Critiques de films

Echo : Found ET Footage

Sans bruit, Echo est sorti aux USA il y a quelques jours et sans bruit il repartira. Bourré de bonnes intentions, cet hommage sans faille à E.T. cache quelques défauts majeurs.

Une bande de potes d’une dizaine d’années passe leur dernier été. Une autoroute les contraint à déménager et ils vont devoir se quitter. Quand les téléphones de la ville semblent perdent la tête, la bande y trouve un message. Les trois garçons découvrent un extraterrestre en perdition.

Quand Super 8 de JJ Abrams est sorti, on a parlé beaucoup de E.T. et des Goonies et de cette fausse tradition d’enfants en quête d’aventure. A part ces trois films, on peut peut-être ajouter Explorers, Stand By Me, Mean Creek mais il n’y a pas de grande tradition marquée. Me trompe-je ?

echo
©Panay

Le film est entièrement en found-footage et ça, mes aïeux, ça en devient gonflant. Le concept n’apporte rien et enlève beaucoup à Echo. C’est dit. Les enfants ont beau se filmer tout le temps, ce n’est pas une raison pour que le point de vue se déplace et prend celui d’un des personnages qui, comme il le dit au début, a monté le film pour montrer la dernière journée ensemble. Le procédé du found footage est alors composé de tournage gopro, lunettes caméra, et même d’inserts de vidéos YouTube (avec la barre de lecture en sus) ou de séquences Google Maps. Créant un faux rythme, ce procédé est déjà gonflant au bout de dix minutes. Comme toujours, on a affaire à des séquences où la caméra semble prendre des instants volés mais tout ceci sonne artificiel. Le 100% found footage tue véritablement la poésie du film. Pourtant le propos était bon, les acteurs sont plutôt convaincants et Echo aurait été digne d’un Wall E s’il ne passait pas au second plan. Il a pourtant des gimmicks très sympathique limite très très mignons. Le found footage mise tout sur les gosses et évidemment, les défauts de l’exercice plombe le récit. jamais complètement extérieur au récit, la mise en scène implique trop le spectateur pour tenir la distance. Pendant trente minutes, on se sent comme un gosse, on découvre en même temps qu’eux, on vit avec eux mais dès qu’Echo apparaît, le film perd de l’intensité. Pour réussir à sortir du point de vue des enfants, Dave Green, le réalisateur,  a l’idée de dériver son procédé et faire passer le regard du personnage d’Echo via le téléphone d’un des personnages. Mal fichue, l’idée échoue dans sa mission.

Côté personnages, Munch, Tuck et Alex sont convaincants voires attachants. On les comprend, on les apprécie mais sans antagonisme marqué, le film fait perdre tout pouvoir à ses personnages. On connaît la menace mais elle reste floue quant à sa force dans le récit. Pire, Echo, clone de Wall-E, n’est que rarement impliqué dans l’histoire. En se perdant dans sa mission de récit, Green fait perdre beaucoup de points au film. Pourtant le script était assez bien balisé par un aspect de chasse au trésor via des cartes, des embûches mais en voulant faire trop moderne, le film ne décolle jamais.

Il ne décolle pas à tel point qu’il manque cruellement de scènes marquantes. On ne retiendra que les séquences de début et de fin qui nous plonge dans une réflexion sur l’amitié d’une forte belle manière. Cela dit, le film n’est pas ennuyeux, l’histoire racontée tient quand même la route mais le procédé de found-footage, encore une fois, annihile toute la portée et la force qu’Echo aurait pu voir. Le film aurait pu être comme un très proche cousin de Super 8 ou d’E.T. J’aimeirais aimer ou adorer ce film, vraiment !

En parlant de Super 8, le film lui pompe entièrement sa fin et rajoute encore aux défauts du film, une preuve que le projet est maladroit. L’intensité de la fin est alors moins forte. Dommage. La musique de Joseph Trapanese est particulièrement réussie par moments. L’utilisation de certains sons de communication donne un autre cachet au film, comme si on imposait ces gimmicks pour renforcer son identité. Ce côté-là est clairement réussi. Echo se veut et reste un film qui plaira surtout à un jeune public sans atteindre la portée d’un film grand public. Restez à la fin pour une scène post- credit qui fait plaisir.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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