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Killer Women, la série assassinée à coups de clichés

Pour le premier semestre 2014, ABC a décidé de s’essayer à la série policière façon Texas Ranger avec « Killer Women ». En huit épisodes, le show fera le portrait de huits femmes tueuses. On troque donc le badge de FBI pour une étoile de shérif, des chaussures cirées contre des bottes de cow-boy et les 4×4 contre des chevaux ! … Non, on rigole. Ou pas.

La plupart du temps, être séries addict, c’est découvrir sans cesse de nouveaux shows avec des personnages fascinants, des histoires étonnantes et des mises en scène travaillées. Et puis parfois, c’est devoir se coltiner le pilote d’un show qu’on a vu se faire descendre toute la journée sur les réseaux sociaux. C’est ce qu’il s’est passé avec « Killer Women », série sur laquelle je ne m’étais pas vraiment renseignée, et qui a très vite fait parler d’elle à cause de critiques plus que négatives. Après avoir lu quelques tweets assassins, difficile de regarder le pilote d’un œil neutre, mais c’est ce que j’ai essayé de faire… Résultat ? Je confirme, c’est un échec programmé !

Mais finalement, il n’y avait qu’à lire le synopsis du show pour réaliser que « Killer Women », ça ne casse pas trois pattes à un canard : Ancienne reine de beauté, Molly Parker s’est reconvertie en Texas Ranger, le métier que son père exerçait autrefois. Elle est l’unique femme de son département et dans cet environnement on ne peut plus macho, elle n’a pas peur de se battre, quitte à y laisser quelques plumes et se faire des ennemis. Elle peut toutefois compter sur quelques collègues bienveillants, sa famille et ses amis pour la soutenir dans son combat quotidien… Si vous voulez mon avis, quelqu’un chez ABC s’est dit qu’il était temps de dépoussiérer « Texas Ranger » en la mettant à la sauce féminine et en parsemant le tout de quelques gros clichés bien lourds.

ABC - Killer Women, la série assassinée à coups de clichés tricia helfer killer women ftrDes clichés sur les cow-boys ou sur les femmes flics ? Les deux mon bon ami, pourquoi se priver ? Du coup, on se retrouve face à Molly (jouée par Tricia Helfer, qui se retrouve donc loin de l’univers de « Battlestar Galactica« ), Ranger très impliquée dans son taff (à tel point que le surmenage la pousse à parler à des bœufs), capable de cascades dans son gros 4×4, impertinente face à ses collègues machos et toujours plus futée que tout le monde, mais heureusement, toujours ultra sexy en mini robe décolletée (ouf, on a eu peur pendant un moment). Forcément, elle a beau flairer l’entourloupe dans son enquête avant tout le monde, elle doit se battre trois fois plus pour faire entendre sa voix et doit même demander de l’aide à son petit ami haut gradé et tellement viril. Sans oublier que Molly, elle sait tirer sur ses assaillants en se penchant par la portière d’une voiture en marche (l’équilibre, la clef du succès), se changer rapidement sur un parking et enfouir tous ses secrets douloureux en elle…. Sauf pour faire parler une suspecte, là c’est plus pratique de jouer la carte de l’émotion et de verser deux ou trois larmes.

Avec tout ça, vous avez déjà un beau portrait de la flic (pardon… Ranger) à la fois sexy et badass, forte mais sensible, investie dans son travail mais aussi présente auprès de sa famille. Et cerise sur le gâteau, Molly sait jouer de la TROMPETTE. C’est beau, c’est convivial, ça détend après une dure journée d’enquête.

Je m’excuse d’avance pour cet article teinté d’ironie (quand il ne baigne pas dans le sarcasme), car oui, il y aura peut-être des gens pour regarder religieusement le show chaque semaine. Mais il faut dire ce qui est : les studios ont beau mettre l’actrice principale en avant, souligner que Sofia Vergara est productrice exécutive (ça nous fait une belle jambe) et tout miser sur les femmes fatales, « Killer Women » reste tout de même une série policière banale et qui n’a rien pour se distinguer des autres. Les téléspectateurs américains l’avaient déjà compris, puisque seuls 3,9 millions de curieux se sont laissés tenter.

Et les écrans rouges pour ponctuer le show, ça fait vraiment mal aux yeux. On n'est pas dans "Machete" !
Et les écrans rouges pour ponctuer le show, ça fait vraiment mal aux yeux. On n’est pas dans « Machete » !

2 réflexions sur “Killer Women, la série assassinée à coups de clichés

  • la scène de la trompette est la meilleure de l’épisode, c’est dire. Et quand en plus on sait que la série se trouve en face de justified, dans le combat des stetson, killer women ne fait pas du tout le poids.

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  • Audre-y

    Sans cette série il n’y aurait pas eu d’article, et je me suis bien marrée!

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