LOST – saison 2
Retour sur la saison 2 de Lost entre confirmation et écran de fumée.
Lost termine sa première saison sur de bonnes notes, les audiences sont au beau fixe, le buzz a bien fonctionné et la saison 2 va devoir confirmé tout le bien que l’on pense de la série.
Et on doit dire que cette saison commence curieusement. Il faudra trois épisodes pour poser les nouvelles bases et faire suite au season finale.
Nous découvrons dans un prégénérique plutôt bien fichu l’envers du décor de la trappe. Au-dessus, Jack, Locke et Kate se demandent s’ils doivent descendre. Nous ne verrons que Michael, Jin et Sawyer dans l’épisode suivant. Ici tout est concentré sur la trappe et l’île qui propose de nouveaux secrets. En effet, Shannon voit Walt dans la jungle… Que nous réserve cette intrigue ?
L’initiative Dharma fait donc son entrée avec tous ses mystères et ses enjeux qui vont parcourir toute la saison avec plus ou moins de succès. On découvre un tout nouveau décor qui sera le lieu de bien des péripéties avec ce fameux compte à rebours et les fameux chiffres à rentrer sur l’ordinateur toutes les 108 minutes. La saison 2 propose dès lors beaucoup de gimmicks qui feront asseoir la réputation de série culte de Lost.
Le bunker est enfin découvert avec à son bord Desmond (futur grand personnage). Il faudra trois épisodes pour qu’on conclue les intrigues entamée dans le season finale. Mais étrangement, les flashbacks vont déconstruire la narration. Les deux premiers épisodes se passent en parallèle. A priori les flashbacks ont poussé la série à proposer deux intrigues parallèles l’une à la suite de l’autre. Structure narrative déroutante comme si les scénaristes ne savaient pas comment mettre en place les flashbacks de Michael et Jack et raconter ce qu’il se passe sur l’ile et le bateau.
Ce bunker est donc la station du cygne, la troisième de l’île. Le sang neuf apporté par ce décor va permettre de décompresser l’aspect répétitif de l’île et de la plage. Pourtant, cette station ne fera pas l’objet de tant de convoitise. Un abri avec tout le confort ne poussera personne à venir y habiter. La psychologie des personnages semble être bizarrement traitée quand il s’agit d’abris, de nourriture, de sauvetage ou d’avenir. En parlant de nourriture, ce souci est réglé par une astuce sympathique : on découvre un garde-manger dans la station et permet au personnage de Hurley d’être dans un nouvel élan scénaristique plutôt bon !
Do you not hear me, brother? I crashed your bloody plane!
La série tourne désormais sur des alchimies bien connues, le trio Sawyer / Kate / Jack devient l’attraction quand le duo Jack / Locke ponctue souvent les épisodes et prend de l’ampleur. Pour Locke, le personnage devient moins énigmatique, plus humain, ça fait plaisir. L’acteur est d’ailleurs au sommet de sa forme. Charlie tourne un peu en rond et son addiction à la drogue revient le hanter pour combler un ou deux épisodes. On ne sait toujours pas quoi faire de Claire et Sun et Jin jouent les lunatiques.
Côté nouveauté, on découvre enfin les autres survivants, Ana Lucia et Eko en tête. Un épisode leur est dédié et on revit leur crash et leurs 48 jours sur l’île, concept intéressant qui boucle la boucle (et qui répond même à la scène de Boone et du talkie walkie). Lost commence à jouer avec son propre concept et gagne en intérêt et en plaisir.
Côté mystères de l’île, la fumée Noire aka Smoke Monster fait son apparition et pose de nouvelles questions.
La série jouera sur des mystères plus ou moins faciles avec notamment des apparitions moins disparates que dans la saison 1 : on entrevoit Walt entre deux arbres, un cheval arrive sur l’île, Hurley a des visions…
Mais ce que l’on va retenir surtout pour mettre à jour le dossier « Mystères de Lost » c’est la présence d’ une source électromagnétique enfermée sous l’île. Lié à l’apparition de cette initiative Dharma, ce point pose les bases d’une nouvelle facette de l’île. Les rescapés ne sont pas sur une île comme les autres. Les multiples aspects un peu steampunk donne un cachet assez jouissif à la série tout en perdant le côté un peu old school de la saison 1 qui repose finalement sur des bases simples.
