Rampage : Dwayne vs les animaux mutants géants
Dwayne Johnson enchaîne les films divertissants et Rampage devrait encore asseoir le statut de la nouvelle icône du pop corn movie.
Celui qui a réveillé la franchise Fast and Furious, qui a surpris avec le succès de Jumanji, qui sait se faire plaisir dans les comédies comme Central Intelligence ou Baywatch, qui va sauver sa famille dans une tour dans le prochain Skyscraper et qui se permet d’être la vedette d’une série TV avec Ballers nous propose Rampage, adaptation du jeu vidéo du même nom.
Rampage met Davis, un primatologue, face à trois animaux génétiquement modifiés.
Dès les premières minutes, on comprend que le film n’est pas un bête divertissement familial mais bien… un bête divertissement. Les membres décharnés, les têtes coupées, le sang, la violence graphique n’est pas cachée, le ton est on ne peut plus sérieux pour le troisième film de Brad Peyton avec Dwayninou. Peyton a réalisé San Andreas, film catastrophe plutôt carré, mais aussi Voyage au center de la Terre 2, très honnête film d’aventure. C’est donc en terrain conquis que Dwayne Johnson accepte de porter sur ses épaules ce projet un peu étrange d’adapter un jeu aussi basique.
Alors que l’on attend Godzilla vs King Kong, Ramapge est un peu une bêta test avec ce gorilla, ce crocodile et ce loup géants. Et ce projet tend à proposer un spectacle honnête, plutôt bien fait. A ton sérieux, blagues pour désamorcer les moments clés. La formule d’un spectacle totalement décomplexé est de mise mais, nous ne sommes pas dans une comédie à la Jumanji. Les moments de comédie sont rares, ce sont plutôt des bons mots qui font le sel comique et décontracté du film. Il y a bien une scène un peu facile, potache qui montre que Rampage peut, quand il le voudra, partir sur du second degré. Et pendant ces 110 minutes, on perd de plus en plus d’honnêteté dramatique pour arriver à un film qui aligne les invraisemblances et les facilités histoire d’offrir des scènes, certes jouissives, mais un peu WTF.
On est en plein film Asylum avec du budget. L’hélicoptère est placé là où il le faut, le monstre agît comme il doit agir à ce moment clé, le personnage subit ce qu’il doit subir pour donner un nouvel obstacle, évidemment, surmontable… Le script est au service de l’intrigue. Il est d’ailleurs dommage de voir que le gorille est le seul animal qui ne soit pas aussi modifié que les deux autres.
Ce n’est pas faute d’imposer une ambiance à tendance animal friendly avec la place de l’animal parmi les hommes en faisant de Davis, un personnage qui fait davantage confiance aux animaux qu’aux humains. Et on avait même peur que le film ne nous mette pas un trauma familial dans le lot. Rampage tombe dans tous les travers de ce genre de film alors qu’il y avait un beau point de départ. Alors on ne sera jamais surpris, on prendra notre pied souvent, on sera déçus parfois par des choix douteux mais globalement Rampage coche toutes les cases du film pop-corn.
Dwayne Johnson est de ces acteurs qui ont une aura qui dépasse leurs personnages… car Dwayne est déjà un personnage dans la vraie vie ! On a eu Dwayne contre des voitures, Dwayne à la plage, Dwayne dans la jungle, Dwayne face à des catastrophes, voici donc Dwayne face à des monstres. Il reste fidèle à lui-même et son immense capital sympathie. Face à lui, difficile de sortir du lot. Malin Akerman survit dans un rôle de vilaine femme d’affaires et Joe Manganiello ne sait pas trop pourquoi il joue dans ce film. Il reste Jeffrey Dean Morgan qui ne sort qu’une même expression, la Negan touch. Il ne joue que sur un seul ton, posé, voix rauque, air mystérieux et ne dégage rien d’autre. Au bout de 20 minutes, on ne peut plus voir le personnage en peinture.
Navigant entre actioner sérieux et aventure SF décomplexée, Rampage ravira tout ceux qui adorent les films catastrophes qui passent pour catastrophiques pour les moins enjoués des spectateurs. Bourrin, oui, généreux, oui, idiot, non mais conscient d’offrir un spectacle qui est fidèle à ce qu’on pouvait attendre. Merde, c’est l’adaptation de Rampage avec The Rock ! On aurait bien poussé le jusque-boutisme à mettre Dwayne Johnson en format 30 mètres pour combattre nos amis mutants !