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Les Chevaliers du Zodiaque : invoquons l’armure de pet-gaze

Une adaptation en live action de Saint Seiya / Les Chevaliers du Zodiaque est en salles. Vous ne le saviez pas ? Devant le massacre attendu, peu de salles le programme, les critiques sont assassines et personne ne se déplace. Verdict.

On ne va pas revenir sur Les Chevaliers du Zodiaque, immense dessin animé de notre enfance avec son background fou, son chara-design inoubliable et un Bernard Minet en forme. Depuis, plusieurs suites, spin-offs et autres reboots sont arrivés avec notamment la version Netflix / Crunchyroll qui est une trahison dans la plus pure tradition. Rien ne va et pourtant, il y a quand même un peu de Saint Seiya dedans. Dans le film de 2023, Les Chevaliers du Zodiaque, il n’y a rien qui puisse nous faire dire que c’est le même univers.

Projet redouté

Dragonball Evolution est sorti en 2009, et nous sommes encore en train de nous en remettre doucement. 14 ans après, on remet le couvert avec Saint Seiya, une adaptation du manga par une horde de personnes qui nous veut du mal. Et l’histoire de désamour avec l’anime commence très tôt puisque les américains ne verront pas la totalité du dessin-animé doublé sur leur écran. Il faudra attendre la sortie de la version Netflix pour que la série originale soit redoublée en intégralité pour le public américain. Entre temps, une version jamais sortie de Saint Seiya a été faite, trahissant déjà le matériel d’origine. Direction l’excellente chaîne de Ray Mona pour la découverte de ce pilote jamais diffusé des Gardiens du Cosmos…

C’est donc très motivés que les américains veulent faire autre chose avec le matériel de base. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de le doubler, il y a à ce jour les Gardiens du Cosmos et Knights of the Zodiac version Crunchyroll / Netflix. Parmi ces deux adaptations, aucune n’est regardable.

La critique

Quand l’annonce d’un live action est arrivée, personne n’y croyait. Il fallait attendre les premières images de tournage pour le croire. L’annonce du casting était aussi drôle qu’inattendu. On nous ressort Nick Stahl (Terminator 3)  du placard pour jouer un Cassios plus faux que nature. Madison Iseman (la série Souviens-toi l’été dernier, Annabelle 3) jouera Sienna (la version US de Saori), Famke Janssen (qui avait teasé qu’elle allait jouer quelque chose avec une Princesse, donc tout le monde pensait qu’elle pouvait jouer Athéna… on en rit) et Sean Bean sont les deux antagonistes, Mark Dacascos, enfin, l’immortel Crying Freeman qui sera le bras droit de Sean Bean… Et nous voilà donc en salles en ce jour de 24 mai pour la sortie du film dans l’indifférence générale.

En résumé, Les Chevaliers du Zodiaque ne surprend pas. C’est bien un film à mille lieux de l’anime et du manga. Nous sommes donc face à une mauvaise transposition de l’univers Saint Seiya MAIS, il y a un mais, nous sommes face à une adaptation plutôt bonne de la série… Netflix. En effet, on retrouve cet univers très urbain, faisant de Seiya un garçon des rues. Rues sombres, combats clandestins, hommes riches qui ont des immenses châteaux, c’est clairement une ambiance qu’on a vu dans cette récente adaptation.

Les Chevaliers du Zodiaque 2023

Et alors que la série proposée Vender Graad en grand méchant, digne d’un mauvais film d’action des 90s, le film nous vend Guraad, jouée par Famke Janssen. On commence doucement à se perdre dans les logiques de nom, de non-hommage, d’univers déconstruit, reconstruit.
Le film prend son temps, beaucoup son temps, pour présenter l’histoire, sans prendre le temps de présenter son univers. Malgré la première scène introductive qui ressemble au film CGI de 2015, La Légende du Sanctuaire, jamais le film n’essaiera d’ouvrir son monde, de semer les graines d’un quelconque univers. Deux chevaliers d’or existe via l’intro mais rien d’autre ne sera évoqué. Pégase reste le seul chevalier potentiel, avec le Phoénix (Nero ici comme chez Netflix / Crunchyroll, Ikki étant le nom japonais et français) déjà en place mais qui apparaitra tard (on en reparlera).

