Grey’s Anatomy – L’usine à pleurs
Jeudi dernier s’achevait une ère de Grey’s Anatomy. Résumons les choses.
//spoilers de la saison 11//
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Grey’s Anatomy, une série ne dure pas 11 saisons sans bonne raison. Et l’une des principales raisons repose dans l’intensité dramatique, ou plutôt mélodramatique que contiennent 42 minutes d’une montagne russe en images. La série fêtait ses 10 ans cette année, et fait ses adieux à un autre personnage du casting principal, encore une fois. De la troupe originelle du début, les rescapés doivent être chéris.
Remettons-nous à jour au niveau des relations amoureuses dans leurs situations actuelles :
Meredith & Derek : Meredith a tenu le coup jusqu’ici, n’a pas craqué à part une crise de larmes dans une réserve, mais elle a connu pire. Effectivement, la vie continue. Il faut reconnaître que les allers et venues de Derek, et puis son histoire d’infidélité totalement inutile n’ont pas réussi à détruire la relation MerDer mais qu’ils ne peuvent pas lutter contre un foutu accident qui l’envoie six pieds sous terre… Un léger regret toutefois, l’ellipse temporelle à la suite de sa mort sonnait étrangement, et son apparition surprise pour ce final donnait plus un sentiment de conclusion (que les adieux de Kalinda par exemple) que sa mort en elle-même.
Alex & Jo : Quand vont-ils réaliser qu’ils ne sont pas destinés à finir ensemble ? Alex tourne un peu en rond, même après avoir été promu en « la personne » de Meredith depuis que son couple avec Jo est stable. En s’installant pour de bon avec elle, cela signifie qu’il va quitter le domicile familial des Grey, et qu’on n’assistera plus à des scènes du quotidien dans leur salle de bains… eh bien, cela va me manquer. A un moment, les regards bienveillants et complices qu’il lançait à Maggie m’ont fait croire à un possible rapprochement entre ces deux-là, même si aucune relation ne peut être exclue, mais bon cela reste peu réaliste.
April & Jackson : Aïe aïe. Vu la direction que prenait la série, et tous leurs malheurs, au final, ils ne s’en sortent pas indemnes même si la rupture définitive n’est pas claire. Après l’épreuve de leur bébé et sa tournée en Afrique, April renait de ses cendres, en une version vraiment plus forte, plus assurée. Elle s’est trouvée. A vrai dire, April a vraiment parcouru du chemin. Quand son personnage est arrivé au Seattle Grace, je me rappelle qu’elle n’attirait la sympathie de personne, et regardez-la aujourd’hui. Jackson, lui, s’est plus résigné qu’autre chose. Il a tenté de résister, de fournir des efforts avec le bébé justement, mais c’était trop. Certains combats perdus d’avance valent la peine d’être vécus, car on en ressort plus matures.
Callie & Arizona : Bel et bien fini. Leur relation commence enfin à se changer en amitié, et comme chacun le sait, cela annonce forcément une meilleure dynamique. Mais les personnages ont plutôt fait partie du décor cette seconde partie de saison plus qu’autre chose. Elles auront traversé bien des choses, mais l’amputation de la jambe d’Arizona marquait vraiment le début de la fin.
Amelia & Owen : Cela va arriver ! On ne perd pas espoir ! Ils forment un beau couple, et on attend de voir. Caterina Scorsone a été étonnante cette saison. Entre sa scène de pétage de plomb, de presque rechute, et d’émotion dans ce dernier épisode, les scénaristes l’écrivent de mieux en mieux. En revanche, Hunt servait de soutien et de normalité à l’hôpital dans cette saison suite au départ de Cristina et ne s’est pas encore dissocié de son ombre.
Bailey & Ben : Tout se passe bien dans le meilleur des mondes chez eux. Ben a pris un peu de consistance cette dernière saison, c’était bien de le voir avec Jackson et non plus comme uniquement le mari de Bailey. Puis ce serait chouette si elle devenait la Chief, elle le mérite totalement.
Richard & Catherine : Exactement, pour la première fois en plusieurs années, une saison se termine sur une note joyeuse, une célébration de mariage ! Même si pour arriver à ce point, un tunnel a dû s’écrouler…
Et en vrac, Maggie peine vraiment à s’intégrer dans le groupe malgré le temps qu’on lui a accordé et même avec sa prédisposition à l’Alzheimer, ses parents qui divorcent, cela ne rend pas le personnage attachant . Ensuite Edwards veut se la jouer comme Cristina, mais flash info, personne ne remplace Yang. Bienvenue aux nouveaux internes, notamment à Giacomo Gianniotti (Reign) qui fait office de beau gosse maintenant que Patrick Dempsey ne compte plus. Mais la scène la plus inoubliable de cet épisode de clôture reste celle juste avant la fin, quand Meredith, Amelia et Maggie se retrouvent sur le balcon, et discutent, telles trois sœurs dont les liens n’ont fait que se renforcer face aux épreuves de la vie. Avant de retourner au cœur de la fête pour danser sur l’air de Running on Sunshine. En tout cas, le côté soap a été atténué dans ce dernier chapitre qui ne bénéficie pas d’un cliffhanger mortel… De fait, chaque épisode est conçu de sorte à nous faire pleurer dans les chaumières, dans l’ensemble, ils ont moins réussi que la saison précédente. Néanmoins, en y repensant, plusieurs arcs se distinguaient vraiment par leur qualité, et les épisodes stand-alone se faisaient moins ressentir.
Après, une chose que j’ai toujours détestée dans la série, c’est l’ouverture avec la voix narrative hyper condescendante et celle-ci n’échappe pas à la règle. Grosse déception aussi que Sandra Oh ne soit pas réapparue rapidement pour les obsèques de Derek alors que le moment semblait plus que pertinent. Il faut également avouer que cette saison remporte le prix de la plus déprimante, avec Derek bien sûr, mais aussi les multiples ruptures, et tout ce qui arrive aux habitants du Seattle Grace… et pourtant, tient de la moins capillotractée en termes d’affaires médicales.
Si une chose accorde tout le monde, c’est de dire que l’épisode de la mort de Derek ressemblait plus à un final de saison que celui-ci… Le terrain commençait à se préparer pour cette éventualité, avec Amelia qui prenait de plus en plus d’importance, et déclame simplement que dans Grey’s Anatomy, personne n’est indispensable. En somme, l’avantage d’être un véritable ensemble show et pas le MerDer show permet d’agir plus librement.
(P.S. : Au fait, l’épisode était réalisé par Kevin McKidd !)