La Grande Aventure LEGO : pub d’une heure 30 ?
Commençons par un mea-culpa. Devant mon ignorance face aux infos du film, j’avais dit dans mon article « Et si LEGO le film était le plus grand hommage au cinéma ? » que Star Wars et Gandalf n’étaient pas présents. j’avais tout faux. Non seulement, La Grande Aventure LEGO se permet de citer quasiment toutes ces franchises, mais il le fait bien. Maintenant venons-en au film.
Oui, il regroupe à peu près tout ce qu’on pouvait attendre d’un film LEGO, aventure multi-genre, délires, humour premier et second degré et beaucoup de références. Film d’auteurs et blockbuster, le film est vraiment riche. Oui tout est possible dans un film LEGO… mais tout est super génial aussi !
La Grande Aventure LEGO – SUPER GÉNIAL par Lyricis
On peut le dire, La Grande Aventure LEGO est un immense fanfilm de 60 millions de dollars qui fait passer toutes les vidéos de fans de YouTube pour des essais. Warner s’est donné les moyens de mettre à terre tous les fans de LEGO. Non le film ne leur rend pas service tellement La Grande Aventure LEGO fait tout en plus gros, plus grand et plus fort ! À ce titre, l’utilisation d’une animation type image par image aurait pu et va rebuter pas mal de personnes. On a le cul entre deux chaises : est-on face à une superproduction ou un fan film étendu ? Après une présentation de l’univers qui ravira les joueurs de LEGO, le film se perd malheureusement dans une surenchère où les lois de la physique ne sont plus respectées. Certes, on est dans un univers LEGO mais le côté too much rend le résultat un peu indigeste. Je dois l’avouer, je n’ai pas réussi à rentrer dedans. Le rythme endiablé et la richesse visuelle m’ont conquis quand même. Souvent, j’étais un peu détaché par le côté « facile » de l’entreprise.
Pourtant, il y a des choses très bonnes, à commencer par l’humour vraiment riche et qui brasse tous les styles. Les références sont nombreuses et chacun y trouvera son compte. Emmet, le héros, est un personnage attachant et la galerie des personnages qui l’assistent sont vraiment bien trouvés. On traverse beaucoup d’univers et le scénario tient la route. L’humour et les références au monde qu’est le nôtre, sont autant d’indices qui tendent vers une fin absolument dantesque. Là, j’ai trouvé que le film côtoyait la densité d’un Toy Story et se permet même un message qui aurait dû être celui du troisième épisode de la saga de Woody et Buzz. Ce n’est très original dans l’exécution, mais finalement, on se dit qu’on ne pouvait pas passer à côté. Le scénario est suffisamment solide pour que le film arrive à divertir et intéresser pendant une heure et demi. ON ne s’arrête jamais, chaque scène est vraiment utile et Chris Millet et Phil Lord (Tempête de boulettes géantes et 21/22 JumpStreet) ont su exploiter au maximum l’univers LEGO. Le personnage de Benny, l’astronaute des années 80 est un sensationnel effet miroir sur notre enfance. La nostalgie joue aussi beaucoup, on retrouve ce qui a fait, fait et fera la richesse de ce jouet / jeu.
Lord et Miller vont loin, très loin et se permettent une réalisation qui s’est nourri des univers parodiés. Western, SF, aventure, comédie, film catastrophe, tout y passe. L’utilisation à 100% des briques LEGO pour tous les effets sont à la fois beaux et déroutants. La sensation d’avoir vraiment devant nous (aidés par la 3D) un set LEGO est déjà une réussite en soi. Les textures et lumières rendent vraiment justice aux petites bonshommes jaunes. Critique de la société de consommation, le film LEGO est quand même un pur produit de celle-ci. La séquence où Emmett déambule dans la ville nous scotche par l’aspect incroyable de la ville, rendant jaloux le moindre joueur qui a voulu assembler toutes ces briques au moins une fois. Emmett (Chris Pratt) suit des règles établies par Lord Business (Will Ferrell) à Brickville et ce procédé nous renvoie à notre propre façon de jouer avec les instructions de construction et la société fictive que nous créions avec ces briques.
La Grande Aventure LEGO réussit à nous faire revivre nos jeunes années, à nous donner envie de construire une putain de ville, à réussir un film d’animation rythmé et jouissif et à proposer une histoire qui trouvera écho en chacun de nous. Si la société LEGO n’arrive pas à faire une grande année 2014 en termes de vente, je ne comprends pas.