Les Chevaliers du Zodiaque 2023

Ce n’est donc pas du tout un film qui pue le fan-service. Il en a même peur. Dès qu’on frôle un peu un détail connu et reconnu, le film se la joue frileux et botte en touche. Les rares occasions de démontrer l’essence même du matériel de base, c’est un ratage. Prenons l’armure de Pégase qui se dévoile enfin pour… rien. Seiya se retrouve juste avec un plastron en référence à celui qu’il porte dans le tout premier épisode de la série avant qu’il ne gagne l’armure. l’apprentissage de Seiya prend beaucoup de temps, tout comme tout le reste de l’intrigue qui ne mène pas large. Comme dit plus haut, on se croirait dans un DTV de 96, un actioner pas si bourrin mais sans âme avec Mark Dacascos (mais cette fois en Seiya !), sans passion. Les scènes de combats sont boursouflés par des chorégraphies trop mécaniques et des ralentis sur les coups systématiques, la photographie est vraiment pauvre et le réalisateur polonais Tomek Baginski, qui vient du jeu vidéo, fait ce qu’il peut.

Les Chevaliers du Zodiaque 2023

Quand le film embrasse enfin son héritage, sa destinée, son origine, c’est déjà la fin du film. La bande-annonce montrait bien… les 15 dernières minutes, qui sont une bonne bande démo sur la faisabilité d’un projet Saint Seiya. Là, le film lâche un peu les chevaux, essaye de ressemble rà quelque chose mais c’est oublié la tristesse des armures. Encore celle du Phoénix est plutôt classe mais elles sont impersonnelles, trop grandes, et vilaines. Prenons Marine, pas aidée par un masque de visage de statue grecque trop grand, elle a vraiment des allures de cosplayeuse ratée. Alors que l’anime propose des personnages élancés, avec des vêtements et des armures fit, qui épousent les corps filiformes, le live action peine et semble proposer des armures en dur. En dur ! Iron Man ou Spiderman ont des costumes en CGI qui sont, justement, « fités ». Là, une armure qui n’évoque aucunement le Zodiaque gesticule devant nous. C’est en toute fin de métrage qu’on tente d’ouvrir la voie à une suite.

saint seiya - Les Chevaliers du Zodiaque : invoquons l'armure de pet-gaze Les Chevaliers du Zodiaque 2023 marine

Si on ajoute à ça, une musique anecdotique, des morceaux de bravoure inexistants, des antagonistes qui sont des « chevaliers » noirs sans grands pouvoirs, le Cosmos qui est une substance que ne renierait pas les fans des midi-chloriens, une histoire vide de tout suspens, une Famke Janssen inexpressive à cause de la chirurgie, un Sean Bean qui fait le minimum, une Madison Iseman qui aurait fait une Bulma honnête, un Mark Dacascos charismatique, un Nick Stahl qui jubile, il reste Mackenyu et Diego Tinoco qui font ce qu’ils peuvent pour incarner deux Chevaliers iconiques.

saint seiya - Les Chevaliers du Zodiaque : invoquons l'armure de pet-gaze Les Chevaliers du Zodiaque 2023 athena

Faisant illusion 10 minutes, repoussant sans cesse son univers (combien sont les Chevaliers ?), Les Chevaliers du Zodiaque en live action est un échec. Ce n’est pas une surprise mais il fallait le vérifier.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

3 réflexions sur “Les Chevaliers du Zodiaque : invoquons l’armure de pet-gaze

  • Olivier

    ja trouvé bien étant bercé dans ma jeunesse sa tient la route

    bien mieux que pacific rim
    des personnes qui se prend pour des hamsters pour avancer un robot
    l’agence tout risque en film
    certain Marvel à vomir
    sérieusement vous voulez tellement que sa colle a l’original comme l’armure cest impensable pour moi sa vaut bien les 4 étoile sur 5

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    • Tom Witwicky

      je m’en fous que ca colle avec l’original. Je veux quand meme une histoire qui y resesmble sinon ca n’a aucun intéret.

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  • Ping : Les américains et Saint Seiya : une histoire d'amour compliquée • smallthings

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