes, c’est totalement compréhensible et peu gênant. Cela donne un aspect trop peu « exceptionnel » à l’existence de Superman dans ce monde. En fait, on le sait depuis qu’ils sont à Smallville, que Superman qui n’est là que pour les drames de la petite ville ne peut pas être cohérent avec un super-héros qui sauve les gens à travers le monde. Quand on accepte ce postulat, on passe à autre chose.
Les ambitions étaient présentes malgré la coupe budgétaire. Les scènes d’action, rares, sont efficaces. Et ce final de série est tout à fait acceptable. Doomsday, qui revient, prend enfin sa forme « comics » et devient un des boss finaux de la saison. Avec Luthor, ce sont les deux plus célèbres ennemis de Superman qui lui font face. On ne pouvait donc pas rêver mieux pour conclure une histoire sur Superman. Et c’est après 20 minutes que l’épisode final arrête la violence. C’est fini. Plus aucun combat. Pour Doomsday, on ne tombe pas dans une énième redite de début de saison et on choisit d’en faire une fin… triste. Pourquoi pas ! Pour Luthor, on reste dans le combat classique avec Superman qui met fin à l’affrontement comme il faut. On se prépare alors à un long au revoir.
SPOILERS SUR LA FIN DE SUPERMAN AND LOIS
Après le mariage de Lana et John dont on se contrefiche un peu (et qui est raté puisque même sa fille est absente…), place à l’éloge funèbre de Clark et Lois. Avec une voix off, Clark nous raconte les 32 dernières années de sa vie. Les enfants ont grandi, ont des enfants, le cancer de Lois revient… fatalement. C’est la première fois qu’on doit dire adieu à Lois à l’écran. Clark, seul, se console comme il peut. Il adopte un chien, qu’il appelle… Krypto ! Mignon tout plein, cette séquence est juste tout bonnement la plus terre-à-terre possible. Vient alors l’inévitable, Clark a une attaque cardiaque. Il vit ses dernières heures sur son lit à Smallville, entouré par ses deux enfants. Après son dernier souffle, il quitte son corps. C’est assez kitsch, mais on accepte volontiers l’image. Clark nous dit un dernier mot sur la famille, l’espoir, l’amour. Il voit alors toutes les personnes qui ont croisé sa vie. Du moins, celles qui ont pu venir pour le tournage. John, Lana, les enfants, Chrissy et Kyle, Krypto même, et, finalement, Lois, dans sa robe rouge, la fameuse. On accepte aussi volontiers l’image, même si c’est un peu « trop ». Il rejoint Lois, ils s’embrassent. Fin.
Comment mixer efficacement la fin de deux séries (Scrubs et This Is Us) tout en ne surprenant personne sur les intentions ? Superman et Lois l’a fait. Cette fin permet de fermer un chapitre évident. Cette série n’était pas une série d’action et de super-héros. Du moins, après deux saisons, le fusil a changé d’épaule.
FIN DES SPOILERS SUR LA FIN DE SUPERMAN AND LOIS
En misant sur l’humain, la série a rendu les personnages encore plus réalistes qu’il ne fallait. C’était beau, c’était grand. Imparfaite, Superman et Lois peut se vanter d’avoir fait de Superman, Lois et Clark des personnages encore plus exceptionnels. Merci, vraiment.