Game Night : formule gagnante
Le duo auteur de Comment tuer son boss et Spider-man Homecoming nous livre une comédie originale et carrée.
John Francis Daley et Jonathan M. Goldstein ont écrit Comment tuer son boss 1 et 2 et Spider-man Homecoming, un grand écart artistique qui n’en fait pas des gens recommandables pour beaucoup. Même la bonne comédie Vacation (remake du film du même nom) d’il y a 3 ans n’a pas fait d’étincelles. Le duo qui est attendu sur le film DC Flash (!) nous propose Game Night, une comédie au casting intéressant.
Jason Bateman devient peu à peu un acteur incontournable des comédies US. Après Comment tuer son boss 1 et 2, l’acteur d’Arrested Development a enchainé Office Christmas Party, Identity Thief, Central intelligence mais a tenté le drame noir avec la série Netflix Ozark. il a le privilège de partager l’affiche avec Rachel McAdams qui semble être à l’aise dans tous les genres, passant de la comédie romantique au film de super-héros (elle était dans Doctor Strange) ou à la série policière (True Detective saison 2). On retrouve également Laverne Morris, échappé de New Girl, et Jesse Plemons (Breaking Bad, Fargo), sorte de Matt Damon redneck.
Game Night présente un couple, Max et Annie (Bateman et McAdams), adepte de jeux de société qui organise souvent des soirées jeux avec leurs amis. Quand le frère de Max (Kyle Chandler) revient en ville pour organiser sa propre Murder party, tout tourne mal et c’est avec un certain retard que le groupe se rend compte que le jeu a changé de règles.
La comédie de quiproquos est toujours efficace et Game Night joue sur le terrain de la Murder party avec efficacité. Le film n’est pas une franche comédie mais plutôt un film aux accents délirants qui tente de maîtriser son sujet. La gestion du rythme est importante et Game Night semble conscient de ça en se permettant beaucoup de scènes qui coupent vraiment la cadence qu’on pouvait ressentir dans ce genre de film. Ainsi les scènes avec le voisin flic ou celles entre Kevin et Michelle (Morris et Kylie Bunbury vue dans Pitch) prennent leur temps. Mais si le flic est un personnage secondaire parfait, le couple peine à convaincre avec une storyline peu enjouée et utile.
Il reste que Game Night s’amuse beaucoup avec les codes du genre et se permet des scènes d’action loin d’être honteuses aidées par une mise en scène étonnante. Le duo se permet un plan séquence assez exceptionnel dans un manoir ou rend hommage aux miniatures avec des plans aériens de toute beauté, utilisant la technique du tilt-shifting qui transforme les décors en maquettes. Cet aspect formel n’a peut-être pas sa place dans une comédie et prouve qu’on peut expérimenter, apporter un petit plus non négligeable à un genre qui passe inaperçu en France depuis quelques années. On vous invite d’ailleurs à lire le dossier analytique de l’état de la comédie américaine par Michael Atlan.
Game Night nous fait rire peu mais nous fait rire bien. Le film s’affranchit du trash ou du bas-étage pour jouer sur de l’humour bon enfant, moqueur et même improbable. Jamais le film ne prendra les choses au sérieux et se permet d’aller vers le plus simple pour produire l’effet le plus pur possible (les vrais gags sont toujours désamorcés par une situation ridicule et beaucoup plus drôle).
On aurait aimé que chaque séquence soit une référence à un jeu comme le Cluedo ou en une partie de dés où le hasard est la seule règle. Dans tous les cas, le scénario est bien mené avec les rebondissements attendus mais qui arrivent quand le spectateur a le dos tourné. C’est donc avec un projet plutôt carré que Daley et Goldstein nous divertissent et ce n’est vraiment pas plus mal.
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