Good Girls, saison 2: plus sombre la vie
La saison 2 de Good Girls vient de se terminer, et on se demande comment la suivante va commencer…
Petit récap pour ceux qui ne connaissent pas :
Good Girls est une série NBC qui est diffusée sur Netflix en France où l’on suit 3 mères de famille, qui pour résoudre leurs problèmes d’argent, décident de braquer le magasin où l’une d’entre elles travaille. Ce qui devait être un « petit crime sans conséquence » se révèle être une véritable entrée dans le monde du crime organisé, une spirale de laquelle il n’est plus possible de sortir.
On suit donc Beth, mère de 4 enfants, avec son quotidien de mère au foyer, marié à cet idiot de Dean. Elle est plutôt sage, à toujours suivre les règles, participe activement à la vie de la communauté, supervise l’organisation des fêtes scolaires et autres ventes de gâteaux. Elle habite une belle et grande maison, Dean est PDG d’une entreprise de vente de véhicules. En bref, tout va bien pour elle.
Ruby, elle, est mère de 2 enfants. Elle est mariée à Stan, qui vient tout juste de décider de rentrer dans la police. Leur fille souffre d’une grave maladie dont le traitement coûte cher. Elle travaille dans un fast-food, elle a du mal à joindre les deux bouts et a peur pour sa fille.
Annie est mère célibataire et risque de perdre la garde de sa fille. Elle travaille dans le supermarché du coin et connaît bien la galère. C’est la tête brûlée du groupe et elle qui est à l’origine de l’idée du braquage.
Les trois filles décident de réellement passer à l’action le jour où la vie de Beth bascule. Elle découvre en une seule journée l’infidélité de son époux et son incapacité à gérer leur argent. De quoi faire perdre les pédales à n’importe qui.
Elles braquent donc le magasin et de là tout s’enchaîne.
Ce qui est très intéressant dans cette série, c’est l’évolution des personnages. Si l’intrigue est assez attendue, les relations et évolutions, elles, surprennent.
Christina Hendricks, qui incarne Beth, est bluffante dans ce rôle. Elle joue avec nos nerfs, nos émotions, et fait des choses auxquelles on ne s’attend pas venant du personnage inital. Mais au final sa réaction est plutôt logique : elle se sent trahie, goûte à une vie plus trépidante et adore ça, devient complètement addicte à ces nouvelles sensations qu’elle ne s’était jamais autorisée à connaître. L’actrice interprète ce rôle à la perfection, et les expressions sur son visage sont criantes de vérité. La fin de la saison 2 nous laisse avec une Beth totalement transformée, méconnaissable par rapport à celle du début de la série. De sage et rangée, elle passe à impulsive et fuyante, tout en restant très organisée et directive.
L’évolution est moins marquée chez Annie, interprétée par Mae Whitman. Elle reste cette ado un peu paumée, qui n’a pas toujours pris les bonnes décisions, et qui attend que sa sœur nettoie ses bêtises derrière elle. Mais les mauvaises expériences successives la font mûrir et réfléchir autrement, elle grandit sous les yeux des spectateurs, qui ne peuvent que constater que l’important pour elle, c’est bel et bien Sadie, sa fille. Tout ce qu’elle fait, elle le fait pour Sadie. Bon d’accord, parfois sur un coup de tête, un peu pour elle-même aussi. Le personnage sonne vrai et on compatit sincèrement à toutes les difficultés qu’elle traverse. On sent que malgré toutes les erreurs et les difficultés, elle assume tout. Pour elle, la fin de la saison 2 n’affiche pas un gros changement par rapport à la saison 1, son caractère déterminé prédomine.
Retta interprète Ruby à la perfection. On a un personnage qui n’a pas toujours été sage, qui a un peu profité de la vie, mais qui n’a pas trop dérivé. La relation qu’elle a avec Stan est un rêve. Il est compréhensif, à l’écoute, et ne la laisse absolument pas tomber. Des 3 hommes liés aux filles, c’est le seul qui comprend vraiment pourquoi elles en sont arrivées là, et pourquoi elles continuent. La famille est l’élément clé de leur vie, ils donnent tout pour elle, quitte à se sacrifier totalement. Si ce fait ne change pas, au fil de la série on voit que la façon de faire ces sacrifices, elle, se modifie en profondeur.
Plusieurs personnages gravitent autour de ce noyau dur. Les maris, qui ont un rôle de soutien dans lequel Dean s’en sort tant bien que mal, Stan excelle et Gregg, l’ex d’Annie, échoue lamentablement. Les agents de police, dont l’agent Turner (James Lesure), qui sait exactement ce qu’il se passe et tente d’attraper tout ce petit monde. Il fouine, cherche, sait qu’il se trame quelque chose mais manque de preuves. Rio, élément clé car contact important des filles. Lui passe de Big Boss à victime. On sait déjà que la saison 3 sera marquée par un gros retournement de situation. Beth a tenté de le tuer, il va forcément chercher à se venger, avec l’aide de l’agent Turner. Le big bad guy va s’associer au FBI pour faire tomber Beth et ses acolytes.
La série est donc déterminée avant tout par une crise de la quarantaine qui tourne mal. Mais de cette mauvaise expérience, les 3 femmes ressortent avec plus d’assurance, de confiance, de discernement. Poussées par leurs sentiments et par l’envie de bien faire, elles ne font pas toujours les bons choix, mais se serrent les coudes face aux obstacles. Comment aurions-nous réagi à leur place, portés par l’appartenance à un groupe qui vit la même galère que nous ?
Si la saison 1 est logique et plutôt bon enfant, la saison 2 part un peu plus dans tous les sens et est indéniablement plus sombre. Heureusement, l’interprétation reste très bonne et c’est peut-être ce qui nous tient accroché en milieu de saison.
Good Girls est donc pleine de valeurs, la famille, l’honnêteté envers les membres de la famille, la loyauté, l’amitié… tout en étant teintée d’un brin de cynisme. Série très intéressante et dont on attend la saison 3 avec impatience !
Melissa