Girl Meets World : Incorrigible Disney
Il y a 15 ans, TF1 diffusait dans sa case jeunesse la série Incorrigible Cory (Boy Meets World) portée par Ben Savage. 2014, Disney Channel diffuse la suite de la série avec en héroïne, la fille de Cory !
Intitulée Girl Meets World, la série propose de suivre Riley Matthews, fille de Cory et Tapenga (Topanga en VO, toujours incarnée par Danielle Fishel), qui, du haut de ses 12 ans, va découvrir le monde. Toujours suivie par Maya, sa copine blonde et un peu « wildside », Riley se découvre une passion pour le nouveau, Lucas.
Alors que les séries de Disney Channel et Nickelodeon ne sont plus trop diffusées sur nos chaînes historiques (ah le bon temps des cases jeunesse avec Les Incroyables Pouvoirs d’Alex, Caitlin Montana, Lizzie McGuire, Clueless, Sabrina, La Guerre des Stevens –mince que des héroïnes.) ou même les séries du block Thank God It’s Friday d’ABC ou les blocks de NBC avec nos sitcoms cultes comme Notre Belle Famille ou la Fête à la Maison ou Sauvés par le Gong, je me replonge dans cet univers des séries « familiales ». Incorrigible Cory avait eu une fenêtre de diffusion efficace en fin de matinée le samedi dans la case Samedi et vous. La série était déjà bien avancée et nous avions des héros pré-adultes qui offrait alors des histoires et de l’humour efficaces. Avec des héros pré-ado, la croissance des acteurs / personnages (pour)suit la complexité des intrigues et c’est pourquoi Girl Meets World n’est encore qu’une série qui balbutie.
Très fortement orientée 6/14 ans, Girl meets World possède des intrigues simplistes et une cohérence d’un autre monde. Adorateurs de Game Of Thrones, évidemment, vous serez ébahis par les enjeux de cette série : Riley doit elle parler avec Lucas ? Farkle, l’ami insupportable, a-t-il ses chances avec Maya ? Est-ce que le collège c’est trop dur ? On parlait cohérence, mais ici, on nage en plein monde où il n’y a aucune règle, les élèves montent sur les tables, les profs sont laxistes, on s’installe à la cantine pour repartir deux minutes après en laissant son plateau rempli, on donne son portable au prof sans sourciller. Vous vous poserez des millions de questions entre chaque scène. C’est un monde « Disney », oui, et il ne faut pas être très pointilleux quand on est devant ce genre de comédie. Je dis comédie car oui, ça reste quand même frais et même drôle par moment grâce au personnage excentrique de Farkle, digne sucesseur des Screech, Urkle ou autre Cody Lambert. utilisant la troisième personne pour parler de lui, adepte de la mise en scène de ses interventions, on ne donne pas longtemps avant qu’il ne devienne la vraie star du show.
Rowan Blanchard joue Riley. Sa petite tête expressive fait le travail, elle se débrouille très bien en jeune ado perdue et naïve quand sa pote Maya, jouée par une Sabrina Carpenter qui rappelle furieusement Portia De Rossi (Ally McBeal) ou une Hayden Panentière (Heroes) enfant. Les deux copines sont différentes, entre la brune réservée et la blonde délurée. Les deux copines sont inséparables et Riley souhaite devenir comme Maya, sans limite, en marge. Evidemment, la série brosse des storylines qui fleurent bon l’éducation et la puberté. Après l’affirmation de sa personnalité dans le pilote, c’est l’addiction aux téléphones dans le second, toujours avec une manière douce, jamais très puérile.
Découvrez le générique ultra frais et Taylro Swiftant de la série, chantée par Rowan Blanchard elle-même (et oui, chez Disney, on investit sur le long terme et sur plusieurs tableaux)
D’ailleurs, le pilote passe joliment le flambeau entre le père et la fille. Les dialogues forcés sur le fait de vivre et d’entrer dans le « Monde », grandir et s’affirmer, vivre avec ce que le Monde va offrir, parcourent ce pilote mais réussissent néanmoins à tenir la route pour un programme jeunesse. Plaisir coupable, oui, car je ne suis plus dans la cible, mais plaisir tout court de se retrouver devant une série qui va certainement grandir avec son personnage et il n’est pas rare de voir en ses acteurs / personnages des futures belles incarnations plus matures d’ici deux saisons. 2 saisons, c’est à peu près le temps qu’a la série pour se développer et devenir une belle série sur l’adolescence. Les producteurs et scénaristes le savent, les séries de ce genre prennent de l’importance et du poids avec les années car elles se basent sur des périodes charnières de la vie de leurs héros.
Girl meets World parvient à poursuivre la série mère dans un monde plus moderne. Cory Matthews se voit dépassé par sa fille qui semble grandir plus vite que lui. Le parallèle entre les deux est flagrant quand on connaît la série mère. Un argument de plus pour offrir une chance à cette série fraîche, sans prétention mais qui l’avenir devant elle.