Le Labyrinthe, de Wes Ball : the Blade Runner
Une saga originale, encore une! « Le Labyrinthe » (sortie le 15 octobre) est un film d’aventure surprenant, immersif et qui nous a emballés. Critique!
Après s’être réveillé dans un ascenseur sans aucun souvenir de qui il est ni de ce qui s’est passé, un jeune homme se retrouve propulsé dans un monde peuplé de jeunes comme lui, fait d’une plaine et d’une forêt encerclés par un immense labyrinthe, peuplé par des entités monstrueuses, les Griffeurs. Chaque jour, les portes du labyrinthe s’ouvrent, et des volontaires, les Coureurs y courent pour ne revenir qu’à la fermeture des portes, afin d’y trouver une sortie. Mais, un jour, les coureurs ne reviennent pas
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Depuis la fin de Harry Potter il y a quand même quelques années, les studios américains divers et variés tentent de compenser le manque de héros et de sagas cultes pour faire leur beurre. Après la phase plus ou moins intéressante des Twilight, celle de la franchise bientôt conclue Hunger Games et l’essai Divergente, la Fox nous présente cette année une nouvelle adaptation de best-seller, tirée cette fois ci du Maze Runner de James Dashner. Et, croyez-le ou non, ce tir-là semble être le bon.
Annonçons d’emblée la première qualité de ce blockbuster : l’immersion. En effet, si la plupart des films du genre se targuent d’une (très) longue scène d’introduction des personnages et de la situation, The Maze Runner procède différemment, puisque son choix d’un personnage principal amnésique permet au spectateur d’être plongé comme lui directement au cœur de l’action. Les explications viendront après, et on apprendra avec La Tache (surnommé ainsi par ses nouveaux camarades) qui il est et ce à quoi il a affaire.
L’immersion est également grandement facilitée par l’atmosphère générale du film, dont le caractère oppressant est, il faut le dire particulièrement efficace. On ressent beaucoup d’empathie pour ces personnages piégés dans un milieu hostile entouré d’un immense et impressionnant labyrinthe (pourtant tourné à base d’une maquette de 4 mètres seulement en studio, relevant donc d’un travail très important au montage), et confrontés aux Griffeurs (monstres terrifiants, à l’aspect graphique franchement original), véritables facteurs de tension du film.
Cette empathie est également aidée par le jeu impeccable des jeunes acteurs, exempts pour l’instant des tics de regard de l’acteur américain moyen, véritablement sincère et spontané, qu’il s’agisse de notre personnage principal (Dylan O’Brien) de ses camarades d’infortune (Blake Cooper, Ki-Hong Lee ou encore le Will Poulter du très drôle We’re the Millers) ou de Kaya Scodelario, de Skins, seule jeune femme du film, mais détonante d’énergie. Le film gagné par ailleurs énormément par sa capacité à surprendre son spectateur, osant lui faire peur, le dégoûter par certains détours sanglants, voir gores, mais surtout par une véritable capacité à effrayer, étonnante et insidieuse. Tout cela jusqu’à une fin à caractère subversif et politique, véritablement inattendue.
Si le film écope bien sur de quelques défauts habituels dans ce type de cinéma (indispensables scènes de bravoure hollywoodiennes, promesses d’honneur, don d’objet en cas de mort et autres), il ne s’agit ici que d’une reprise de codes, qui, au pire, agacent sans vraiment plonger l’ambiance du film. Si elle n’est peut être pas assez ouverte (le film aurait peut être pu se conclure plus tôt), la fin du film apporte véritablement un sentiment d’impatience et de frustration à ses spectateurs. En note personnelle enfin, n’ayant pas lu le livre, j’ai été agréablement surpris par cette production Fox, et pris d’une envie frénétique de dévorer cet ouvrage à la sortie du film.
Ce film est donc franchement à conseiller, on espère qu’à l’instar d’Hunger Games (il semblent être inspiré de la même œuvre, à savoir Battle Royale de Kinji Fukasaku, sans toutefois en vider la substance et en créant leur propre mythologie), le second opus rendra la chose encore plus politique et complexe. Un blockbuster de rentrée qui change des habitudes trop politiquement correctes et conventionnelles, et surtout trop décérébrées de beaucoup de productions récentes.