QUANTICO, la série post-moderne de trop ?
Quantico a débarqué sur M6 et les gens ont aimé… pour l’instant.
Quantico suit la formation d’agents du FBI. Alex Parrish, (magnifique Priyanka Chopra) est une jeune recrue qui se réveille, 9 mois après son entrée à Quantico, dans les débris de Grand Central à New York, détruit par une attaque terroriste. Le FBI lui signale que le suspect fait partie des recrues… Et pourquoi pas elle ?
C’est parti pour des épisodes avec deux timelines parallèles, l’une suit la formation, l’autre post-attentat. Si le concept peut paraître casse-gueule ou déjà vu (The Event, Lost ou le récent How To Get Away With Murder auquel Quantico emprunte beaucoup), la série s’en tire admirablement bien. Il faut dire que l’intrigue n’est encore boursouflée de ramifications mais après 4 épisodes, on sait déjà qu’il va falloir s’accrocher pour tout saisir des enjeux. Les personnages retournent leur veste tous les quarts d’heure et semblent déterminer à suivre un quelconque plan autodéterminé. Ryan Booth aide Alex Parrish en l’accusant… si on se souvient de ça dans les épisodes à venir tout en gardant une certaine cohérence dans la décision, je regarde tout Glee.
L’idée d’avoir une fugitive rappelle tout de même quelques séries bien senties des années passées où le héros va de village en village tout en étant traqué pour un crime qu’il n’a pas commis. Quantico reste dans l’idée qu’Alex Parrish doit coûte que coûte sauver sa peau. Cette épée de Damoclès ultra présente peut peser trop lourd. La série semble déjà riche de forts rebondissements après seulement une poignée d’épisodes. La commande d’une saison quasi-complète permet aux scénaristes de prendre le temps de voir venir et de ne pas avoir un simili dénouement au 13è épisode qui sonnait la fin de la première salve d’épisodes commandées. Suivant l’héritage des séries des années 2010 avec beaucoup de personnages, Quantico respecte un cahier des charges efficace. Le mystère est assez prenant et les personnages ne sont pas tous impliqués au même niveau pour permettre un tri sélectif des fils rouges les plus importants. Le casting es plutôt bon et éclectique. On apprécie de revoir Johanna Braddy d’UnReal dans un rôle bien différent.
Reste que la série est efficace dans un rythme très bien soutenu et avec une galerie de personnages que ne rechignera pas Secret Story : une jumelle, un faux myope, un qui a un secret familial et on en passe. On joue sur les codes de la télévision dans toute sa splendeur. Coups bas, histoires d’amour, trahisons, confiance, secrets, dessous de table, flashbacks, storytelling éclaté, Quantico est la série moderne par excellence. Il sera difficile de lui trouver des défauts véritables dans l’instant. Si tout semble se tenir, on restera sur nos gardes pour se préserver de rebondissements tirés par les cheveux. La série est un feuilleton ! Pour répondre à la question du titre de l’article, on aura juste peur de voir une intrigue politisée avec un col blanc véreux ou des personnages instables dans leur psychologie. On connait les combines des scénaristes pour tenir artificiellement leurs intrigues. Profitons de Quantico qui a déjà fort à faire avec sa saison 1.