C’est donc surtout l’Initiative Dharma qui ouvre d’autres mystères et posent de nouvelles questions. L’histoire autour de ce projet semble dépasser tout le monde. Pourquoi appuyer sur ce bouton ? Qui a créé Dharma ? Combien de stations se dissimulent dans l’île ? Quelle est la finalité de tout ça ? Hélas il faudra attendre pas mal d’épisodes pour que la saison redémarre et s’intéresse à tout ça même si les épisodes 6, 7 8, 9 et 10 comportent des scènes intéressantes (Eko face au Smoke Monster, la mort de Shannon, l’histoire des survivants de la queue de l’avion, les retrouvailles de Rose et Bernard) L’épisode 18 qui montre que Hurley a des hallucinations se permet de proposer une réponse à tous les mystères puisque ce Dave conclut que tout se passe dans la tête de Hurley.
Dès lors que l’on découvre un nouveau personnage en la personne du fameux Henry Gale (l’encore supportable Michael Emerson). Arrivé comme un cheveu sur la soupe (il faut l’avouer, Sayid croise Rousseau et découvre Henry), Henry va remettre un peu de sel sur tout l’univers Lost et enfin débloquer la saison. La scène où il se demande si tout ce qu’il a raconté n’était pas un piège à Jack et John dans la station rend bien compte de toute la nocivité du futur Benjamin Linus. Si la série avait surfé sur le même modèle que la saison 1, on aurait vite perdu de l’intérêt. ici, des nouvelles perspectives et des rivalités inédites naissent grâce à des personnages convaincants.
A partir de là, tout s’accélère, Michaël revient toujours aussi chiant à chercher son fils et rien d’autre, la station dévoile quelques secrets, les Autres et les autres (survivants) mettent un peu de piquant et on se dirige tout droit vers une confrontation et des traquenards très terre à terre. Pour seule grosse révélation, on découvre que Desmond n’a pas appuyé rentré les fameux chiffres et a causé le crash de l’avion.
Dans les points négatifs, retenons surtout les coïncidences heureuses comme l’avion du frère d’Eko qui s’écrase aussi sur l’île, les personnages qui se sont croisés un jour ou l’autre sur l’île, bref des choses qui ne semblent pas tenir compte du hasard mais qui pousse la série dans un modèle de facilité qui va éventer bon nombre de surprises à venir.
La saison 2 est un cran en deçà de la première saison, la faute à des intrigues qui s’entremêlent et ne proposent rien d’excitant. La panoplie de plus en plus grande des personnages présents coince souvent le rythme des intrigues. Le ménage commence à être fait en cours de saison et quand un objectif est enfin en place, la série peut rouler sur de bons rails. Cependant, la série perd de la force dans son aura puisque les grands mystères de l’île peinent à occulter les intrigues basées sur les rivalités humaines.
Les épisodes clés
2×03 – 108 Minutes
: Beaucoup de nouveaux éléments sont mis en place dans cet épisode (Desmond, l’ordinateur, le projet Dharma) et la série part dans une nouvelle direction. Les cartes sont redistribuées et chacun s’octroie un nouveau rôle même si Jack commence sérieusement à devenir un panneau disant « non c’est mal » qui est brandi tous les épisodes.
2×07 – The Other 48 Days : Lost se permet de raconter 30 épisodes en 40 minutes en se concentrant sur les autres survivants de l’avion. On revit un crash, on revit les questionnements du groupe mais surtout on découvre que certains personnages prennent davantage les devants et sont plus actifs à l’image d’Ana Lucia. Une autre facette du background de la série permet de rafraichir le tout.
2×17 – Lockdown : Tout le suspens orchestré dans cet épisode est le résultat d’une longue gestation des intrigues et il déclenche la fin de saison. Que ce soit l’île, la station ou les personnages, chacun se voit bousculé et le spectateur est ravi de retrouver des palpitations qui ont beaucoup manquées.