Semaine Star Wars : Episode VI, Le Retour du Jedi (1983)
Le jour de la sortie du nouvel épisode de la saga Star Wars, il est temps pour nous, chers lecteurs, d’achever notre semaine spéciale, au cours de laquelle vous avez pu retrouver critiques de films, des dessins animés, chiffres du box office… Mais une dernière chose reste à faire : vous parler de l’épisode VI, le Retour du Jedi.
HIER : STAR WARS, EPISODE V, L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
La tension guerrière est à son comble dans la Galaxie Star Wars. Les rebelles ont subi de lourdes pertes, et l’Empire s’apprête à jouer sa dernière carte : une nouvelle arme, surpuissante et incomplète : l’Etoile de la Mort. C’est le rôle des Rebelles de donner l’assaut final sur cette étoile … Tandis que Luke Skywalker devra subir les pressions de l’Empereur, qui veut le voir rejoindre des rangs du côté obscur.
Ce dernier épisode de Star Wars, un peu comme celui qui arrive auroud’hui, a été tourné dans une grande pression. C’est en effet après le succès mondial des deux premiers épisodes que George Lucas doit composer ce nouvel opus, qui devra rester à l’excellent niveau que connaît déjà la trilogie, et être à la hauteur de sa réputation. Après des pensées infructueuses à quelques grands, comme Steven Spielberg, il fait finalement appel à Richard Marquand, pour la réalisation de ce nouvel opus que Lucas, aidé par Laurence Kasdan, scénarise toujours.
A la lueur du travail cinématographique de Marquand, Star Wars: le Retour du Jedi fait office de film de guerre, avec un soupçon de psychologie. Suivant l’Episode V, il est finalement d’une facture beaucoup plus classique, et fait surtout office de conclusion. En quelque sorte, cet épisode est le seul des trois premiers films à vraiment donner l’impression d’un film de saga, alors que les deux premiers, avec un peu d’incertitude et de flous certes, pouvaient se voir indépendamment. Cela s’explique surtout du point de vue des enjeux, qui sont inchangés depuis le dernier épisode, l’expérience prise par Luke, maintenant Maître Jedi, étant l’exception.
Finalement, même si d’un point de vue personnel j’y attache une grande affection et de grandes qualités émotionnelles, ce dernier épisode de Star Wars est peut-être le moins intéressant de la première trilogie. Si le premier inventait le tout, et le second faisait évoluer les enjeux, ce dernier est presque un retour en arrière, de par son intrigue quasiment linéaire, et sa reprise telle quelle du schéma narratif de l’épisode précédent. Pire, il fait souvent preuve d’un certain manichéisme. D’un autre côté, et c’est sans doute ce qui m’y plait, il fait appel, de par le personnage de Luke et son incorruptibilité, à des valeurs d’une grande noblesse, auquel on revient toujours pour peu que l’on soit fondamentalement bon, en témoigne la réaction finale de Vador à la souffrance de son fils. Le manichéisme, parfois, peut avoir du bon pour appeler l’identification du spectateur, quand celle-ci est bien invoquée.
Certains passages du films font finalement un peu gadget, un peu vente de jouets, surtout quand on sait que Lucas s’attachait beaucoup aux retombées financières du film. En témoignent les Ewoks, sorte de Minions du siècle dernier, mais aussi, selon le témoignage de certains membres de l’équipe du film, la survivance de certains personnage, comme Han Solo, qu’Harrison Ford voulait voir mourir. Et pourtant, le film recèle quelques unes des scènes et personnages des plus emblématiques de la saga Star Wars, de Boba Fett en action au Bikini de Leia, par ailleurs censuré aujourd’hui par Disney, dans le cadre des retombées publicitaires devenues, pour certains, néfastes pour l’image de marque de la saga.
Finalement, le vrai problème du film malgré ses qualités évidentes de mise en scène et de clarté, c’est sa prévisibilité, alors que l’épisode précédent jouait tant sur l’effet de surprise. Moins sombre, celui-ci mise finalement plus sur l’émerveillement hollywoodien, tel que la fin de siècle l’a connu avec les Jurassic Park par exemple : le sort du personnage de Yoda, par exemple, n’attriste pas le spectateur plus que ça puisque, de par la disparition du corps, celui-ci sait bien qu’elle n’est pas vraiment définitive. C’est aussi une qualité du film, dont il est finalement difficile de parler, de savoir désamorcer ses effets dramatiques avec un optimisme non dissimulé, un tel effort émotionnel était assez frais pour l’époque, bien qu’il puisse sonner faux aujourd’hui.
La maîtrise des scènes de bataille est sans doute le point le plus objectivement défendable du film. Si le reste du film dépend finalement surtout de l’appréciation et des attentes de chacun, ces scènes sont ici très consensuelles dans leur grande lisibilité, leurs moments drôles, les pièges tendus par les Ewoks faisant presque office de running-gag. Certes, on est loin de l’impact dramatique est impressionnant de la première scène de bataille sur Hoth dans l’épisode précédent, mais la scène ici se base moins sur les troupes que sur certains de leurs membres, isolés, ce qui permet finalement de donner une belle vue d’ensemble de la guerre. Le procédé est ici intelligent, et maîtrisé, et permet de ne pas faire redite. Il doit composer, et sait le faire, avec une belle intrigue de quète de sens pour un Luke Skywalker qui retrouvera toujours son chemin.
Malgré ses imperfections, ou plutôt, dirons nous, incertitudes, ce dernier épisode est essentiel, ne serait-ce que pour les valeurs qu’il défend. Il clôt la saga, au moins, avec cohérence, si bien que l’on est en droit de se demander si le Septième épisode ne lui fera pas ombrage. Tout est possible avec Star Wars, on l’aura vu cette semaine, et l’attente est terminée pour beaucoup d’entre nous. Merci à vous de nous avoir suivi toute cette semaine, vous retrouverez demain la critique de Léo sur l’Episode VII, et une nouvelle rétrospective pourrait voir le jour d’ici mai 2016…
AMD