HELIX saison 2 : un antidote, et vite !
La saison 1 de la série de Ronal D. Moore, Helix, divisait beaucoup les spectateurs entre génie et absurdité. Avec un retour excellent, Helix nous a offerts une saison 2 encore victime des séquelles de la saison 1.
Spoilers très minimes.
Steven Maeda, le showrunner, n’a pas appris de la première saison, ou alors trop. Le schéma de cette seconde année reprend à peu de chose près la même dynamique de l’année dernière. Mais alors que le premier épisode était une formidable démonstration d’une narration jouissive et passionnée, la série a glissé d’épisode en épisode en infâme bouillie créative.« What we want to do with the show is a little bit of reinvention with it every season » (Ce que nous voulons faire avec la série, c’est de la réinventer à chaque saison) déclare Maeda. On ne peut pas lui en vouloir d’avoir un concept en or dans les mains et d’en faire à peu près ce qu’il veut. Cette liberté a deux conséquences : rien ne nous arrête et rien ne nous avertit quand on fait n’importe quoi. C’est ce qui résume cette saison 2. Maeda pense en fait qu’il peut réinventer sa série en cours de saison, réintroduire des objectifs, des menaces, des fils rouges en pleine intrigue principale pour donner artificiellement une épaisseur à l’histoire et un sentiment de satiété au spectateur.
De vous à moi, je n’ai saisi aucun enjeu de cette saison. Quand j’ai cru comprendre, la série partait sur autre chose. Recherche-t-on un antidote ? A sauver un bébé ? A partior de l’île ? A rester ? Il faut voir ces personnages changer radicalement de psychologie d’un épisode à un autre, il était difficile de savoir qui était contre qui, pour quelle raison et pour gagner quoi. Si Steven Weber était un bon nemesis, il a laissé sa place à des intrigues assez pauvres où chacun voulait tirer la couverture sur lui et le point faible de la saison 1 – le huis clos ne concernant que dix personnages parmi des milliers de personnes – se retrouve même dans cette saison. Ce n’était pas faute de proposer un décor digne de Lost, avec une intrigue digne de Lost, des flashforwards dignes de Lost et de finir avec une série digne de Revolution. Une île, une communauté, un virus, un flashforward excitant (et magnifiquement introduit dans le 2×01) et Helix partait encore avec un potentiel immense. À chaque épisode, le couperêt tombait, les bonnes idées s’amenuisaient, les décors se réduisaient et chaque personnage se retrouvait être la « menace de la semaine ». Il fallait voir Hatake (joué par le toujours inexpressif Hiroyuki Sanada) débarquer et disparaitre aussitôt laissant derrière lui des morceaux d’intrigues qui auraient pu faire l’affaire…
En saison 1, il était difficile de savoir vraiment qui en voulait à qui, en saison 2, ce sentiment est décuplait. Entre Julia et Alan, tout peut basculer en un épisode. Entre Peter et Sarah, idem. Un reboot de la saison a eu lieu à mi-parcours avec un Peter redevenu inintéressant, s’autoproclamant nouvelle menace alors qu’il était un lead plutôt convaincant en ce début de saison 2. Chaque personnage était d’une facilité déconcertante à convaincre et le résultat est minable. Ne sachant plus trop quoi raconter après 8 épisodes, Helix des nouveaux objectifs de saison, change son fusil d’épaule en cours d’épisode et gâche ses cartouches une par une. Le flashforward n’a aucune utilité si ce n’est de voir des magnifiques transitions ( et je pèse mes mots, elles sont VRAIMENT magnifiques), la conclusion de l’intrigue se résume à un arbre providentiel et last but ot least, les personnages se croisent dans les couloirs au grès des épisodes sans conséquence, sans but, sans raison, sans psychologie, sans motivation, sans… idée ! Et toujours sans la moindre once d’humour….
Tout le monde est la cible de tout le monde, mais personne ne fuit. Exactement comme en saison 1.
Cette saison 2 se termine par un bond dans le temps avec une révélation qui n’en est pas une puisque chaque personnage voit son destin tiré au sort à chaque réunion du pool de scénaristes, rappelons-le. En tout cas, si saison 3 il y a (les audiences ont plongé de 60% à cause de 12 Monkeyx diffusé juste avant – mais renouvelée elle pour une saison 2), on avancera enfin dans une vraie SF avec une vraie proposition. Ilaria et ses immortels ne sont pas une idée jetée en l’air, il y a un vrai et beau potentiel à traiter correctement.
Ronald D Moore n’est qu’un des producteurs en aucun cas le créateur, il n’a rien fait d’autre que donner quelques rares conseil comme la musique décalée.
Il était sur sa propre série Outlander sur Starz.
0.5