Las Vegas 21, l’histoire incroyable de jeunes gens du MIT
Las Vegas 21 est un film certes romancé et adapté mais il s’inspire d’une histoire ayant réellement eu lieu aux états-unis. Avant d’être projeté sur grand écran, Ian Anderson publie le livre Bringing Down The House pour raconter l’incroyable épopée de ces étudiants du MIT qui vont employer leurs temps libre à compter les cartes au Blackjack.
Les origines
En 1962, Edward Thorp un probabiliste, mathématiciens et joueurs de poker écrit le livre Beat The dealer, ou il explique comment il compte les cartes au blackjack pour tourner le jeu à son avantage. Les casinos vont alors changer les règles, distribuer non plus à partir de 1 mais de 4 paquets de cartes. Mais même si il devient plus difficile de les compter, cela n’en reste pas moins possible et le livre inspirera plusieurs générations de joueurs.
L’équipe du MIT
Dans les années 1990, un groupe d’étudiants en mathématiques du célèbre Institut de technologie du Massachusetts a concentré sa puissance cérébrale considérable sur une activité très extrascolaire : le jeu, et plus particulièrement le blackjack.
Les étudiants ont réalisé que le blackjack était le seul jeu ou il était possible d’avoir un avantage sur la banque dans les casinos. Dans les années 1990, l’équipe – dont les membres ont fait une rotation au fil des ans – se rendait régulièrement à Las Vegas et gagnait de grosses sommes.
« Ils ont emporté plus de 400 000 dollars en un week-end dans les casinos de Las Vegas », explique Gordon Adams, enquêteur de sécurité dans les casinos.
L’équipe s’est entraîné au « comptage des cartes », pour prévoir quand les cartes distribuées leur seront favorables. En sachant quelles cartes ont été dépensées et celles qui restent dans le sabot, les joueurs avertis peuvent tenir un « compte » qui permet de prédire approximativement combien de cartes hautes il reste. Les cartes hautes sont bénéfiques pour le joueur car elles augmentent les chances de battre le croupier.
Les joueurs du MIT n’ont pas été les premiers à compter les cartes. Mais ils ont utilisé leur expertise en mathématiques – et des modèles informatiques avancés – pour affiner leurs compétences en une science d’une efficacité dévastatrice. Ils ont écrit des programmes informatiques afin de concevoir la meilleure stratégie pour des situations spécifiques, puis ont mis à jour leurs données avec l’expérience de la vie réelle.
« Après un voyage à Vegas, nous entrions dans les ordinateurs toutes les informations sur ce qui se passait », se souvient Semyon Dukach, un étudiant qui faisait partie de l’équipe au début des années 1990.
Les nouveaux membres de l’équipe étaient « formés » pendant des semaines ou des mois, en commençant par le campus de Cambridge (Massachusetts) du MIT, puis en acquérant de l’expérience dans les salles de jeux de cartes du quartier chinois de Boston. Ils étaient ensuite envoyés à Vegas, où ils commençaient comme « mulets » transportant de l’argent, puis gravissaient les échelons de la hiérarchie de l’équipe.
Modus Operandi
L’équipe se rendait régulièrement à Las Vegas, avec un pic dans les années 1990, avec des voyages presque tous les week-ends. Lorsqu’ils se rendaient dans un casino, ils déployaient d’abord un compteur pour s’asseoir sur une table et suivre les cartes. Lorsque le compteur calculait que les cartes les plus hautes arrivaient, il ou elle signalait d’un geste discret à un complice l’état du sabot.
Le complice commençait alors à parier de grosses sommes d’argent jusqu’à ce que le compteur signale que le sabot n’était plus « chaud ».
Le fin mot de l’histoire
Le comptage des cartes n’est pas illégal et n’est pas considéré comme une tricherie. Mais les casinos, en tant qu’établissements privés, peuvent éjecter et interdire toute personne qu’ils estiment être une menace pour leurs finances – qu’ils trichent illégalement ou qu’ils comptent les cartes légalement.
Les casinos commence alors a employés des agences de sécurité spécialisées pour repérer les tricheurs et les compteurs de cartes potentiels. Sachant que leur travail était interdit dans les casinos, les membres de l’équipe employés des pseudonymes. Mais ils finissent tout de même par être interdit de jouer dans toutes les salles.
L’ironie est que MGM, l’entreprise ayant en partie financer le film 21 est rattaché à des casinos de Las Vegas de part des investisseurs communs. Finalement « la maison gagne toujours ».
Cette histoire a encore des retentissement aujourd’hui, puisque depuis la légalisation du jeu en ligne, certains joueurs des casinos présentés ici ont mis au point des algorithmes s’inspirant de ce fameux comptage de carte.